L'avenir de la coopération mondiale en jeu lors la 76ᶱ session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le président élu de l'Agnu, le ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdallah Shahid, s'est engagé à ne participer à aucun groupe de travail qui ne respecte pas la parité (Photo Twitter)
Le président élu de l'Agnu, le ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdallah Shahid, s'est engagé à ne participer à aucun groupe de travail qui ne respecte pas la parité (Photo Twitter)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

L'avenir de la coopération mondiale en jeu lors la 76ᶱ session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le président élu de l'Agnu, le ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdallah Shahid, s'est engagé à ne participer à aucun groupe de travail qui ne respecte pas la parité (Photo Twitter)
  • La liste des participants sur place est encore inconnue, mais l'Arabie saoudite et les EAU ont affirmé qu’ils seront représentés au niveau ministériel
  • Un rapport du Secrétaire général de l’ONU met en garde contre le risque de «grave instabilité et de chaos»

NEW YORK: Alors que Volkan Bozkir achève son mandat comme président de l'Assemblée générale des Nations unies (Agnu), débuté il y a près d’un an, il a rappelé la nécessité de pourparlers diplomatiques «autour d'un café», avec «des poignées de mains et des contacts visuels». 

«Rien ne peut remplacer ce type de communication», a déclaré le diplomate turc lors de son dernier point presse aux journalistes, au siège de l'ONU, à New York. «Cela aide à comprendre ce que les autres pensent, et à voir s'il existe une possibilité de compromis.» 

Pendant son mandat, l’ONU a dû ardemment négocier les directives sanitaires avec les autorités de New York, afin d'éviter une répétition du scénario de l'année dernière, lorsque l’Assemblée générale s'était déroulée entièrement en ligne. 

New York, épicentre de la pandémie aux États-Unis l'année dernière, a perdu 90% de ses visiteurs, provoquant des pertes économiques incalculables, et aggravant l’état des finances municipales. 

Ses hôtels engrangent généralement près de 20 millions de dollars (environ 17 millions d’euros), rien que pour la location des chambres des participants à l'Assemblée générale. Ne recevant pas les convois diplomatiques habituels, ces établissements avaient décidé d’offrir en 2020 plus de 17 000 nuits gratuites. 

Cette année, bien qu'à l'extérieur la situation semble revenue à la normale dans la ville – qui a retrouvé ses embouteillages, son bruit assourdissant, et ses restaurants et bars florissants –, le variant delta plane toujours sur la ville, et la récente hausse des infections tient en alerte aussi bien les responsables municipaux que les autorités fédérales. 

«J'espère qu'avec l’aide de la technologie, nous serons en mesure de limiter l’aspect négatif d'une Assemblée générale qui n’aura pas lieu en présence de toutes les délégations complètes en raison de la pandémie», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. 

«L’interaction en face-à-face est le meilleur moyen de servir la diplomatie, de créer des contacts, et de forger des formes de dialogue. La présence de tous à l’Assemblée générale pendant cette période est un outil majeur que rien ne peut remplacer», a-t-il ajouté. «Nous allons mobiliser toutes nos ressources pour permettre un maximum d'échanges entre les États membres.» 

À une semaine de la tenue du débat général de la 76ᶱ session de l’Agnu, il existe encore une incertitude sur le nombre de participants. Un rappel brutal que la pandémie est loin d'être terminée. 

Bien que l'ONU ait rendu la vaccination obligatoire pour son personnel, elle n'a émis aucune exigence semblable pour les diplomates étrangers. Les autorités de New York ont dénoncé cette décision, affirmant qu’elle exposerait les délégations étrangères et la ville à de graves risques. 

La mission américaine auprès de l'ONU a exhorté les chefs de délégations à envoyer un message vidéo préenregistré afin d'éviter de transformer l'Assemblée générale en un «événement supercontaminateur». «Nous appelons, en tant que pays hôte, à ce qu’en dehors du débat général, les réunions et événements parallèles organisés par l'ONU soient entièrement virtuels.» 

L'Agnu avait déjà décidé que seuls quatre délégués, dont les chefs d'État ou de gouvernement, pourraient assister au débat à l’Assembly Hall pendant la semaine du débat. Il n'est même pas clair si le président du pays hôte, Joe Biden, viendra à Manhattan, ou enverra un lien enregistré depuis Washington. L'année dernière, Donald Trump, ignorant l’Agnu, s’était contenté d’envoyer une vidéo peu de temps avant le début de la session. 

Selon une liste d'orateurs très provisoire publiée par l'ONU, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) seront représentés en personne au niveau ministériel. Pour leur part, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi du Maroc, Mohammed VI, enverront des messages préenregistrés. 

Le président palestinien Mahmoud Abbas se rendra à New York, tout comme son homologue tunisien, Kaïs Saïed, ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie et le président libanais, Michel Aoun. Les Premiers ministres d'Irak et du Soudan seront également présents en personne. 

Que les dirigeants mondiaux se réunissent en ligne ou se rendent sur place, les enjeux ne pourraient cependant pas être plus importants cette année qu’en 2020 en raison de la situation sanitaire: la pandémie fait toujours rage, dans un contexte de politisation continue de la distribution des vaccins. 

La pandémie a alimenté de nouveaux conflits, exacerbé les plus anciens, provoqué une vague sans précédent de déplacements et de catastrophes humanitaires, et creusé le fossé des inégalités entre les nations. 

La récente multiplication de catastrophes naturelles – incendies, ouragans, sécheresses ou inondations – a également incité les responsables de l'ONU à sonner à nouveau l'alarme, exhortant les États à commencer immédiatement à réduire les émissions de carbone, et à accélérer la transition vers une énergie propre. 

Il devient de plus en plus évident que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par de telles catastrophes. L’accent sera donc mis cette année sur les droits des femmes, l'inclusion et la parité des genres à tous les niveaux. 

Le prochain président élu, le ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdallah Shahid, s'est engagé à ne participer à aucun groupe de travail qui ne respecte pas la parité entre les sexes. 

Vendredi, Antonio Guterres a rendu public le rapport «Notre programme commun», où il expose sa vision pour l'avenir de la coopération mondiale, et parle du risque d'un avenir de «grave instabilité et de chaos». 

«De la crise climatique à notre guerre suicidaire contre la nature, en passant par l'effondrement de la biodiversité, notre réaction au niveau mondial est trop faible et tardive. Les inégalités incontrôlées sapent la cohésion sociale, créant des fragilités qui nous touchent tous.» 

Le Secrétaire général de l'ONU a opposé deux visions de l'avenir: l'une dans laquelle la hausse des températures rendra la planète inhabitable, et où la Covid-19 mutera perpétuellement en raison de l’accumulation des vaccins par les pays riches. L’autre où les vaccins sont partagés, la reprise durable, et l'économie mondiale restructurée pour devenir plus résiliente et un facteur d’intégration. 

Guterres a appelé à une nouvelle ère de multilatéralisme, dans laquelle les pays s’unissent pour bâtir un monde de paix, où le terrorisme, la criminalité et la traite des êtres humains sont contenus. Un monde pour protéger les personnes vulnérables et créer une économie durable. 

Les temps forts de la prochaine Assemblée générale comprendront une réunion de haut niveau sur le Yémen, un dialogue sur l'énergie – le premier du genre depuis le début des années 1980 – et un sommet sur le système alimentaire. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.