Espoirs de réforme alors que Pékin se recentre sur son marché économique intérieur

Les tensions croissantes entre Washington et Pékin renforcent la détermination de la Chine à orienter sa dépendance économique vers son vaste marché intérieur, selon des responsables politiques. (AFP)
Les tensions croissantes entre Washington et Pékin renforcent la détermination de la Chine à orienter sa dépendance économique vers son vaste marché intérieur, selon des responsables politiques. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 septembre 2020

Espoirs de réforme alors que Pékin se recentre sur son marché économique intérieur

  • Le nouveau modèle économique chinois devrait être l’opportunité d'accélérer les changements pour stimuler la demande intérieure et s'attaquer aux problèmes structurels
  • La stratégie de double circulation pour la prochaine phase de développement économique sera un pivot du quatorzième plan quinquennal

PEKIN : Les partisans de la réforme chinoise espèrent que le nouveau modèle économique proposé par le président chinois, Xi Jinping, qui devrait être la pièce maîtresse d'un conclave majeur le mois prochain, sera l’opportunité d'accélérer les changements pour stimuler la demande intérieure et s'attaquer aux problèmes structurels.

Selon des responsables politiques, le nouveau modèle de développement sera discuté en octobre, lors d'une réunion du Parti communiste au pouvoir, où des politiques devraient être intégrées dans la prochaine feuille de route quinquennale pour l'économie.

Le président chinois a proposé en mai une stratégie de « double circulation » pour la prochaine phase de développement économique dans laquelle la Chine s'appuiera principalement sur la « circulation intérieure » – un cycle interne de production, de distribution et de consommation. Elle sera soutenue par une « circulation internationale », dans laquelle la Chine s'intégrera davantage à l'économie mondiale : elle ouvrira ses portes à davantage de biens, de capitaux et d’investissements étrangers.

« Alors que les tensions entre Washington et Pékin s’intensifient, le découplage potentiel des deux plus grandes économies du monde présente des risques importants. Cette perspective confirme la volonté de la Chine de se tourner vers son vaste marché intérieur », notent des responsables politiques.

Le rassemblement du Comité central, le plus grand des organes de décision d’élite du Parti communiste, portera sur le plan 2021-2025 de développement social et économique du pays. Ce sera le quatorzième plan de ce type depuis que la Chine s'est lancée dans une industrialisation rapide dans le cadre de son premier plan quinquennal en 1953-1957.

« La double circulation sera un pivot du quatorzième plan quinquennal. Il y aura certainement des difficultés à le faire fonctionner », explique un initié politique. Inspiré par la nouvelle stratégie, les éléments du plan 2016-2020, y compris les réformes de l'offre et les politiques qui ont pour objectif de stimuler l'urbanisation et l'innovation, devraient passer à une nouvelle étape, dont les détails seront dévoilés lors de la session parlementaire annuelle de l'année prochaine.

Peu de détails ont été publiés sur le système lui-même, mais les économistes et les groupes de réflexion proposent des réformes qu'ils jugent cruciales pour obtenir une trajectoire économique plus autonome et créer des moteurs de croissance à long terme.

Les conseillers gouvernementaux appellent à réformer plus rapidement les systèmes fonciers et de résidence en Chine – obstacles majeurs à son objectif de construire une économie fortement urbanisée et axée sur la consommation – et à s'attaquer au fossé grandissant entre les riches et les pauvres, qui a pesé sur les dépenses.

La refonte des grandes entreprises publiques contribuerait à lutter contre les distorsions économiques profondément enracinées et à uniformiser les règles du jeu pour les entreprises privées en difficulté, argumentent-ils.

« La circulation intérieure ne décollera pas si nous ne pouvons pas faire du bon travail sur les réformes », déclare un conseiller gouvernemental qui préfère garder l’anonymat.

Lors d'une réunion avec des économistes chinois le 24 août, Xi Jinping s'est engagé à prendre davantage de mesures pour briser les « barrières institutionnelles profondes ». Il a aussi réaffirmé un engagement de longue date à laisser les marchés jouer un rôle décisif dans l'allocation des ressources.

En avril, le cabinet chinois a publié des directives sur l’amélioration de la répartition des « facteurs de production » sur la base du marché, notamment les biens fonciers, la main-d’œuvre, la technologie et le capital, afin d’approfondir les réformes axées sur le marché.

Le fait de rééquilibrer l'économie pour qu'elle dépende davantage des dépenses de consommation et moins des investissements inefficaces et des exportations volatiles a été un objectif politique clé de la dernière décennie.

Mais de nombreux conseillers et économistes chinois sont déçus par le rythme des réformes. Le gouvernement, obsédé par la stabilité, s’est contenté de résultats à court terme et a retardé les réformes plus douloureuses qui avaient été évoquées lors d’une réunion clé du parti en 2013.

Le contrôle accru exercé par le Parti communiste au pouvoir sur tous les aspects de la société a soulevé des doutes quant à des changements plus rapides. « Si nous voulons nous fier à la circulation intérieure, nous devons pousser les réformes pour libérer les potentiels de croissance », a déclaré Jia Kang, président de China Academy of New Supply-side Economics, un groupe de réflexion.

Les enjeux sont élevés. Il y a trois décennies, la Chine profitait d'une main-d'œuvre bon marché abondante ; elle importait des pièces et des composants avant de réexporter des produits finis. Ces dernières années, elle s’est tournée vers une croissance tirée par la consommation.

Pour les économistes, une transformation supplémentaire est nécessaire pour aider la Chine à échapper au prétendu « piège du revenu intermédiaire », où une économie stagne à des niveaux de revenu intermédiaire.


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.