Dans l'est afghan, les nouveaux maîtres talibans promettent d'éradiquer l'EI

Un guerrier taliban, le 5 septembre à Kaboul (Photo, AFP).
Un guerrier taliban, le 5 septembre à Kaboul (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Dans l'est afghan, les nouveaux maîtres talibans promettent d'éradiquer l'EI

  • Les nouveaux maîtres du pays ont rapidement annoncé qu'ils ne toléreraient pas que l'EI poursuive ses attaques
  • Certains experts de la région soulignent cependant la possible proximité avec l'EI-K de certains talibans, notamment le réseau Haqqani

JALALABAD: Ces dernières années, le mollah taliban Neda Mohammad a combattu à la fois le gouvernement et ses rivaux islamistes de l'Etat islamique. Nommé gouverneur après l'effondrement du premier, il promet que les jihadistes ne seront bientôt plus qu'un souvenir en Afghanistan.

Il y a deux semaines encore, il était le chef de la rébellion talibane dans le Nangarhar, province stratégique et instable de l'est afghan où elle a toujours été très présente.

Le mollah Mohammad en est désormais le gouverneur, entouré d'une centaine de gardes et de proches collaborateurs, originaires comme lui de Kandahar (sud) et très affairés ces jours-ci dans son palais cossu du centre de Jalalabad, la principale ville de la région.

Longue chemise traditionnelle blanche, turban et gilet noirs, barbe fournie, il s'assied devant son bureau, cerné de deux grands drapeaux blancs de l'Emirat islamique d'Afghanistan, de retour au pouvoir après 20 ans de guerre d'usure contre Kaboul et ses alliés occidentaux. 

Il raconte à l'AFP la victoire décisive de début août dans le district de Sherzad, après "de furieux combats". Elle amène ses troupes aux portes de Jalalabad, l'une des dernières grandes villes qu'il leur reste alors à conquérir dans un pays où le gouvernement et son armée s'écroulent comme un château de cartes. 

Dans les jours qui suivent, racontent deux cadres talibans, le gouverneur provincial d'alors leur fait passer des messages. "Il nous a dit, je ne vais pas me battre pour (le président) Ashraf Ghani, et je ne veux pas que la ville soit détruite", se souvient l'un, d'eux. "On a accepté le deal, on ne voulait pas non plus se battre dans la ville".

Pendant deux jours, le mollah Mohammad gare ses troupes autour de la ville, consulte et organise sa future administration. "J'ai nommé un chef de la police, un chef du renseignement, un directeur des douanes..."

Le 15 août, les talibans entrent dans Jalalabad, où les autorités se rendent sans heurts. Quelques heures plus tard, Kaboul tombe de la même manière, le président Ghani s'enfuit.

Renversement d'alliance

Nombre d'habitants de Jalalabad prennent peur, effrayés par le souvenir du régime brutal et rigoriste des talibans des années 1990, et de leurs innombrables attaques sanglantes perpétrées par la suite. "On leur a dit qu'il n'y aurait pas de problèmes à l'avenir", dit le mollah Mohammad, en assurant que les talibans gouverneront "pour tous les Afghans".

Mais malgré ces assurances, "beaucoup de gens en ville ont peur pour leur liberté d'expression, que les talibans traquent ceux qui ne pensant pas comme eux. Les femmes, notamment, craignent de perdre beaucoup", explique un habitant, cadre d'une ONG.

Le mollah Mohammad, serein et affable, affirme lui que la population soutient largement les talibans et leurs deux priorités affichées: rétablir l'économie et garantir la sécurité.

Hors criminalité ordinaire, la première cible de l'ancien chef de guerre devenu gouverneur reste l'Etat islamique au Khorasan (EI-K), auteur de plusieurs attaques sanglantes ces dernières années, dont le double attentat suicide qui a tué une centaine d'Afghans, 13 militaires américains et deux Britanniques près de l'aéroport de Kaboul le 26 août.

L'émergence de l'EI-K, en particulier dans le Nangarhar, inquiète les Etats-Unis, désormais partis d'Afghanistan mais qui veulent éviter, 20 ans après les attaques du 11-Septembre 2001 d'Al-Qaïda, qu'un réseau jihadiste global ne s'y implante à nouveau. Une menace qui a poussé Washington à se rapprocher de ses anciens ennemis talibans pour tenter de l'éradiquer.

Les nouveaux maîtres du pays ont rapidement annoncé qu'ils ne toléreraient pas que l'EI poursuive ses attaques. "Ils n'auront pas de refuge avec nous, nous traquons leurs combattants qui se cachent", abonde le mollah Mohammad, qui se veut rassurant: "Nous les avons combattus, ils ne sont plus très nombreux, et depuis notre arrivée au pouvoir (à Jalalabad), nous avons arrêté 70 à 80 de leurs combattants".

Mais les choses seront-elles si simples? Certains experts de la région soulignent la possible proximité avec l'EI-K de certains talibans, notamment le réseau Haqqani, considéré comme terroriste par Washington et historiquement proche d'Al-Qaïda. Et dont le chef, Sirajuddin Haqqani, est l'un des principaux dirigeants des talibans.

"Il n'y a pas de lien, c'est tout à fait faux", dément le mollah Mohammad. "Son excellence Sirajuddin Haqqani est un de nos leaders, et nous sommes tous fermement engagés contre l'EI". 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.