Les Etats-Unis approchent du pic de la vague Delta, mais le virus pourrait devenir endémique

Des ambulanciers paramédicaux examinent une femme ayant des difficultés respiratoires, le 14 septembre 2021 à Houston, Texas (Photo, AFP)
Des ambulanciers paramédicaux examinent une femme ayant des difficultés respiratoires, le 14 septembre 2021 à Houston, Texas (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

Les Etats-Unis approchent du pic de la vague Delta, mais le virus pourrait devenir endémique

Des ambulanciers paramédicaux examinent une femme ayant des difficultés respiratoires, le 14 septembre 2021 à Houston, Texas (Photo, AFP)
  • Angela Rasmussen, virologue à l'Université de la Saskatchewan au Canada, dit ne pas être sûre que la quatrième vague soit terminée
  • Pour Thomas Tsai, chercheur en politique sanitaire à Harvard, les Etats-Unis devraient s'inspirer des pays ayant adopté les tests rapides à grande échelle pour les écoles et les commerces

WASHINGTON: La dernière vague de contaminations au coronavirus aux Etats-Unis, dominée par le variant Delta, pourrait bientôt atteindre son pic, mais des experts mettent en garde contre toute complaisance et s'attendent à ce que le virus fasse désormais partie de la vie quotidienne pour des années encore.  

La moyenne sur sept jours des cas quotidiens était de 172 000 lundi, le plus haut niveau de cette hausse même si le taux de l'augmentation ralentit et que les cas sont à la baisse dans la plupart des Etats, selon les données de l'organisation Covid Act Now.  

Mais plus de 1 800 personnes meurent chaque jour et plus de 100 000 restent hospitalisées après être tombées gravement malades, sombre rappel du défi auquel doivent faire face les autorités pour faire vacciner assez d'Américains face à la désinformation.  

Si Bhakti Hansoti, professeure associée en médecine d'urgence à l'université Johns Hopkins, affirme avoir été soulagée de voir la vague du printemps s'achever, elle se dit « un peu hésitante cette fois ».  

Car la possible émergence de variants inquiétants ainsi que l'arrivée de l'hiver (pendant lequel les interactions sociales se font davantage en intérieur) pourraient conduire à une nouvelle augmentation des cas, « à moins que nous tirions les leçons de la quatrième vague », souligne-t-elle.  

Angela Rasmussen, virologue à l'Université de la Saskatchewan au Canada, dit de son côté ne pas être sûre que la quatrième vague soit terminée.  

« Si vous examinez la vague de l'automne-hiver, il y avait des périodes auxquelles il y avait une hausse exponentielle, puis ça semblait baisser, et ensuite il y avait une nouvelle augmentation », explique-t-elle.  

Il est donc crucial d'augmenter le nombre de personnes vaccinées. Aujourd'hui, 63,1% de la population éligible de plus de 12 ans est entièrement vaccinée, soit 54% de la population totale.  

Ce qui place le pays loin derrière les leaders mondiaux comme le Portugal et les Emirats arabes unis (81% et 79% de personnes entièrement vaccinées), malgré l'abondance de doses de vaccin aux Etats-Unis.  

L'administration du président Joe Biden a annoncé la semaine dernière une série de nouvelles mesures pour accélérer les vaccinations, comme l'exigence de vaccin pour les entreprises de plus de 100 employés, mais l'impact reste à voir.  

Deux Amériques  

Au-delà des vaccinations, les experts veulent voir les autres mesures se poursuivre.  

Pour Thomas Tsai, chercheur en politique sanitaire à Harvard, les foyers de Covid-19 doivent appliquer le port du masque et les Etats-Unis devraient s'inspirer des pays ayant adopté les tests rapides à grande échelle pour les écoles et les commerces.   

De tels tests sont disponibles gratuitement ou pour une somme modique en Allemagne, en Grande-Bretagne ou au Canada, mais restent aux alentours de 25 dollars pour un paquet de deux aux Etats-Unis.  

Mais l'impact de ces mesures dépend de leur application, et les Etats-Unis restent clairement divisés en deux: les régions progressistes sont bien plus disposées à s'y plier que les conservatrices.  

Avant la vague Delta, des experts avaient estimé qu'entre le nombre de personnes vaccinées et celles immunisées après une infection, le pays approchait l'immunité de groupe.  

Des prédictions qui se sont avérées fausses, constate Angela Rasmussen, d'après qui il est encore trop tôt pour dire quand ce seuil sera atteint.  

« Il y a encore des endroits dans le pays où le taux de vaccination chez les adultes est de moins de 50% », note-t-elle.  

Le virus continue en outre d'évoluer rapidement et les virologues craignent l'émergence de variants plus dangereux.  

« Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure, mais je veux aussi avoir un peu d'humilité parce que je ne pense pas que nous en sachions beaucoup sur les fonctions basiques de plusieurs de ces mutations », ajoute Mme Rasmussen.  

Les experts continuent d'espérer que les vaccins continueront de protéger la plupart des personnes contre les pires symptômes, et sont impatients de les voir autorisés pour les enfants de moins de 12 ans dans les mois à venir.  

Plutôt que d'éradiquer le virus, le but est maintenant de faire en sorte que pour les personnes vaccinées qui seraient infectées, la maladie ressemble plus à une grippe.  

Des incertitudes demeurent toutefois: même des personnes vaccinées pourraient ainsi souffrir de Covid au long cours ».  

Et Greg Poland, expert en maladies infectieuses à la Mayo Clinic, le prédit: l'humanité va encore devoir gérer la Covid « bien au-delà de la durée de vie des prochaines générations ». 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.