Eric Zemmour n'aura plus d'émission sur CNews après la décision du CSA

Le polémiste et potentiel futur candidat à la présidentielle de 2022, Eric Zemmour (Photo, AFP).
Le polémiste et potentiel futur candidat à la présidentielle de 2022, Eric Zemmour (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

Eric Zemmour n'aura plus d'émission sur CNews après la décision du CSA

  • On prête depuis plusieurs mois au polémiste de 63 ans une ambition présidentielle
  • Plusieurs voix se sont élevées ces derniers temps pour dénoncer la tribune offerte chaque jour à l'antenne à un potentiel candidat à l’élection

PARIS: Locomotive des audiences de CNews depuis 2019, Eric Zemmour n'interviendra plus dans l'émission "Face à l'info", a annoncé lundi la chaîne, contrainte comme tous les médias audiovisuels de décompter le temps de parole du polémiste qui ne cache plus ses vélléités présidentielles.

"Bien qu'Eric Zemmour ne se soit pas déclaré candidat à l'élection présidentielle qui aura lieu dans 7 mois, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel)" oblige Cnews à prendre cette décision, regrette ainsi la chaîne du groupe Canal+.

"J'en suis fort triste, a commenté lundi matin Eric Zemmour, invité sur CNews. Je pense que c'était inévitable. Je pense que le CSA l'a fait exprès, l'a fait volontairement". 

"Finie l'aventure des mousquetaires", a de son côté réagi Christine Kelly, la présentatrice de "Face à l'info". "Fini le chroniqueur sur mon plateau, place à l'invité sur les plateaux. A ce soir 19h, pour la suite ...", a-t-elle tweeté.

On prête depuis plusieurs mois au polémiste de 63 ans une ambition présidentielle. Il a d'ailleurs affirmé samedi qu'il "n'avait pas peur" d'être éventuellement candidat, qu'il en avait "envie", mais qu'il voulait "choisir son moment".

Mercredi, le CSA avait demandé aux médias audiovisuels de "décompter", à partir du lendemain, ses "interventions" portant "sur le débat politique national". Une décision qui semble avoir profité, au moins temporairement, aux audiences de la chaîne. 

Audiences

Jeudi, premier jour d'application de la décision du CSA, "Face à l'info" a ainsi rassemblé 852.000 téléspectateurs, selon Médiamétrie, contre 712.000 la veille, et 666.000 le mardi 7 septembre.

De manière générale, CNews, qui a signé la meilleure progression du paysage audiovisuel français la saison dernière, s'impose comme la première chaîne d'information en début de soirée, portée par Eric Zemmour, recruté en 2019 en pleine polémique après une violente diatribe contre l'islam et l'immigration lors d'un rassemblement politique.

Plusieurs voix se sont élevées ces derniers temps pour dénoncer la tribune offerte chaque jour à l'antenne à un potentiel candidat à la présidentielle. 

Le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin avait notamment alerté le CSA sur la situation, devenue plus pressante alors que le polémiste annonçait le lancement de la campagne... de promotion de son livre, "La France n'a pas dit son dernier mot", à paraître jeudi.

"Place maintenant au débat démocratique, à la régulière et dans les urnes !", a réagi lundi M. Orphelin, saluant la décision de CNews.

Multiples plaintes

Eric Zemmour, qui a débuté en tant que journaliste, s'est fait connaître du grand public dans les années 2000 par ses interventions télévisées dans "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier sur France 2.

Ses prises de position lui valent régulièrement depuis une dizaine d'années des poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a toutefois été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

Depuis son arrivée sur CNews, les plaintes se sont multipliées à l'encontre de la chaîne et du polémiste.

Le CSA a notamment sanctionné CNews d'une amende de 200.000 euros, en mars, pour "incitation à la haine" et "à la violence" après une diatribe à l'encontre des mineurs étrangers isolés, qualifiés de "voleurs", "assassins", "violeurs". Des propos pour lesquels Eric Zemmour sera jugé le 17 novembre.

Présent également dans la presse écrite, Eric Zemmour a travaillé principalement pour Le Figaro, qu'il a intégré en 1996. 

Il a annoncé début septembre sur Twitter cesser sa chronique hebdomadaire pour le quotidien afin de partir "à la rencontre des Français pour leur présenter (son) nouveau livre".

Il est également à l'affiche de l'émission politique de Paris Première, "Zemmour & Naulleau", censée reprendre le 29 septembre.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.