La macronie entre en campagne en défendant son bilan

Le président français Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

La macronie entre en campagne en défendant son bilan

  • Les grandes manœuvres sont ainsi lancées: «On peut démarrer l'offensive», a exhorté lundi le patron de LREM, Stanislas Guerini, lors des journées parlementaires du parti
  • Il s'agira de déterminer la ligne programmatique du président-candidat - toujours pas déclaré. «Il y a toujours cette idée de continuer dans la rupture», croit savoir un proche d'Emmanuel Macron

PARIS : A sept mois du premier tour de la présidentielle, la macronie fourbit ses armes pour défendre le bilan du quinquennat et tente d'organiser la plate-forme qui devra soutenir la candidature d'Emmanuel Macron à sa réélection.

"Depuis 2017, 5 ans de + pour les Français": la formule s'étale en couverture d'un tract de six pages tiré à un million d'exemplaires et qui doit être distribué à partir de ce week-end.

En filigrane, c'est surtout la mention "5 ans de +" qui ressort, appel à une candidature du président à sa réélection et référence appuyée au slogan de campagne de Barack Obama pour obtenir un deuxième mandat, "Four more years" ("Quatre ans de plus"), quand "En marche!" avait été vu comme une traduction libre du "Forward" de la première campagne du candidat démocrate en 2007.

Derrière le tract, La République en marche. Pourtant, le nom du parti n'y apparaît pas, remplacé par la mention "Majorité présidentielle", entame d'une "plate-forme" de l'ensemble de la macronie pour défendre l'action de l'exécutif.

Les grandes manœuvres sont ainsi lancées: "On peut démarrer l'offensive", a exhorté lundi le patron de LREM, Stanislas Guerini, lors des journées parlementaires du parti, en saluant des troupes "pleines d'énergie, pleines d'envie, pleines de confiance" et qui dit "assumer le fait d'être en campagne".

"La majorité doit occuper le terrain. Je considère que nous avons un droit d'initiative", abonde le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, qui a lui-aussi lancé une campagne d'affichage qui reprend les codes visuels de Netflix avec un slogan sans équivoque: "Vivement qu'on signe pour 5 saisons de plus".

Big bang en marche

Reste l'éternelle question de la structuration de cette "majorité présidentielle", dont la "maison commune" maintes fois réclamée depuis plus d'un an n'a jamais été bâtie. La semaine dernière, François Bayrou, le patron du MoDem, a relancé l'idée d'un "grand mouvement politique central" "unitaire et large" en vue de l'élection suprême. Mais, selon lui, chaque parti garderait sa marque et ses "sensibilités" en affichant "son appartenance au même ensemble".

Stéphane Séjourné, influent conseiller politique d'Emmanuel Macron, lui a emboîté le pas en plaidant pour la création d'un "grand parti démocrate français", quand le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a réclamé d'être "le plus imbriqué possible", tout en prenant garde de "ne pas confondre l'Annonciation et la Nativité".

"On note au passage que ça n'est pas le patron de LREM qui a répondu à Bayrou, ça en dit long sur le poids de Stanislas Guerini et du parti", persifle un macroniste de la première heure, alors que l'archipellisation de la majorité - MoDem, le parti de centre droit Agir, ceux de centre gauche Territoires de progrès et En commun - devrait connaître un nouvel îlot avec la création imminente d'une structure portée par Edouard Philippe.

Le big bang est-il en marche? Les universités d'été de LREM, prévues début octobre à Avignon, doivent être "un moment charnière", assure Stanislas Guerini, alors que le parti présidentiel a déménagé cet été dans de vastes locaux qui peuvent accueillir un siège de campagne, le cas échéant.

Et, au-delà de l'échéance d'avril, ce sont surtout les élections législatives prévues en juin qui inquiètent les macronistes, soucieux d'éviter "les guerres de chapelle" lorsqu'il s'agira de distribuer les investitures face aux revendications des partenaires.

Demeure la question du fond: d'abord, les réformes à mener ou non d'ici la fin du mandat, celle des retraites en tête. "Quand la vie politique est dans un état gazeux, il faut faire attention à ne pas allumer d’allumettes près du bec de gaz", met en garde M. Guerini, quand la branche droite de la macronie craint a contrario l'accusation d'immobilisme.

Ensuite, il s'agira de déterminer la ligne programmatique du président-candidat - toujours pas déclaré. "Il y a toujours cette idée de continuer dans la rupture", croit savoir un proche d'Emmanuel Macron, quand chacun convient qu'une élection ne peut se gagner sur un seul bilan. 

Avec un objectif déjà affiché: "Être en tête au premier tour avec un score supérieur à celui de 2017".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.