Peindre l’apocalypse, la douleur, la colère, la destruction et le sang... Mais aussi cette ombrelle angélique qui a miraculeusement épargné bien des vies lors de la terrible double explosion du port de Beyrouth. Et puis, tenter de représenter, par touches blanches par-ci, au moyen d’un visage d’enfant par-là, l’indicible et fol espoir de renaissance d’une ville morte et d’une population meurtrie. En huit toiles, huit artistes tentent d’exorciser le traumatisme...
Tom Young : « Guérir par la peinture »
La toile grisâtre est hachurée, comme tailladée, et le blanc posé en lavis ajoute à cette vision une ambiance presque irréelle. Un homme tient la main de son fils et l’aide à gravir les décombres. La peinture, d’un gris bleuté couleur ferraille, décrit un paysage lunaire et apocalyptique. Tom Young, peintre britannique venu s’installer au Liban en 2009, documente l’ancien et le beau Liban. Mais, au lendemain du 4 août, il n’a pu enregistrer dans sa mémoire que gravats, destructions et désolation. Ce jour-là, il était à Saïda. Mais sa maison à Gemmayzé et son atelier près de l’Hôpital orthodoxe ont été dévastés. Reconnaissant d’être encore en vie, l’artiste a, très vite, repris ses pinceaux et sa palette, pour déverser ses émotions sur le canevas, comme pour se guérir et guérir les autres.
Pour Brady Black, « Noir, c’est noir… »