Le Vietnam et l'Afghanistan: récit de deux retraits de l'armée américaine

Ces photos présentent la chute de Saigon en 1975 par le photographe néerlandais Hugh van Es (à gauche) et une scène de chaos à l'aéroport de Kaboul, le 19 août 2021. (Wikimedia Commons et AFP)
Ces photos présentent la chute de Saigon en 1975 par le photographe néerlandais Hugh van Es (à gauche) et une scène de chaos à l'aéroport de Kaboul, le 19 août 2021. (Wikimedia Commons et AFP)
Des Afghans tentent de s'embarquer dans un avion de transport de l'US Air Force à l'aéroport de Kaboul après la prise de la capitale par les talibans le mois dernier. (Fichier AFP)
Des Afghans tentent de s'embarquer dans un avion de transport de l'US Air Force à l'aéroport de Kaboul après la prise de la capitale par les talibans le mois dernier. (Fichier AFP)
Des Afghans désespérés courent après avoir tenté sans succès de monter à bord d'un avion de transport de l'US Air Force à l'aéroport de Kaboul, après la prise de la capitale par les talibans le mois dernier. (Fichier AFP)
Des Afghans désespérés courent après avoir tenté sans succès de monter à bord d'un avion de transport de l'US Air Force à l'aéroport de Kaboul, après la prise de la capitale par les talibans le mois dernier. (Fichier AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Le Vietnam et l'Afghanistan: récit de deux retraits de l'armée américaine

  • Reste à voir si les talibans qui gouvernent l'Afghanistan et les États-Unis parviendront à enterrer la haine qui les oppose
  • Les images du chaos qui a entouré les derniers jours de la présence américaine en Afghanistan rappellent celles des dernières évacuations de la ville de Saigon, en 1975

WASHINGTON: Les images du chaos qui a entouré les derniers jours de la présence américaine en Afghanistan rappellent celles des dernières évacuations de la ville de Saigon, en 1975; l'armée nord-vietnamienne, victorieuse, entrait alors dans la capitale du Sud-Vietnam.

Entre les photos emblématiques de Vietnamiens qui escaladent avec désespoir les murs de l'ambassade américaine et celles de ces civils qui s'efforcent de franchir les portes de l'aéroport de Kaboul le mois dernier, espérant embarquer à bord de l'un des derniers vols en partance du pays, la ressemblance est saisissante.

Rétrospectivement, il est impossible d’occulter les nombreuses similitudes entre l'expérience américaine au Vietnam et celle qui vient d’être vécue en Afghanistan. À l'instar du retrait accéléré de l'armée américaine du Vietnam au lendemain de la signature des accords de paix de Paris avec le Nord-Vietnam en 1973, l'accord de Doha – conclu au mois de février 2020 entre les États-Unis et les Talibans – a ouvert la voie à une sortie précipitée des États-Unis de l'Afghanistan.

En 1975, seuls les Marines sont restés dans le Sud-Vietnam. Leur mission consistait à assurer la garde de l'ambassade américaine à Saigon et d'un petit contingent dans une base aérienne voisine. Cette année-là, à la fin du mois d'avril, la ville qui fut rebaptisée Ho Chi Minh-Ville est tombée aux mains de l'armée nord-vietnamienne (ANV).

 

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Des troupes de communistes en liesse se dirigent à bord de chars vers le centre de la ville de Saigon, passée sous leur contrôle le 30 avril 1975. (Photo de l'agence de presse vietnamienne via l'AFP)

À travers cet accord de paix, les États-Unis espéraient «vietnamiser» le conflit en confiant les combats et la sécurité de l'armée américaine à l'Armée de la république du Vietnam (ARVN).

Cependant, le même scénario s'est produit. L'armée afghane, qui a reçu une formation et des équipements à hauteur de plusieurs milliards de dollars (1 dollar = 0,84 euro) de la part des États-Unis, n'est pas parvenue à assurer la sécurité du pays par elle-même. Il s’est produit la même chose avec l'ARVN, qui s’était effondrée en l’absence d’un soutien d'unités de combat terrestres et de conseillers de terrain américains.

Après la guerre humiliante du Vietnam, les États-Unis ont longtemps souffert, semble-t-il, d’un manque de confiance. Ils ont ainsi été amenés à douter de leur force, du rayonnement de leurs principes mais, surtout, de leur rôle sur la scène internationale.

«C'est le dernier message envoyé depuis la station de Saigon», écrit Thomas Polgar, le dernier commandant de station de la CIA à Saigon, avant son évacuation. «Nous avons mené un combat long et rude et nous l'avons perdu. Cette expérience inédite dans l'histoire des États-Unis ne signifie pas nécessairement que les États-Unis cesseront de jouer leur rôle de puissance mondiale.»

Il ajoute: «Ceux qui ne parviennent pas à tirer des leçons de l'histoire sont condamnés à la vivre une nouvelle fois. Espérons que nous ne revivrons pas une nouvelle expérience du Vietnam et que nous saurons tirer la leçon de cette histoire. La station de Saigon clôt ses activités.»

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Des Afghans se regroupent sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul, le 16 août 2021, pour fuir un Afghanistan désormais contrôlé par les talibans. (Fichier AFP)

À juste titre, les historiens militaires américains diraient que les leçons apprises au Vietnam sont parties en fumée au moment où les États-Unis se sont lancés dans une autre guerre à durée indéterminée, ses objectifs initiaux et précis ayant été éclipsés par la volonté de construire une nation.

À l'instar de Saigon à la fin des années 1960 et au début des années 1970, le gouvernement de Kaboul, soutenu par l'armée américaine, ne possédait pas les compétences ni la légitimité nécessaires pour affronter seul une insurrection.

En 1969, Henry Kissinger, qui était à l’époque conseiller américain pour la sécurité nationale, a fait part de sa profonde inquiétude au sujet d’une victoire militaire qu’il jugeait improbable. Ces craintes ont été relayées au président Richard Nixon dans un mémo de 1969 désormais déclassifié.

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Des soldats américains rattrapent un bébé à travers une barrière à l'aéroport de Kaboul, alors que la foule, le mois dernier, tentait de prendre l'avion pour fuir l'assaut des talibans. (Fichier AFP)

«Je ne pense pas que l'armée sud-vietnamienne soit capable d'assumer un fardeau plus grand que celui qu’elle assume actuellement», écrit-il, avant d'ajouter que «la stratégie adoptée par le gouvernement de Hanoï consiste à nous faire attendre; elle découle de sa philosophie en matière de guerre révolutionnaire, mais aussi de ses prédictions, qui prévoient que les États-Unis affronteront des problèmes de plus en plus importants.»

Au Vietnam comme en Afghanistan, le temps et le manque de patience stratégique sont apparus comme les grands points faibles de l'Amérique face à une insurrection obstinée. Les quatre administrations qui ont piloté la politique étrangère des États-Unis depuis le début de la guerre en Afghanistan n'ont pas évalué les chances de succès de manière aussi rationnelle et impartiale que l'avait fait Kissinger dans son mémo de 1969.

Certes, la mission en Afghanistan n'a pas engendré les troubles civils et l'agitation politique observés lors de la guerre du Vietnam. Cependant, les politiciens américains s'accordaient, depuis un certain temps déjà, pour juger peu judicieuse cette implication militaire indéterminée dans un pays d'Asie centrale dont la culture est radicalement différente.

À l'heure où la saga de l'Afghanistan touche à sa fin, certains constatent que la période qui a suivi l'année 1975 a donné lieu à un rapprochement lent mais frappant entre les États-Unis et le Vietnam.

En vingt ans, les nations autrefois belligérantes ont su forger une relation qui se traduit aujourd'hui par un réel partenariat stratégique, comme en témoigne le partenariat global de 2013 conclu entre les États-Unis et le Vietnam.

Ainsi, vingt-cinq ans après le lancement, en 1995, des relations bilatérales entre les États-Unis et le Vietnam, ces deux pays sont liés par une amitié nourrie de respect mutuel et de méfiance envers les motivations géopolitiques de la Chine.

Ce partenariat s'étend désormais aux relations politiques, économiques, sécuritaires et humaines. Des dizaines de milliers de Vietnamiens qui étudient aux États-Unis injectent près d'un milliard de dollars dans l'économie américaine.

«Il ne faut pas oublier que les répercussions immédiates de la guerre du Vietnam ont été effroyables. De nombreux Sud-Vietnamiens ont été placés dans des camps puis assassinés, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l'homme», confie à Arab News James Carafano, membre de l'Heritage Foundation (laboratoire d’idées et lobby américain situé à Washington, NDLR). «Le Vietnam d'aujourd'hui est un pays tout à fait différent. Les Vietnamiens sont terrifiés par la Chine et ils ont besoin des États-Unis pour les défendre.»

C’est un Vietnam puissant, prospère et indépendant qui sert les intérêts de Washington. En revanche, Hanoï et Pékin ne parviennent pas à résoudre leurs différends relatifs aux revendications territoriales en mer de Chine méridionale.

En effet, le commerce bilatéral entre les États-Unis et le Vietnam est passé de 451 millions de dollars en 1995 à plus de 90 milliards de dollars en 2020. La même année, les exportations de produits américains vers le Vietnam représentaient plus de 10 milliards de dollars alors que les importations s'élevaient à 79,6 milliards de dollars. En 2019, les investissements américains au Vietnam se sont chiffrés à 2,6 milliards de dollars.

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Sur cette photo prise le 31 mai 2017, les forces de sécurité afghanes se tiennent sur les lieux d'une explosion meurtrière attribuée au réseau Haqqani. (Fichier AP)

 À l'heure où la guerre en Afghanistan s'achève et où les talibans poursuivent leurs discussions avec les pays de la région pour normaliser les relations diplomatiques, on peut tirer des enseignements de l'évolution des relations américano-vietnamiennes, qui sont passées de l'inimitié à un partenariat florissant.

Il convient de se demander si l'effet de levier économique associé aux intérêts communs en matière de sécurité et à une diplomatie avisée ne permettrait pas de réaliser en Afghanistan ce que n'ont pas suffi à accomplir les milliards de dollars dépensés pour bâtir une force de défense calquée sur le modèle des armées occidentales.

En outre, les talibans n'ont pas hésité à signaler qu'ils étaient disposés à nouer des relations diplomatiques avec les puissances régionales, notamment la Chine, les pays arabes du Golfe, la Turquie ou encore l'Inde.

L'objectif immédiat des États-Unis en termes de sécurité consiste à empêcher Al-Qaïda et Daech d'établir une base d'opérations d'où ils pourraient mener des attaques terroristes de portée internationale. Pour y parvenir, il incombe aux États-Unis de faire appel à tous les moyens dont ils disposent: le soft power, la diplomatie et les incitations économiques.

Lors de la défaite des Américains, en 1975, on craignait par-dessus tout que la victoire des communistes ne provoque au Sud-Vietnam un «effet domino» entraînant sur son passage la chute des gouvernements des pays d'Asie du Sud-Est alliés aux États-Unis. Mais ce scénario est resté sans suite.

Le tournant spectaculaire qu'ont pris les relations américano-vietnamiennes laisse entrevoir une lueur d'espoir pour l'Afghanistan, non sans faire naître quelques réticences.

«Les États-Unis sont restés en Afghanistan pour deux raisons: tout d'abord pour empêcher que le terrorisme transnational ne trouve un nouveau terrain d'action; en second lieu, pour prévenir une déstabilisation en Asie du Sud. Ces deux motifs étaient des intérêts américains légitimes», explique James Carafano.

«Nous ne possédons à l'heure actuelle aucune présence, aucune idée quant au statut des terroristes et aucune force de dissuasion contre les acteurs impliqués dans la région. Nos alliés ne nous font plus confiance.»

Au sujet de l'avenir, Carafano estime que «les talibans sont loin de traverser l'évolution qu'a connue l'Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il est illusoire de supposer qu’ils vont devenir une entité normalisée et former un gouvernement. Les membres de Daech sont des idiots utiles et incapables de menacer quiconque. Ils ne posent pas une menace pour nous, mais pour les talibans».

«Les talibans vont-ils se dissocier du réseau Haqqani et d'Al-Qaïda? Certainement pas. Les talibans ne prévoient pas de perpétrer de nouveaux attentats comme ceux du 11-Septembre, mais Al-Qaïda et Haqqani le feront certainement.»

Force est de constater que le partenariat tribal qui unit depuis longtemps le réseau Haqqani (partie intégrante des Talibans) et Al-Qaïda gênera considérablement la capacité ou la volonté des talibans à freiner le retour en force du groupe terroriste international.

À l'heure actuelle, les talibans font passer un grand nombre de messages positifs. Leurs dirigeants ont affirmé qu’ils entendaient privilégier une vision nationaliste plutôt que transnationale.

Il faudra toutefois attendre pour savoir si ce groupe parviendra à privilégier les intérêts de l'État, qui requièrent un financement extérieur et une expertise technique considérables, au détriment d’une vision «révolutionnaire» délirante qui entraînerait l’horreur.

«La défaite militaire des États-Unis au Vietnam ne s'est pas soldée par une défaite stratégique des États-Unis et du bloc anticommuniste dans le monde», explique James Carafano à Arab News.

«Les administrations républicaines et démocrates ont toutes deux adopté une série de mesures qui visent à raffermir l'engagement de Washington en faveur d'un partenariat en matière de sécurité avec le Vietnam. Fait autrefois impensable, les porte-avions de la marine américaine accostent aujourd’hui dans les ports vietnamiens.»

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La vice-présidente américaine, Kamala Harris, s'entretient avec le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, à Hanoï, le 25 août 2021. (Reuters/Evelyn Hockstein/Pool)

«Reste à savoir si les États-Unis et l'Afghanistan tenu par les talibans parviendront à mettre en place un dispositif de sécurité qui repose sur une perception commune des menaces», ajoute-t-il.

«La Chine et la Russie nous montrent déjà qu'elles sont désireuses de jouer un rôle plus actif en Afghanistan dans le sillage du retrait des troupes américaines. Toutefois, ces deux pays s'engageront probablement avec prudence dans ce pays. Les deux puissances ont tout intérêt à remporter la victoire en Afghanistan sans devoir livrer bataille; mais elles prendront tout leur temps.»

Que ce soit au Vietnam ou en Afghanistan, le temps est le facteur décisif qui a provoqué la défaite militaire de l'Amérique face aux insurgés. Cependant, c'est le temps qui s'est écoulé depuis la guerre du Vietnam qui a fait des adversaires d'hier les amis d'aujourd'hui; ce qui les unit, ce sont les menaces et les intérêts communs.

La question est de savoir si les décideurs américains ont tiré des enseignements de ces deux retraits honteux pour éviter de subir une troisième humiliation. Dans le cas du Vietnam, les États-Unis sont parvenus à tirer une certaine victoire diplomatique de la défaite militaire qu'ils ont essuyée. En Afghanistan, tout dépendra de la capacité et de la volonté des dirigeants talibans de rompre définitivement avec le passé.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.