Afghanistan: les talibans nomment leurs principaux ministres, premiers morts dans une manifestation

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, s'exprime lors d'une conférence de presse à Kaboul annonçant le cabinet intérimaire des talibans. (Photo, AP)
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, s'exprime lors d'une conférence de presse à Kaboul annonçant le cabinet intérimaire des talibans. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Afghanistan: les talibans nomment leurs principaux ministres, premiers morts dans une manifestation

  • Les islamistes, qui s'étaient engagés à former un gouvernement « inclusif », ont nommé Abdul Ghani Baradar, le cofondateur de leur mouvement, en tant que numéro 2 de leur régime
  • « Le cabinet n'est pas complet », a précisé leur principal porte-parole, Zabihullah Mujahid lors d'une conférence de presse

KABOUL : Les talibans ont nommé mardi les principaux ministres de leur gouvernement, dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche de leur fondateur, le mollah Omar, alors que les manifestations contre leur régime ont pour la première fois pris un tour mortel.

A Hérat (ouest), deux personnes ont été tuées et huit blessées par balle lors d'un rassemblement anti taliban, selon un médecin local. Ce sont les premiers morts recensés lors des marches contre le nouveau régime de ces derniers jours dans plusieurs grandes villes du pays.

"Ces manifestations sont illégales tant que les bureaux du gouvernement n'ont pas ouvert et que les lois ne sont pas proclamées", a averti Zabihullah Mujahid, le principal porte-parole des talibans, en demandant aux médias de "ne pas couvrir" ces protestations.

Dans le gouvernement annoncé mardi soir par M. Mujahid, les islamistes, qui s'étaient engagés à former un gouvernement ouvert à d'autres groupes, trustent les principaux portefeuilles, et n'ont pas nommé de femme.

Abdul Ghani Baradar, le cofondateur de leur mouvement, devient numéro 2 du régime. Le mollah Yaqoub, fils du mollah Omar, sera ministre de la Défense. Le numéro deux des talibans, Sirajuddin Haqqani - leader du réseau éponyme, historiquement proche d'Al-Qaïda - obtient le portefeuille de l'Intérieur.

"Nombre de ces +nouveaux leaders+ étaient déjà importants dans les talibans d'avant le 11-Septembre, et figurent sur les listes de sanctions de l'ONU", a tweeté Bill Roggio, rédacteur en chef du Long War Journal (LWJ), un site américain consacrée à la guerre contre le terrorisme.

Leur Premier ministre, Mohammad Hassan Akhund, est selon lui connu pour avoir approuvé la destruction des bouddhas géants de Bamiyan (centre), célèbres statues du VIe siècle sculptées dans des falaises que les islamistes ont dynamité en 2001.

Des femmes afghanes crient des slogans à côté d'un combattant taliban lors d'une manifestation près de l'ambassade du Pakistan à Kaboul. (Photo, AFP)
Des femmes afghanes crient des slogans à côté d'un combattant taliban lors d'une manifestation près de l'ambassade du Pakistan à Kaboul. (Photo, AFP)

"Le cabinet n'est pas complet", a précisé Zabihullah Mujahid lors d'une conférence de presse. "Nous essayerons de prendre des gens venant d'autres régions du pays", a-t-il ajouté, sans évoquer la possibilité de nommer une femme.

« Combien de temps? »

Le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, dans une très rare intervention publique, a invité le nouveau gouvernement à "faire respecter la charia" dans le pays.

Le gouvernement fera en sorte d'installer "une paix, une prospérité et un développement durables" dans le pays, a-t-il ajouté en demandant à ses compatriotes de ne pas le quitter. Le régime taliban "n'a de problème avec personne", a-t-il souligné, alors que plus de 120.000 Afghans se sont exilés ces dernières semaines par crainte des talibans.

Ces nominations sont intervenues après que des coups de feu en l'air ont été tirés mardi à Kaboul pour disperser une manifestation dénonçant notamment la violente répression des talibans dans le Panchir, où un mouvement de résistance s'est dressé contre eux.

Près d'une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade du Pakistan, dont ils dénoncent l'ingérence dans le pays à travers les talibans dont Islamabad est très proche. "Nous ne voulons pas d'un gouvernement soutenu par le Pakistan", ont-ils scandé, ainsi que "Pakistan, dégage d'Afghanistan".

Zabihullah Mudjahid a nié tout lien des islamistes avec le Pakistan, pourtant dénoncé de longue date par la communauté internationale et l'ancien gouvernement afghan.

"Dire que la Pakistan aide les talibans, c'est de la propagande", a-t-il affirmé. "Nous ne permettons à aucun pays d'interférer" dans les affaires afghanes, a-t-il poursuivi.

Le chef des puissants services de renseignement militaires pakistanais, Faiz Hameed, était ce week-end à Kaboul, où il s'est très probablement entretenu avec des responsables talibans.

D'après l'Association afghane des journalistes indépendants (AIJA), 14 journalistes, afghans et étrangers, ont brièvement été détenus durant cette manifestation puis relâchés par les talibans.

Parmi les manifestants figuraient une majorité de femmes, qui craignent de voir les talibans les exclure de la vie publique comme lors de leur précédent régime, entre 1996 et 2001.

"Les femmes afghanes veulent que leur pays soit libre, qu'il soit reconstruit. Nous (les Afghans) sommes fatigués", a déclaré à l'AFP une manifestante, Sarah Fahim, originaire de Kapisa, une province du nord-est de Kaboul anciennement sous contrôle de l'armée française et voisine de celle du Panchir.

Qui sont les ministres du nouveau gouvernement taliban ?

Voici un aperçu des nouveaux visages de l'exécutif afghan que les talibans ont promis inclusif et qui doit encore être complété dans les jours et semaines qui viennent : 

Mohammad Hassan Akhund, Premier ministre 

Originaire de Kandahar, le nouveau Premier ministre afghan fut un proche collaborateur et conseiller politique du fondateur du mouvement et chef suprême, le mollah Omar. 

Sous le premier gouvernement taliban, il fut notamment vice-ministre des Affaires étrangères et gouverneur de la province de Kandahar (Sud), le berceau des islamistes. 

Selon les Nations unies, Mohammad Hassan Akhund, dont le nom figure sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité liées aux "actes et activités des talibans", est connu pour avoir été l'un des "commandants talibans les plus efficaces". 

Le mollah Baradar, numéro deux de l'exécutif  

Abdul Ghani Baradar, qui occupera le poste de numéro deux au sein du nouvel exécutif, est né dans la province de l'Oruzgan (Sud) et a grandi à Kandahar. Il est le cofondateur des talibans avec le mollah Omar, décédé en 2013 mais dont la mort avait été cachée deux années durant.  

Comme nombre d'Afghans, sa vie a été bouleversée par l'invasion soviétique en 1979, qui en a fait un moudjahid. On pense qu'il a combattu aux côtés du mollah Omar, qui était borgne. 

Tous deux auraient fondé les talibans durant la guerre civile afghane du début des années 1990, quand des chefs de guerre mettaient le pays à feu et à sang. 

En 2001, après l'intervention américaine et la chute du régime taliban, il aurait fait partie d'un petit groupe d'insurgés prêts à un accord dans lequel ils reconnaissaient la nouvelle administration de Kaboul. Mais les États-Unis ont rejeté cette initiative, ouvrant un nouveau chapitre de vingt années de guerre. 

Baradar était le chef militaire des talibans quand il a été arrêté en 2010 à Karachi, au Pakistan. Il a été libéré en 2018, sous la pression de Washington. 

Écouté et respecté des différentes factions talibanes, il a ensuite été nommé chef de leur bureau politique, basé au Qatar. 

Il a conduit les négociations de Doha avec les Américains menant au retrait des forces étrangères d'Afghanistan, puis aux pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, qui n'ont rien donné.  

Il est rentré en Afghanistan, à Kandahar, deux jours après la prise du pouvoir par les talibans, puis s'est rendu à Kaboul. 

Sirajuddin Haqqani, ministre de l'Intérieur 

Fils d'un célèbre commandant du jihad anti-soviétique, Jalaluddin Haqqani, Sirajuddin occupera le poste de ministre de l'Intérieur. 

Il est à la fois l'un des trois chefs adjoints des talibans et le chef du puissant réseau éponyme. 

Le réseau Haqqani, fondé par son père, est qualifié de terroriste par Washington, qui l'a toujours considéré comme l'une des plus dangereuses factions combattant les troupes afghanes et de l'Otan ces deux dernières décennies. 

Le réseau est connu pour son recours à des kamikazes. On lui a attribué certaines des attaques les plus violentes perpétrées en Afghanistan ces dernières années. 

Il a aussi été accusé d'avoir assassiné certains hauts responsables afghans et d'avoir retenu en otage des Occidentaux, avant de les libérer contre rançon ou des prisonniers, comme le soldat américain Bowe Bergdahl, relâché en 2014 en échange de cinq détenus afghans de la prison de Guantanamo. 

Connus pour leur indépendance, leur habileté au combat et leur sens des affaires, les Haqqani sont en charge des opérations talibanes dans les zones montagneuses de l'Est afghan. Ils auraient une forte influence sur les décisions du mouvement. 

Le mollah Yaqoub, ministre de la Défense 

Fils du mollah Omar, Yaqoub est le chef de la puissante commission militaire des talibans qui décidait des orientations stratégiques dans la guerre contre le gouvernement afghan. Il a été nommé mardi ministre de la Défense.  

Son ascendance et ses liens avec son père, qui faisait l'objet d'un véritable culte en tant que chef des talibans, en font une figure unificatrice au sein d'un mouvement large et divers. 

Avertissement

La rébellion dans le Panchir, bastion anti-taliban de longue date, est menée par le Front national de résistance (FNR) et son chef Ahmad Massoud, fils du célèbre commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné par Al-Qaïda en 2001.

Après la proclamation de la victoire talibane dans le Panchir, Zabihullah Mujahid, avait fermement averti lundi que quiconque tenterait "de créer une rébellion" serait "durement réprimé".

Le FNR a toutefois affirmé tenir des "positions stratégiques" dans la vallée et "continuer" la lutte, et Ahmad Massoud, dont on ne sait s'il s'y trouve encore, a appelé chaque Afghan à "se soulever pour la dignité, la liberté et la prospérité" du pays.

Revenus au pouvoir 20 ans après en avoir été chassés par une coalition menée par les États-Unis, les islamistes sont attendus au tournant par la communauté internationale. Ils se sont aussi engagés à respecter les droits des femmes, bafoués lors de leur premier passage au pouvoir. Mais ces promesses peinent à convaincre.

Au cours d'une visite officielle au Qatar, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a indiqué mardi que les talibans s'étaient à nouveau engagés à laisser les Afghans "avec des documents de voyage partir librement" vers l'étranger.

"Nous les attendrons sur cette question", a-t-il ajouté, alors que l'administration du président Joe Biden est sous pression face à des informations évoquant plusieurs centaines de personnes, dont des Américains, bloquées à l'aéroport de Mazar-i-Sharif (nord).


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.