Israël propose un plan de développement pour la bande de Gaza

une boule de feu s'élève à la suite d'une frappe aérienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, tôt le 13 septembre 2021. Israël a lancé des frappes aériennes contre Gaza, a déclaré une source à l'intérieur de l'enclave. (Photo, AFP)
une boule de feu s'élève à la suite d'une frappe aérienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, tôt le 13 septembre 2021. Israël a lancé des frappes aériennes contre Gaza, a déclaré une source à l'intérieur de l'enclave. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 13 septembre 2021

Israël propose un plan de développement pour la bande de Gaza

  • Ce plan, qui doit encore être approuvé par le gouvernement de coalition israélien, ne vise pas à régler le conflit israélo-palestinien, mais à «agir dès maintenant» pour «améliorer» les conditions de vie dans la bande de Gaza
  • Peu après l'annonce du plan Lapid, une roquette a été tirée de Gaza vers le sud israélien, où elle a été interceptée par le bouclier antimissile «Dôme de fer»

JERUSALEM : Le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a présenté dimanche un projet visant à "améliorer" les conditions de vie des Palestiniens dans la bande de Gaza en échange d'un engagement au "calme" du mouvement Hamas au pouvoir dans cette enclave paupérisée.

"Pendant trop longtemps, les seules deux options étaient conquérir Gaza ou des violences sans fin. Or ce sont deux mauvaises options", a déclaré M. Lapid en présentant son initiative nommée "l'économie en échange de la sécurité" lors d'une conférence sur la sécurité à Jérusalem.

Plus concrètement, il propose un plan en deux temps, sans toutefois passer par des négociations directes avec le Hamas, mouvement considéré comme "terroriste" par Israël.

Dans une première phase, "les lignes électriques seraient réparées, le gaz connecté et une usine de dessalement d'eau construite" à Gaza, territoire sous blocus israélien depuis plus de 15 ans qui compte en moyenne 12 heures d'électricité par jour et peu d'eau potable.

En échange, les islamistes du Hamas devront s'engager à un "calme de longue durée", a ajouté M. Lapid, précisant qu'en cas de violence, la réplique d'Israël serait "plus forte que par le passé".

Dans un second temps, un port et un "lien" routier seront construits entre Gaza et la Cisjordanie occupée, où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, séparés géographiquement par le territoire israélien. 

Ce plan, qui doit encore être approuvé par le gouvernement de coalition israélien, ne vise pas à régler le conflit israélo-palestinien, mais à "agir dès maintenant" pour "améliorer" les conditions de vie dans la bande de Gaza et à "créer de meilleures conditions pour de futurs pourparlers", a fait valoir M. Lapid. 

Israël et le Hamas se sont livré quatre guerres depuis 2008, la dernière en mai ayant fait 260 morts à Gaza et 13 en Israël.

Egypte, Emirats, Qatar

Quatre mois après cette dernière guerre, la reconstruction dans l'enclave n'a toujours pas réellement débuté malgré les engagements de différents donateurs, notamment le Qatar, émirat qui entretient des relations avec le Hamas. 

Le plan israélien ne "pourra se réaliser sans l'engagement de nos partenaires égyptiens, a fait valoir M. Lapid, et nécessitera le soutien financier des Etats-Unis, de l'Union européenne et des "pays du Golfe à commencer par les Emirats arabes unis".

Or les Emirats, pays qui a normalisé ses relations avec Israël il y a un an, ne sont pas un acteur économique à Gaza, contrairement au Qatar, monarchie qui entretient des relations privilégiées avec le Hamas et accorde une aide mensuelle à l'enclave.

Après la dernière guerre, Israël a exigé que l'aide du Qatar à Gaza ne soit plus versée en liquide, l'Etat hébreu estimant qu'une partie de cette aide était détournée à des fins militaires par le Hamas.

Après des semaines de tractations diplomatiques, Israël, qui gèle depuis mai l'aide du Qatar à Gaza, a annoncé récemment un nouveau système visant à distribuer l'aide qatarie à la population de Gaza via l'ONU.

Mais ce système n'est toujours pas en place et un différend persiste sur le versement de l'aide qatarie à des fonctionnaires du gouvernement du Hamas, a indiqué vendredi soir l'émissaire local du Qatar.

Sur fond de délais de l'aide à Gaza, des manifestations musclées ont eu lieu ces dernières semaines le long de la barrière hyper-sécurisée séparant ce territoire palestinien d'Israël. 

Et ces derniers jours des roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël, entraînant des frappes de représailles de l'armée israélienne. 

Peu après l'annonce du plan Lapid, une roquette a été tirée de Gaza vers le sud israélien, où elle a été interceptée par le bouclier antimissile "Dôme de fer".

"En réponse, nous avons frappé 4 complexes du Hamas d'entraînement militaire, d'atelier d'armement & entrée d'un tunnel terroriste souterrain", a indiqué Tsahal sur Twitter.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".