13-Novembre: les 20 accusés d'un procès hors-norme

Images d'archive des accusés qui sont renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour être jugés pour les attentats du 13 novembre 2015 (Photo, AFP)
Images d'archive des accusés qui sont renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour être jugés pour les attentats du 13 novembre 2015 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

13-Novembre: les 20 accusés d'un procès hors-norme

Images d'archive des accusés qui sont renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour être jugés pour les attentats du 13 novembre 2015 (Photo, AFP)
  • Quatorze accusés seront présents: onze sont détenus et prendront place dans le box des accusés, trois comparaîtront libres et les six autres, dont cinq présumés morts, seront jugés par défaut
  • Salah Abdeslam doit encore être jugé en Belgique - probablement fin 2022 - pour le double attentat qui a fait 32 morts en mars 2016 à l'aéroport et dans un métro de Bruxelles

PARIS: Vingt personnes sont renvoyées devant la cour d'assises spéciale de Paris et seront jugées à partir du 8 septembre pour les attentats du 13 novembre 2015. 

Quatorze accusés seront présents: onze sont détenus et prendront place dans le box des accusés, trois comparaîtront libres et les six autres, dont cinq présumés morts, seront jugés par défaut. 

Présents:  

Salah Abdeslam 

Né le 15 septembre 1989 à Bruxelles, le Franco-Marocain Salah Abdeslam, 31 ans, est le seul membre des commandos du 13-Novembre encore en vie. 

Il était proche d'Abdelhamid Abaaoud (un de ses amis d'enfance), coordinateur de plusieurs attentats en Europe et chef opérationnel des commandos du 13-Novembre. 

Membre de l'équipe des "terrasses", son frère aîné Brahim est mort en se faisant exploser au Comptoir Voltaire. Salah Abdeslam lui, a abandonné sa ceinture d'explosifs dans la soirée pour des raisons qui restent encore inconnues. 

Il a depuis presque systématiquement gardé le silence face aux juges ou lors de son procès à Bruxelles en 2018 où il a été condamné à vingt ans de réclusion pour avoir tiré sur des policiers quelques jours avant son arrestation en Belgique le 18 mars 2016. 

Salah Abdeslam doit encore être jugé en Belgique - probablement fin 2022 - pour le double attentat qui a fait 32 morts en mars 2016 à l'aéroport et dans un métro de Bruxelles. 

Mohamed Abrini 

Né le 27 décembre 1984, ce Belgo-Marocain de 36 ans est jugé pour avoir accompagné en région parisienne les commandos du 13-Novembre et participé à leur financement et à la fourniture de leurs armes. 

Cet ami d'enfance des frères Abdeslam a été arrêté à Bruxelles en avril 2016. Il est détenu en Belgique depuis cette date et a été transféré en France pour le procès. 

Il doit lui aussi être jugé en Belgique pour le double attentat-suicide de mars 2016 à Bruxelles. Des images de vidéosurveillance de l'aéroport de Zaventem avec deux des kamikazes qui s'y sont fait exploser lui ont valu le surnom de "l'homme au chapeau". 

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Mohamed Abrini (Photo, AFP)

Mohammed Amri 

Né le 7 août 1988, Mohammed Amri, 33 ans, un Belgo-marocain proche des frères Abdeslam, a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique en sachant qu'il était impliqué dans les attentats. 

Interpellé en Belgique le 14 novembre, il a été extradé en juillet 2016 en France où il est incarcéré depuis cette date. 

Hamza Attou 

Né le 4 mai 1994, Hamza Attou, un Belgo-Marocain de 27 ans, a été arrêté en Belgique au lendemain des attentats parisiens. Il avait accompagné Mohammed Amri pour aller chercher Salah Abdeslam de Paris. 

Remis à la France en juin 2016, il a été incarcéré avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire en mai 2018. 

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Des policiers belges quittent le Palais de justice de Bruxelles en voiture après la comparution devant la chambre du conseil de deux individus arrêtés dans le cadre des attentats du 13 novembre à Paris, à Bruxelles le 20 novembre 2015, Mohammed Amri et Hamza Attou (Photo, AFP)

Yassine Atar 

Frère cadet d'Oussama Atar, né le 11 juillet 1986, ce Belgo-Marocain de 35 ans est soupçonné d'avoir détenu une clé de la planque bruxelloise où s'est réfugié Salah Abdeslam après les attentats. 

C'est également dans cette planque qu'ont été fabriquées les ceintures explosives utilisées à Paris. 

Arrêté à Bruxelles en mars 2016, il a été extradé en juin 2018 vers la France où il est incarcéré. 

Sofien Ayari 

Tunisien né le 9 août 1993, Sofien Ayari, 28 ans, a été le compagnon de cavale de Salah Abdeslam en Belgique. 

Ayant rejoint le groupe Etat islamique en Syrie fin 2014, il est revenu en Europe en 2015 accompagné d'Osama Krayem et d'Ahmad Alkhad. 

Arrêté à Bruxelles en même temps que Salah Abdeslam en mars 2016, il a déjà été condamné à une peine de vingt ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur un policier. 

Son ADN a été trouvé dans plusieurs planques ayant servi à la préparation des attentats du 13-Novembre. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir voulu commettre ou préparer, avec Osama Krayen, un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol parallèlement aux attaques parisiennes. 

Osama Krayem 

De nationalité suédoise, Osama Krayem, 29 ans, né le 16 août 1992, a rejoint la Syrie en 2014 puis regagné l'Europe par la route des migrants. 

Comme Sofien Ayari, il a été compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats du 13-Novembre. 

Détenu en Belgique depuis avril 2016, il a été identifié comme l'un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par l'EI début 2015 en Syrie. Il est impliqué dans les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Il a été transféré en France pour le procès. 

Mohamed Bakkali 

Considéré comme un des logisticiens du commando, Mohamed Bakkali est accusé d'avoir loué des voitures en vue des attentats. 

Détenu en France depuis 2018, ce Belgo-Marocain de 34 ans, né le 10 avril 1987, est également poursuivi pour la location, sous une fausse identité, de planques pour la cellule jihadiste de Bruxelles. 

Par ailleurs accusé d'avoir été le chauffeur qui a ramené en Belgique Abdelhamid Abaaoud et le tireur de l'attentat déjoué par des passagers dans le train Thalys en août 2015, il a été condamné dans ce dossier à 25 ans de prison, en décembre 2020. Il a fait appel. 

Abdellah Chouaa 

Dernier mis en examen de l'enquête, ce Belgo-Marocain de 40 ans, né le 30 mars 1981, est soupçonné d'avoir apporté un soutien logistique à la cellule qui a préparé les attentats. 

Fils d'un imam du quartier bruxellois de Molenbeek, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire. 

Ali El Haddad Asufi 

Ce Belgo-Marocain, 36 ans, né le 23 septembre 1984 était en contact régulier avec les membres de la cellule jihadiste franco-belge. Il est accusé d'avoir participé à la fourniture d'armes. 

Il est en détention depuis juin 2019. 

Adel Haddadi et Muhammad Usman 

Adel Haddadi, 34 ans, un Algérien né le 17 juillet 1987, et Muhammad Usman, 28 ans, un Pakistanais né le 15 mai 1993, ont été interpellés en décembre 2015, un mois après les attentats, dans un foyer de migrants en Autriche. 

Les deux hommes ont quitté la Syrie et rejoint l'Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat en France. 

Muhammad Usman est un ancien artificier de groupes jihadistes pakistanais réputés proches d'Al-Qaïda. 

Ils sont détenus en France depuis juin 2016. 

Farid Kharkhach 

Belgo-Marocain, 39 ans, né le 4 juillet 1982, Farid Kharkhach est accusé d'avoir fourni des faux papiers à la cellule à la demande de Khalid El Bakraoui, un des auteurs des attentats de Bruxelles. 

Arrêté en Belgique en janvier 2017, il est détenu en France depuis juin 2017. 

Ali Oulkadi 

Proche de Brahim Abdeslam, ce Français de 37 ans, né le 9 juillet 1984, est soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam à se cacher à son arrivée à Bruxelles le 14 novembre mais a toujours nié avoir été au courant du projet terroriste de la cellule. 

Interpellé en Belgique le 22 novembre 2015 et remis à la France en avril 2016, il a été incarcéré avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin 2018. 

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Fiche sur les 20 personnes suspectées d'avoir pris part aux attentats du 13-Novembre en France, dont le procès aux Assises s'ouvre mercredi (Graphique, AFP)

Jugés en leur absence: 

Oussama Atar 

Né le 4 mai 1984, Oussama Atar est un vétéran du jihad identifié sous le nom de guerre d'"Abou Ahmed al-Iraki". Il est considéré comme l'un des responsables de la branche renseignement du groupe Etat islamique (EI). 

Selon les magistrats français, ce Belgo-Marocain est l'ordonnateur des attentats parisiens. Jamais interpellé, il aurait été tué par une frappe occidentale en zone irako-syrienne en novembre 2017. 

Ahmad Alkhald 

Ahmad Alkhald, nom d'emprunt derrière lequel se cache le Syrien Omar Darif (dont la date et le lieu de naissance demeurent inconnus), est considéré comme le seul acteur majeur des commandos du 13-Novembre encore en fuite. 

Son ADN a été trouvé sur des ceintures explosives utilisées à Paris. Pour les enquêteurs, il était l'un des principaux artificiers de l'EI. 

Fabien et Jean-Michel Clain 

Figures du "jihad" français, ces deux frères toulousains auraient été tués en février ou mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie. 

Fabien Clain a été identifié comme l'homme qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre et dans lequel son frère Jean-Michel psalmodiait des chants religieux. 

Ahmed Dahmani 

Ce Belgo-Marocain, 32 ans, né le 13 avril 1989 et originaire de Molenbeek comme son ami Salah Abdeslam, est soupçonné d'être un logisticien de la cellule jihadiste ayant préparé les attentats. 

Ce petit délinquant radicalisé s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison et écroué. Il y est toujours emprisonné. 

Obeida Aref Dibo 

Dit Abou Walid Al-Souri, ce Syrien était un cadre de la cellule des opérations extérieures de l'EI, proche d'Ahmad Alkhad. 

Cousin d'hommes impliqués dans la fuite de Ahmed Dahmani, il serait mort dans un bombardement en février 2016. 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.

 


Sexagénaire tué par balle à Paris dans un McDo: le suspect incarcéré

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement
  • Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier

PARIS: L'homme âgé de 77 ans soupçonné d'avoir tué un autre homme de 60 ans dans un restaurant McDonald's à Paris vendredi a été mis examen pour assassinat et placé en détention provisoire dimanche, selon le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement.

Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier.

L'auteur des tirs ne s'était pas enfui et avait été interpellé sur les lieux par la police, avait précisé une source policière.

Selon le parquet de Paris, la victime, née en avril 1964, "a été découverte présentant un impact de balle au visage".

"Un revolver et deux munitions dont une percutée ont été trouvés sur place", selon la même source, et "le suspect, né en juin 1947 à Lyon, est resté sur site et a été interpellé".

Le suspect reprocherait à sa victime de l'avoir menacé à cause d'une dette, selon une source proche de l'enquête.

Aucun n'avait d'antécédents judiciaires particuliers, selon cette source.

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement.


Budgets: Barnier en consultations, Marine Le Pen première reçue à Matignon

 Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
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  •  Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin
  • C'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas

PARIS: Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement.

Semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l'Assemblée débattra et votera sur le traité de libre-échange Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu est annoncé dans l'hémicycle dans le cadre d'une "niche" de La France insoumise sur l'abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d'Elisabeth Borne, adoptée en 2023.

Mais c'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas.

Faute de majorité à l'Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera "probablement" dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.

Cette "coalition des contraires", "je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd'hui la stabilité, la sérénité", a dit jeudi le Premier ministre. Comme Emmanuel Macron qui depuis l'Argentine a également dit souhaiter "la stabilité".

Mais selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, 53% des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage Ifop pour le JDD, à 36% contre 45% lors de sa nomination début septembre.

Qu'advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon met en garde contre "un scénario à la grecque" en pointant le risque de crise financière.

"Il n'y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois", abonde François Bayrou sur BFMTV.

"S'il y avait censure, il y aurait crise de régime", estime la LR Agnès Evren sur France 3.

 

-"Ne pas faire peur aux Français"-

 

"Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien", a répliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu, évoquant l'adoption d'une "loi spéciale" budgétaire en cas de censure.

"Le président de la République a plusieurs possibilités: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s'il n'a plus d'autre solution, déclencher un référendum", a énuméré le député du Nord.

En attendant l'entretien de lundi matin, "Michel Barnier crée les conditions d'une censure", a jugé M. Chenu. Et le RN de lister ses griefs: revalorisation des retraites, taxe sur l'électricité, "hausse de la contribution de la France à l'Union européenne", ou encore l'absence d'économies sur "le millefeuille de l'Etat" et "sur l'immigration"...

Trois textes budgétaires sont susceptibles d'être soumis au 49.3. D'abord, le budget de la Sécurité sociale. Après un vote sur l'ensemble du texte mardi au Sénat, une Commission mixte paritaire députés-sénateurs (CMP) devrait être réunie mercredi. Le "socle commun" gouvernemental y est majoritaire. Mais les macronistes menacent de la faire capoter, vent debout contre la réduction des allègements de cotisations patronales sur les salaires.

Une CMP conclusive déboucherait sur un vote définitif dans les deux chambres, avec 49.3 probable à l'Assemblée.

Le budget de l'Etat, ensuite, qui arrive en séance lundi au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d'une CMP, puis d'un vote final.

Le projet de loi de Finances de fin de gestion pour 2024, également: déjà rejeté en première lecture à l'Assemblée, il est examiné lundi matin au Palais du Luxembourg.

Lundi, après Mme Le Pen, Michel Barnier reçoit également Stéphane Lenormand (Liot), Eric Ciotti (UDR) puis Mathilde Panot (LFI), qui entend lui répéter "qu'il n'a pas de légitimité démocratique".

Le Premier ministre recevra aussi les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner et les écologistes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard mercredi, puis les communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman jeudi.

Les responsables du "socle commun" (LR, Renaissance/EPR, MoDem, Horizons) seront reçus ensemble mardi matin, comme chaque semaine.

bpa/jmt/vk/lpa

© Agence France-Presse