JERUSALEM : Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi soir à Jérusalem pour réclamer le départ du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption et accusé de mauvaise gestion de la crise sanitaire, à la veille de l'annonce redoutée de nouvelles restrictions.
Depuis le début de l'été, et malgré la pandémie de Covid-19 et les fortes chaleurs, des milliers de personnes se réunissent après le shabbat, samedi soir, à travers le pays, dans les grandes villes mais aussi à des carrefours ou sur des ponts pour appeler au départ du Premier ministre.
Netanyahou a été inculpé en novembre 2019 pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires, une première pour un chef de gouvernement israélien en cours de mandat.
A Jérusalem, des milliers de manifestants ont défilé dans des rues de la ville avant de gagner la résidence du Premier ministre, a constaté un photographe de l'AFP.
Les manifestants, portant en grande majorité des masques de protection, accusent également Netanyahou et son gouvernement de n'avoir pas réussi à contenir l'épidémie de Covid-19 et d'avoir mal géré son impact économique.
Pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, Israël avait imposé mi-mars un strict confinement durant lequel seuls les professionnels exerçant des métiers jugés essentiels étaient autorisés à travailler et tout rassemblement public était interdit.
Ces derniers mois, le taux de chômage a dépassé les 20% contre 3,4% en février, et en raison de la faiblesse des aides sociales, une partie importante de la population israélienne est confrontée à des difficultés économiques.
Et le taux d'infection en Israël est reparti à la hausse. Avec 152.525 cas de Covid-19, dont 1.101 décès, pour une population de neuf millions d'habitants, il est l'un des plus élevés au monde.
En pleine seconde vague, l'Etat hébreu a réimposé cette semaine un confinement partiel dans certaines localités, limitant les déplacements et fermant commerces non essentiels et établissements scolaires.
Et jeudi, le cabinet en charge de la lutte contre le nouveau coronavirus a approuvé la mise en place d'un confinement généralisé de deux semaines devant commencer juste avant le Nouvel an juif (vendredi) pour limiter les rassemblements et endiguer l’épidémie.
Les modalités de ce confinement doivent toutefois être votées et approuvées par le gouvernement cette semaine.