PARIS: « Nous devrons tous maintenir la justice dans sa dignité », a appelé mercredi le magistrat présidant le procès des attentats du 13-Novembre, Jean-Louis Périès, en ouvrant les débats de cette audience « historique » et « hors norme ».
De façon inhabituelle, le président de la cour d'assises spéciale Jean-Louis Périès a souhaité tenir un propos liminaire, « en toute humilité ».
« Nous commençons ce jour un procès qualifié d'historique, hors norme », a déclaré le magistrat. Il est « historique certainement car les faits par leur intensité dramatique font partie des événements historiques nationaux et internationaux de ce siècle », a estimé le président de la cour d'assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels.
Ce procès est également « hors norme au vu du nombre des intervenants », avec près de 1 800 parties civiles et 330 avocats, a-t-il poursuivi.
« Mais, ce qui importe c'est aussi justement le respect de la norme, le respect des droits de chacun, à commencer par les droits de la défense », a insisté M. Périès
« Notre cour d'assises a pour finalité d'examiner les charges pesant à l'encontre de chacun et d'en tirer toutes les conséquences au plan pénal après avoir écouté chacun », a-t-il rappelé. « Nous devons tous garder à l'esprit cette finalité afin de conserver ce cap », a dit le président.
A 65 ans, dont 40 ans comme magistrat, Jean-Louis Périès a été choisi pour présider ce procès et s'y prépare depuis près d'un an et demi, presque exclusivement.
Aux assises, il avait auparavant présidé notamment le procès du meurtre de Sofia, cette lycéenne brûlée vive par son petit ami à Saint-Denis, celui en appel d'Abdelhakim Dekhar, le tireur de BFM et Libération, ou encore le premier procès de l'attaque de policiers au cocktail Molotov à Viry-Châtillon.
Au total, vingt accusés, dont Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, sont jugés pendant neuf mois pour leur rôle dans ces attentats, les pires attaques jihadistes commises sur le sol français et qui ont profondément traumatisé le pays.