Les « sculptures naturelles » de l'Arabie saoudite : un secret de plus de 15 000 ans

Au fil des ans, les facteurs d'érosion ont formé ces sculptures artistiques qui offrent aujourd’hui un spectacle magique. Ce sont de merveilleuses attractions touristiques dont les visiteurs peuvent admirer la beauté, a affirmé une experte en archéologie. (Image fournie)
Au fil des ans, les facteurs d'érosion ont formé ces sculptures artistiques qui offrent aujourd’hui un spectacle magique. Ce sont de merveilleuses attractions touristiques dont les visiteurs peuvent admirer la beauté, a affirmé une experte en archéologie. (Image fournie)
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Publié le Samedi 12 septembre 2020

Les « sculptures naturelles » de l'Arabie saoudite : un secret de plus de 15 000 ans

  • Les dessins sur les rochers qui se dressent le long des collines et des montagnes de l'Arabie Saoudite racontent des récits sur la vie d'autrefois, selon un expert
  • Ils constituent des « points de repère accrocheurs qui documentent le patrimoine de cette terre », note un expert

DJEDDAH : Le rocher Al-Naslah à Tabuk et le rocher Camel à Al-Wajh au nord-ouest  de l’Arabie. Quoique peu connus, ces trésors archéologiques se dressent le long des collines et des montagnes de l'Arabie Saoudite. Ils constituent des « points de repère accrocheurs qui documentent le patrimoine de cette terre », note un expert.

A première vue, on dirait que le rocher Al-Naslah, long de huit mètres, a été coupé en deux. Les historiens et les géologues n'ont pas pu identifier la cause de cette fente. Toutefois, l’érosion causée par le sable et les vents forts pendant des siècles en serait responsable.

En outre, les hypothèses sur la fissuration de la roche remontent à l'époque des Thamud, une tribu arabe qui habitait la région il y a près de 2 800 ans.

« Ces rochers sont faits de résidus de sable qui se sont accumulés au fil des 488 à 542 millions d'années passées », a expliqué le géologue consultant Abdul Aziz bin Labon à Arab News.

Il a ajouté que le rocher s'est fendu il y a bien longtemps. Ça s’explique par les dessins, sur chacun d’eux, qui sont entièrement détachés l'un de l'autre, sans aucune trace de connexion.

«De gauche à droite, on remarque que les deux rochers se sont complètement et proprement détachés. Les dessins de chaque côté sont différents, ce qui signifie qu'ils étaient déjà séparés  bien avant que l'homme ne puisse dessiner dessus », a-t-il ajouté.

D’après Bin Labon, les dessins remontent à 15 000 ans, ce qui signifie que la séparation a eu lieu bien avant.

Selon lui, le nom du rocher « Al-Naslah » est intrigant. Normalement, un nom est donné à une partie plus petite d'une montagne. Mais c’est complètement le contraire dans le cas de ce rocher. Il semble être indépendant, et donc la montagne voisine porte son nom : Al-Naslah.

« Al-Naslah est un point de repère utile - il peut permettre aux gens de repérer la route, et ils peuvent marquer les entrées des vallées et les points de repère pour localiser certaines montagnes », a-t-il déclaré.

Les habitants ont toujours été conscients de l'importance de ces roches. C’est sur leur surface qu’ils ont raconté leur vie, leurs croyances et les êtres vivants qu'ils ont rencontrés.

«  Ce qui distingue ce rocher aux yeux des gens, c'est la coupure nette qui l'a fendu en deux et la petite plate-forme sur laquelle il repose. La plate-forme du côté gauche est visiblement plus faible (plus petite) que celle du côté droit, ce qui la rend visuellement attirante », a affirmé Bin Labon.

«La différence entre ces plates-formes les a fait légèrement bouger, sans qu'aucune d'entre elles ne tombe ou ne s'effondre. À mon avis, c'est la raison pour laquelle elles se sont fendues ».

Au-delà de la beauté de ces sites, ils témoignent du patrimoine et de la culture du pays, ainsi que de son histoire profonde, a-t-il déclaré.

Najlaa Al-Saeer est une experte en archéologie, travaillant avec la Commission du patrimoine. Elle a expliqué que le rocher d'Al-Naslah est fait de sable blanc.

« Ce rocher est remarquable et possède une étincelle archéologique, en raison des dessins et des inscriptions thamoudiques gravées, ainsi que des écrits islamiques tardifs qu’il porte », a-t-elle déclaré.

Une autre structure remarquable est un rocher calcaire de 8 mètres de haut, au sud d'Al-Wajh dans le nord-ouest de l'Arabie Saoudite.

« Camel Rock est un point de repère étonnant. Il ressemble à un chameau assis », a déclaré Al-Saeer.

L'archéologue a mis en évidence d'autres sculptures naturelles à travers le Royaume : le rocher de l'éléphant dans le gouvernorat d'Al-Ula, dans la région de Médine, ainsi que l'autre Naslah, connu sous le nom de rocher d'Antarah - en référence à Antarah ibn Shaddad Al-Absi, le chevalier et poète arabe préislamique –.

« Au fil des ans, les facteurs d'érosion ont formé ces sculptures artistiques. Elles offrent aujourd’hui un spectacle magique », a-t-elle assuré. « Ce sont de merveilleuses attractions touristiques dont les visiteurs peuvent admirer la beauté ».

Pour Al-Saeer, il est important de préserver et de valoriser le patrimoine naturel.

« Ces sites incarnent des civilisations toutes entières et témoignent de l'histoire du Royaume. Un grand nombre de sites archéologiques et de beaux monuments existent en Arabie Saoudite. Ils méritent, certes, l'attention et le dévouement des chercheurs ».

 

 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).