LONDRES: L'expulsion du correspondant de Reuters Suleiman al-Khalidi du Liban a été critiquée par les journalistes du monde arabe.
Al-Khalidi, ressortissant jordanien, s'est rendu à Beyrouth début août pour un reportage, mais a été arrêté au contrôle des passeports par les autorités qui l'ont emmené pour un interrogatoire et lui ont demandé de remettre son ordinateur et son téléphone portables.
Après des heures d'interrogatoire, les responsables l'ont détenu toute la nuit, après qu'il a refusé de remettre ses appareils. Al-Khalidi a été renvoyé le lendemain en Jordanie.
La nouvelle de son expulsion a été connue vendredi et a suscité des critiques publiques, notamment de la part de journalistes.
Reuters a contacté les autorités libanaises pour annuler cette décision.
«Nous avons protesté auprès des responsables du gouvernement libanais contre le traitement réservé au journaliste de Reuters Suleiman al-Khalidi, et nous demandons plus informations à ces autorités, qui n'ont fourni aucune explication au sujet de leur action», a déclaré un porte-parole de Reuters.
Le Liban expulse le correspondant de longue date de Reuters Suleiman al-Khalidi après l'avoir interrogé à son arrivée à l'aéroport de Beyrouth. Aucune explication n’a été donnée. https://t.co/T6Y7DNlm0C
– Louisa Loveluck (@leloveluck) 4 septembre 2021
Insistant sur le fait que les reportages d'Al-Khalidi ont toujours été indépendants et impartiaux, Reuters a condamné la limitation de la liberté de mouvement imposées aux journalistes.
En réponse, la Direction générale de la sûreté générale du Liban a déclaré que la loi garantissait un environnement médiatique libre. Mais elle n'a pas confirmé si l'expulsion d'Al-Khalidi serait annulée.
«L'interdiction de son entrée au Liban est une décision souveraine de l'État libanais et n'a aucun rapport avec son travail ou sa profession», a-t-elle déclaré.
Le #Liban expulse le journaliste @Reuters @suleimankhalidi, selon l'agence de presse.
– Steve Herman (@W7VOA) 3 septembre 2021
Les autorités ont déclaré que cette décision était un refus d'entrée plutôt qu'une expulsion, du fait que son passeport n'a jamais été estampillé.
Al-Khalidi est correspondant en chef de Reuters pour la Jordanie et la Syrie.
Il a travaillé pour l'agence de presse pendant vingt-cinq ans, couvrant la Jordanie et le conflit syrien, et effectuant également des reportages sur l'Irak, le Liban, la Libye et le Golfe.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com