La tempête de crises à l’origine de la catastrophe humanitaire en Afghanistan

La réfugiée afghane Gul Pari (2e à droite) est assise avec sa famille dans une tente à la périphérie de Jalalabad. (Photo, AFP/Archives)
La réfugiée afghane Gul Pari (2e à droite) est assise avec sa famille dans une tente à la périphérie de Jalalabad. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Dimanche 05 septembre 2021

La tempête de crises à l’origine de la catastrophe humanitaire en Afghanistan

  • Des personnes qui luttent pour faire face à l'impact collectif de la sécheresse, des conflits, de la Covid-19 et de l'effondrement économique
  • N'ayant pas réussi à développer ses secteurs d'extraction minière, l'Afghanistan dispose de peu de sources de revenus publics

DUBAÏ : La nouvelle selon laquelle l'administration Biden relance le financement américain des programmes d'aide en Afghanistan sera accueillie avec soulagement par les organisations internationales qui ont mis en garde contre un effondrement économique et une catastrophe humanitaire à la suite de la prise de contrôle du pays par les talibans. 

Le Wall Street Journal a rapporté samedi que la décision américaine profitera à des organisations telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) parmi d'autres groupes indépendants qui travaillent par l'intermédiaire de représentants et de personnel local basés dans le pays déchiré par la guerre.

Selon une estimation de l'Organisation internationale pour les migrations (l'OIM), jusqu'à 1,5 million de personnes pourraient fuir l'Afghanistan vers l'ouest à la recherche de sécurité et d'emplois en 2021. Ce n'est pas seulement la peur de la cruauté et de la moralité anachronique des talibans qui pousse les Afghans à fuir leurs foyers ; ils luttent contre les répercussions économiques de la prise rapide du pays par les talibans, notamment la capitale Kaboul le 15 août.

«Nous ne devons pas nous détourner. Une crise humanitaire bien plus grave ne fait que commencer », a déclaré Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dans un communiqué la semaine dernière alors que l'impact combiné de l'inflation galopante, d'une monnaie en chute libre, de la hausse des prix des produits alimentaires et le manque de liquidités ont forcé des centaines d'Afghans à se rendre à Kaboul pour essayer de vendre leurs maigres possessions.

Au début de 2021, l'ONU a déclaré qu'un tiers de la population afghane est déjà confronté à l'insécurité alimentaire en raison d'une deuxième sécheresse en trois ans. Avec très peu d'irrigation en état de marche, l'Afghanistan dépend de la fonte des neiges dans ses montagnes pour maintenir le débit de ses rivières et arroser ses champs pendant les mois d'été. Cependant, les chutes de neige de l'hiver dernier ont été extrêmement faibles.

Les climatologues croient qu'un phénomène de La Nina et un affaiblissement du courant-jet déplaçant plus lentement les systèmes météorologiques à travers la planète pourraient être des facteurs à l'origine du temps sec en Afghanistan.

«Il est difficile de parler d'une seule crise en Afghanistan pour le moment», a déclaré à Arab News Richard Trenchard, représentant de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en Afghanistan. «De multiples crises affectent les Afghans qui sont souvent séparés et différents et qui se croisent et se renforcent mutuellement».

«Nulle part cela n'est plus évident que dans les zones rurales d'Afghanistan. Des millions d'hommes, de femmes et d'enfants voient leurs moyens de subsistance s'effondrer, et si la situation ne peut pas être inversée dans un proche avenir, elle pourrait empirer, provoquant une forte recrudescence de la faim, un effondrement économique et des déplacements à grande échelle».

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Un enfant se tient dans un camp pour personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) où de nouveaux immeubles d'habitation sont construits à Kaboul le 21 juin 2021. (Photo, AFP/Archives)

La sécurité alimentaire en Afghanistan a été gravement compromise par une augmentation des prix au cours des cinq dernières années, de 10 à 20 % selon certaines estimations, principalement à cause de la sécheresse, des impacts de la Covid-19, de l'accélération constante de l'inflation d'une année sur l'autre ainsi que des changements saisonniers. 

Pour aggraver la situation, les revenus moyens ont chuté pour 75% des personnes tandis que la dette personnelle a augmenté. Selon les évaluations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (BCAH), environ 73% des ménages ont déclaré être endettés et 74 % ont mis en cause la nourriture comme principale raison d'emprunt.

En février, le gouvernement afghan désormais déchu a prédit que la récolte de blé du pays chuterait de près de deux millions de tonnes en 2021 et que plus de trois millions de têtes de bétail risquaient de mourir en raison d'un manque de fourrage et d'eau.

À cela s'ajoutent « les effets persistants de COVID-19, en particulier en termes de réduction des envois de fonds de l'étranger, de contraintes croissantes du marché, de pouvoir d'achat réduit et de problèmes de déplacement et d'accès résultant des conflits récents, et actuellement, nous assistons à une crise de liquidité croissante à travers le pays», a souligné Trenchard.

«Tous ces éléments exercent d'énormes pressions sur des millions de moyens de subsistance dans les zones rurales. Si ces moyens de subsistance ne sont pas être protégés et renforcés, alors je crains que d'autres catastrophes ne se dessinent dans les mois à venir.

«Nous le savons tous et nous devons agir rapidement. La saison des plantations de blé d'hiver débute très bientôt, fin septembre. Les graines ne peuvent pas attendre. Les agriculteurs ne peuvent pas attendre. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ONUAA) a pour objectif d'aider 250 000 familles d'agriculteurs vulnérables, soit environ 1,5 million de personnes, pour la prochaine campagne de blé d'hiver.

 

EN CHIFFRES

* 500 000 -  Afghans devraient fuir vers les pays voisins. 

* 7 millions - Afghans dont les moyens de subsistance sont menacés par la sécheresse. 

* 12 millions - Afghans confrontés à l'insécurité alimentaire avant la prise de contrôle des talibans. 

* $500 millions + - Dépenses annuelles du département d'État américain jusqu'à présent.

 * $260 millions - de l'Agence des États-Unis pour le développement international à distribuer aux programmes humanitaires.

 

Trenchard a révélé que L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ONUAA) continuerait à mettre en œuvre son plan d’action face à la sécheresse, mais que le financement reste une contrainte majeure. 

«La plantation commence fin septembre et se termine en octobre dans de nombreuses régions. Cependant, le financement actuel ne permettra à l’ONUAA de soutenir que 110 000 familles. C'est près de 800 000 personnes rurales. Nous essayons de mobiliser d'urgence des ressources supplémentaires, car cette prochaine campagne de blé d'hiver est un tournant. Si nous le manquons, la catastrophe se profile sans aucun doute.

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Des combattants talibans en haut des véhicules arborant des drapeaux talibans défilent le long d'une route pour célébrer le retrait de toutes les troupes américaines d'Afghanistan, à Kandahar le 1er septembre 2021. (Photo, AFP)

«Les besoins sont bien plus importants que les fonds disponibles», a-signalé Trenchard , surtout que les banques du pays restent fermées, ce qui rend extrêmement difficile l'obtention d'argent en Afghanistan. L’action de l’ONUAA manque de $18 millions.

Une partie du problème est le manque persistant de certitude en Afghanistan alors que les talibans, un groupe terroriste désigné par l'ONU, luttent pour former un gouvernement et que $10 milliards des actifs de la banque centrale du pays restent gelés sur des comptes à l'étranger.

«Il n'y a pas de transferts bancaires et de transfert d'argent», a déclaré à Arab News Shakib Noori, directeur des solutions durables basé aux États-Unis, chez AMS . «C’est le plus grand défi maintenant».

Un autre défi majeur est la fermeture de l'aéroport de Kaboul, qui empêche les vols d'aide d'arriver dans le pays.

Le 30 août, l'OMS a déclaré qu'elle avait établi un pont aérien lui permettant d'acheminer des équipements médicaux essentiels en Afghanistan pour la première fois depuis la prise du pouvoir par les talibans.

Cependant, Ahmed Al-Mandhari, directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, a déclaré dans un communiqué que ces équipements ne pourraient que «reconstituer partiellement les stocks des établissements de santé en Afghanistan et garantir que les services de santé soutenus par l'OMS puissent continuer, pour l'instant». 

L'Afghanistan a connu une période de croissance économique rapide dans les années qui ont suivi l'arrivée des forces occidentales en 2001 grâce à un afflux d'argent de l'aide étrangère.

Selon la Banque mondiale, «la croissance annuelle de l'Afghanistan a été en moyenne de 9,4 % entre 2003 et 2012, motivée par un secteur des services en plein essor axé sur l'aide et une forte croissance agricole». 

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Des femmes afghanes rebelles ont organisé une rare manifestation le 2 septembre en déclarant qu'elles étaient prêtes à accepter la burqa si leurs filles pouvaient encore aller à l'école sous le régime des talibans. (Photo, AFP)

Néanmoins, plusieurs facteurs, notamment la reprise de l'insurrection des talibans, la réduction de l'aide au développement, la sécheresse et la corruption endémique à tous les niveaux de gouvernement, ont rapidement entraîné un ralentissement de la croissance économique de 2,5 % par an.

N'ayant pas réussi à développer ses secteurs miniers et d'extraction minière potentiellement rentables, le pays dispose de peu de sources de revenus précieuses.

Dans le cadre du dernier plan de l'administration Biden visant à relancer les flux d'aide humanitaire, le département du Trésor américain a émis une dérogation spéciale pour les programmes d'aide du gouvernement, permettant à l'Agence des États-Unis pour le développement international de distribuer les fonds vers les programmes des Nations Unies pour l'alimentation, la santé et les migrations.

Toutefois, l'Afghanistan reste confronté à la possibilité de sanctions internationales supplémentaires si les leaders talibans ne parviennent pas à mettre en place une gouvernance tolérante et inclusive ou à honorer leurs promesses en matière de lutte contre le terrorisme et de droits de l'homme. Même la Banque mondiale a suspendu son aide financière au pays à cause des inquiétudes concernant «les perspectives de développement du pays, en particulier pour les femmes», a affirmé un porte-parole le 25 août. 

Un homme peint un mur de béton le long d'une rue de Kaboul, le 4 septembre 2021. (Photo, AFP)
Un homme peint un mur de béton le long d'une rue de Kaboul, le 4 septembre 2021. (Photo, AFP)

Le Fonds monétaire international (FMI), pour sa part, signalé que l'Afghanistan ne pourra plus accéder aux ressources des prêteurs en raison d'un «manque de clarté au sein de la communauté internationale» de la part du nouveau gouvernement à Kaboul.

Les Afghans et la communauté internationale ne peuvent rien faire d'autre qu'attendre et voir quel type de régime taliban émergera à Kaboul, un régime modéré dans son traitement des femmes et des minorités, ou un régime qui répète la brutalité et la répression de son prédécesseur de 1996-2001.

«Si, ou quand, des sanctions sont mises en place, l'économie en développement de l'Afghanistan ne peut tout simplement pas soutenir une nation où plus de 50 % de la population est confrontée à la pauvreté avant la récente tournure des événements. Et il est probable que ce nombre augmentera de façon significative», a soutenu Noori de l’AMS.

«La pandémie de la Covid-19, la crise politique, la crise économique, tout cela mis ensemble, rend l'Afghanistan un pays maudit».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Incendies en Turquie: "amélioration" autour d' Izmir, craintes pour les jours à venir

De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
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  • La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir
  • Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi

ISTANBUL: La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir.

"La situation est bien meilleure qu'hier concernant les incendies (autour) d'Izmir", sur la côte égéenne, a déclaré le ministre İbrahim Yumaklı lors d'un point de presse.

Il a cependant précisé que six incendies sont toujours en cours dans le pays, attisés par des vents violents qui risquent de redoubler encore dans les prochains jours, particulièrement dans la région de Hatay et Antakya (sud), "la plus problématique", selon lui.

Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi et des centaines d'habitations ont été brûlées lundi dans le pays, a annoncé l'autorité turque de gestion des urgences AFAD.

La province de Hatay qui abrite notamment l'antique Antioche avait été dévastée par un violent séisme en février 2023.

Selon M. Yumakli, "342 incendies de forêt se sont déclarés depuis vendredi".

"Nous traversons des périodes difficiles en raison de vents violents et instables" et alors que les températures, normales pour la saison, dépassent les 30°C.

"À partir de demain, des vents violents nous attendent dans une grande partie de Marmara, de l'Égée et de la Méditerranée. Les températures augmenteront de manière significative", a mis en garde le ministre en lançant un appel aux à ne pas allumer de feux à l'extérieur.

"Ne jetez pas vos cigarettes dans les zones herbeuses. Je demande une prise de conscience collective à ce sujet", a insisté le ministre.

La Turquie, épargnée ces derniers jours par les vagues de chaleur qui touchent l'Europe du Sud, est confrontée à des sécheresses récurrentes sous l'effet du changement climatique.


Trump met fin aux sanctions visant la Syrie sauf pour Assad

Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
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  • Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie
  • Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité et de stabilité

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie, une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux pays après la chute de Bachar al-Assad.

"Il s'agit d'un effort pour promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix", a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avant la signature du décret à huis clos.

Le président Trump avait créé la surprise en annonçant lors d'une visite à Ryad le 13 mai la levée des sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.

Il avait aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à la tête de la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ayant renversé en décembre le président syrien.

Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour faciliter le retour de la Syrie dans le système financier international et met en oeuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie.

Le département d'Etat a délivré une dérogation au titre de la "loi César" sur la protection des civils en Syrie. Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.

La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.

Le décret présidentiel, qui évoque les "mesures positives" prises par les autorités syriennes depuis la chute d'Assad, démantèle l'architecture globale qui entoure les sanctions américaines, dont une déclaration "d'urgence nationale" en date de 2004.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité, de stabilité et d'ouverture sur la communauté internationale".

" Avec la levée de ce grand obstacle à la reprise économique, s'ouvrent les portes tant attendues de la reconstruction et du développement, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des déplacés syriens dans leur patrie", a-t-il ajouté.

- Normalisation ? -

Les Etats-Unis maintiennent toutefois les sanctions visant Assad, qui a fui en Russie, "ses associés, les auteurs de violations des droits de l'homme, les trafiquants de drogue et personnes liées à l'Etat islamique", selon le décret.

Le retrait de la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme n'est pas encore à l'ordre du jour mais le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a clairement fait savoir que Washington envisageait de le faire.

"Je réexaminerai les désignations de HTS et du président al-Chareh comme terroristes mondiaux spécialement désignés, ainsi que la désignation de la Syrie comme Etat soutenant le terrorisme", a-t-il dit dans un communiqué.

La levée des sanctions américaines survient alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé lundi qu'Israël était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban dans le cadre des accords d'Abraham de 2020.

Parrainés par le président américain lors de son premier mandat à la Maison Blanche, ces accords ont vu Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.

L'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a assuré à ce sujet lundi que les frappes israéliennes contre l'Iran avait offert une "fenêtre de tir qui n'a jamais existé" auparavant au Moyen-Orient.


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.