NEW YORK : Trois distributeurs américains de médicaments, qui ont accepté en juillet de payer 21 milliards de dollars pour solder des milliers de litiges liés à la crise des opiacés aux Etats-Unis, ont annoncé samedi avoir reçu le soutien de suffisamment d'Etats pour passer à la prochaine étape de l'accord.
AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson ont, dans un communiqué commun, expliqué avoir reçu le feu vert de 42 des 49 Etats qui les poursuivaient, ainsi que du district de Washington, la capitale, et de cinq territoires américains.
Le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson, qui avait également annoncé en juillet qu'il acceptait de payer 5 milliards pour solder les poursuites dans cette même affaires, n'est pas mentionné dans le communiqué. L'entreprise n'avait pas dans l'immédiat donné suite aux sollicitations de l'AFP.
Les distributeurs de médicaments sont accusés d'avoir fermé les yeux sur des commandes d'opiacés suspectes.
Ces groupes espèrent, par ces accords, mettre fin à près de 4 000 actions en justice intentées par des dizaines d'Etats américains et collectivités locales, dans le cadre d'une proposition d'accord à l'amiable.
Selon les termes négociés, le versement des 26 milliards de dollars au total - qui doivent permettre aux Etats et collectivités de financer les traitements rendus nécessaires par ce fléau - dépend du nombre d'Etats américains qui valideront l'accord.
Chaque Etat participant a maintenant jusqu'au 2 janvier pour demander à leurs collectivités locales respectives si elles veulent aussi être parties prenantes à l'accord.
Si les conditions sont remplies, l'accord entrera en vigueur "60 jours après que les distributeurs auront déterminé qu'il y a une participation suffisante pour procéder", détaille le communiqué.
S'il se confirme, l'accord sera le plus important de l'épique et complexe bataille juridique engagée par les Etats et collectivités américaines pour faire payer les entreprises.
Dans un autre dossier, un juge américain a approuvé mercredi le plan de faillite proposé par Purdue, accusé pour sa part d'avoir contribué à la crise des opiacés aux Etats-Unis en promouvant agressivement son médicament anti-douleur OxyContin.
Ce plan prévoit que les propriétaires de la société, la famille Sackler, versent 4,5 milliards de dollars au total aux victimes et institutions affectées et que l'entreprise soit démantelée, en échange d'une certaine immunité pour les membres de la famille.