Collèges et lycées rouvrent pour les garçons uniquement en Afghanistan

L’avenir des écolières afghanes est incertain (Photo, AFP).
L’avenir des écolières afghanes est incertain (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 septembre 2021

Collèges et lycées rouvrent pour les garçons uniquement en Afghanistan

  • Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont tenté de rassurer la communauté internationale en assurant entre autres que les droits des femmes seraient respectés
  • Mais ces affirmations ont été fragilisées ces dernières semaines par plusieurs décisions prises par le nouvel exécutif afghan

KABOUL: Une rentrée 100% masculine : seuls les collégiens et lycéens afghans étaient autorisés à reprendre le chemin de l'école samedi, une mesure déplorée par l'Unicef qui a exhorté le nouveau régime taliban à ne pas "laisser les filles de côté".

Dix jours après la réouverture des universités privées du pays, le ministère de l'Education a annoncé vendredi que "tous les professeurs hommes et les élèves" du secondaire allaient retrouver leur établissement, sans faire aucune mention des enseignantes ou des collégiennes et lycéennes.

Ce flou risque d'alimenter un peu plus encore l'inquiétude d'une partie de la population afghane et de la communauté internationale qui redoutent de voir se reproduire le même scénario que lors du premier passage au pouvoir des fondamentalistes, entre 1996 et 2001.

Le mouvement islamiste avait mené une politique particulièrement brutale à l'égard des femmes, qui n'étaient pas autorisées à travailler, étudier, faire du sport ou encore sortir seules dans la rue.

Après le départ des talibans chassés par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, les femmes avaient progressivement pu récupérer leurs droits fondamentaux et accéder à des métiers qui leur avaient été interdits, comme juge, parlementaire ou encore pilote.

"L'Unicef se félicite de la réouverture des écoles secondaires en Afghanistan, mais souligne que les filles ne doivent pas être laissées de côté", a réagi vendredi la directrice exécutive de l'agence onusienne, Henrietta Fore.

"Il est essentiel que toutes, y compris les plus âgées, puissent reprendre leur éducation sans plus de retard, et que les enseignantes puissent elles aussi continuer à enseigner", a insisté l'Unicef dans un communiqué, rappelant les "progrès considérables dans le pays au cours des deux dernières décennies".

En l'espace de vingt ans, le nombre d'écoles a triplé et le nombre d'enfants scolarisés est passé de 1 million à 9,5 millions, selon l'agence onusienne.

Prévention du vice

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont tenté de rassurer la communauté internationale en assurant entre autres que les droits des femmes seraient respectés.

Mais ces affirmations ont été fragilisées ces dernières semaines par plusieurs décisions prises par le nouvel exécutif afghan. 

Les femmes conservent certes le droit d'étudier à l'université, mais elles devront pour cela porter une abaya ainsi qu'un hijab et les cours se feront dans la mesure du possible en non-mixité. 

Aucune femme ne figure par ailleurs au sein du nouvel exécutif provisoire présenté début septembre. 

Quant au ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, craint pour son fondamentalisme durant le premier épisode taliban, il semble désormais occuper les locaux de l'ancien ministère des Affaires féminines. 

Un mois après la prise de Kaboul par les talibans, les répliques des évacuations chaotiques qui avaient suivi l'arrivée du mouvement islamiste continuent de se faire sentir.

A Washington, l'armée américaine a reconnu vendredi avoir tué dix civils afghans innocents dans une bavure "tragique" en frappant par erreur un véhicule qu'elle croyait rempli d'explosifs.

Le lendemain de cette frappe, menée le 29 août, la famille du conducteur du véhicule, Ezmarai Ahmadi, avait affirmé qu'il était employé par une ONG et que dix personnes, dont une majorité d'enfants, avaient été tuées.

Plus de 71 000 civils afghans et pakistanais ont été tués durant les 20 ans de la guerre en Afghanistan.

Démissions néerlandaises

Aux Pays-Bas, c'est la ministre néerlandaise de la Défense Ank Bijleveld qui a annoncé sa démission après la gestion chaotique de l'évacuation d'Afghanistan, emboîtant le pas à la cheffe de la diplomatie de son pays Sigrid Kaag.

Cette démission intervient au lendemain d'une motion déposée par des députés critiquant le gouvernement pour avoir entre autres échoué à évacuer certains Afghans. 

Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine a souhaité que l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), menée par Moscou et Pékin, s'impose comme un partenaire des talibans afin qu'ils tiennent leurs promesses de lutte contre le "terrorisme".

En déplacement au Pakistan vendredi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a une nouvelle fois appelé la communauté internationale à agir, mettant en garde contre une crise des réfugiés.  

L'Afghanistan sera au centre de multiples discussions lors de l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine. La question de savoir qui parlera au nom de Kaboul n'est pas encore tranchée.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.