WASHINGTON: Les Etats-Unis seront à court d'argent "au cours du mois d'octobre" si le plafond de la dette n'est pas relevé, a mis en garde mercredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen dans une lettre adressée aux élus du Congrès.
Le plafond de la dette avait été suspendu pendant deux ans, entre août 2019 et juillet 2021, grâce à un accord trouvé entre l'administration Trump et le Congrès.
"Depuis le rétablissement de la limite d'endettement le 1er août, le Trésor a commencé à utiliser certaines mesures extraordinaires pour continuer à financer le gouvernement", rappelle Janet Yellen.
Il s'agit notamment de la suspension de certaines dépenses et investissements, concernant par exemple le régime d'épargne retraite des fonctionnaires fédéraux.
Mme Yellen avait déjà envoyé un courrier début août pour exhorter à relever le plafond de la dette afin que les Etats-Unis puissent honorer leurs engagements financiers et éviter le défaut de paiement.
Mais cette fois, elle évoque une date concrète, martelant qu'une "fois toutes les mesures disponibles et les liquidités disponibles épuisées", les États-Unis seront "incapables de s'acquitter de leurs obligations pour la première fois de leur histoire".
Sur la base des données les plus récentes, le Trésor estime que "le plus probable est que les liquidités et les mesures extraordinaires seront épuisées au cours du mois d'octobre", explique-t-elle.
La dette et le déficit des Etats-Unis ont grimpé en flèche pendant la pandémie de Covid-19 car le gouvernement a adopté trois plans massifs de dépenses face à la crise économique.
Un défaut de paiement des Etats-Unis provoquerait également une déflagration financière.
En 2011, l'agence de notation Standard and Poor's avait ainsi retiré au pays sa note "AAA", qui leur permettait en principe d'emprunter sur les marchés au coût minimum, sanctionnant de longs mois de blocage politique sur le relèvement du plafond de la dette.
Janet Yellen exhorte mercredi républicains et démocrates à ne pas "attendre la dernière minute" pour trouver un accord, au risque sinon que cela ne nuise gravement à la confiance des entreprises et des consommateurs.
Cela augmentera aussi les coûts d'emprunt à court terme pour les contribuables et aura un impact négatif sur la cote de crédibilité des États-Unis, relève-t-elle.
"Un retard qui remettrait en question la capacité du gouvernement fédéral à respecter toutes ses obligations causerait probablement des dommages irréparables à l'économie américaine et aux marchés financiers mondiaux", a-t-elle également averti.
"Au moment où les familles, les communautés et les entreprises américaines souffrent toujours des effets de la pandémie mondiale, il serait particulièrement irresponsable de mettre en danger la confiance et la crédibilité des Etats-Unis", conclut-elle.