Présidentielle: Montebourg candidat pour impulser une «remontada» de la France

L'ancien ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg annonce sa candidature à l'élection présidentielle, à Clamecy. (Photo, AFP)
L'ancien ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg annonce sa candidature à l'élection présidentielle, à Clamecy. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

Présidentielle: Montebourg candidat pour impulser une «remontada» de la France

  • Se disant «homme de gauche», il a néanmoins affirmé vouloir s'affranchir du clivage gauche-droite
  • Pour se démarquer, il a choisi de se déclarer, le jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République en 1870, dans sa ville natale de Clamecy

CLAMECY: L'ancien ministre socialiste du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré samedi à Clamecy (Nièvre) sa candidature à la présidence de la République afin d'impulser une "remontada" de la France, s'estimant "légitime" malgré l'offre pléthorique de candidats à gauche.

Arnaud Montebourg rajoute son nom à la longue liste de candidats déclarés ou putatifs de ce côté de l'échiquier politique, parmi lesquels l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel ou encore le candidat issu de la primaire écologiste.

Pour se démarquer, il a choisi de se déclarer, le jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République en 1870, dans sa ville natale de Clamecy dans la Nièvre. L'une de ces "sous-préfectures" dont il veut se faire le défenseur, à travers la "remontada", la remontée en plusieurs chantiers thématiques d'une France selon lui en déclin.

"C'est pour cette tâche difficile mais magnifique (...) que j'ai décidé de présenter aujourd'hui aux Français ma candidature à la présidence de la République", a clamé Arnaud Montebourg, appuyé sur le pupitre d'une scène à peine surélevée, dans la modeste salle de réception de la mairie.

Dans une ambiance chauffée par plusieurs centaines de partisans, Arnaud Montebourg, 58 ans, a confié "éprouver de la légitimité à porter au pouvoir" les "idées, combats et projets (qu'il dit avoir) portés dans le passé" et aujourd'hui devenus selon lui "le centre de gravité des convictions des Français", comme la lutte contre la mondialisation néolibérale, ou la réindustralisation et la VIe République.

Se disant "homme de gauche", il a néanmoins affirmé vouloir s'affranchir du clivage gauche-droite: "Les partis de droite ne savent pas vous protéger contre les injustices, les partis de gauche ne savent pas vous protéger contre l'insécurité".

Sa "remontada" serait industrielle, avec des alliances public-privé et une règlementation protectionniste; écologique avec une "France sans pétrole d'ici 20 ans"; démocratique avec la VIe République par référendum; "territoriale" afin de répondre à la "chute des services publics" dans les campagnes; sécuritaire avec une "sévérité républicaine" contre la "submersion de territoires par la délinquance"...

«Rupture ordonnée»

La "remontada" peut aussi être vue comme une manière d'associer les attentes des Français à son propre parcours personnel. Car au-delà de son programme, Arnaud Montebourg, devenu entrepreneur producteur de miel et de glaces, part de loin. 

Sans soutien d'un parti, sans troupes autres que les 4 500 adhérents libres de son mouvement "L'Engagement", avec des sondages le créditant entre 2 et 5%: certains à gauche questionnent la possibilité qu'il "aille au bout" de sa candidature.

"Il pense qu'Emmanuel Macron a su faire, et donc que tout est possible", observe Christophe Clergeau, membre de la direction du Parti socialiste. "Mais il n'est pas raisonnable d'aborder la présidentielle via une pure aventure individuelle. Les candidats doivent être adossés à des formations politiques qui concluent un accord de coalition".

Le sénateur socialiste Mickaël Vallet, soutien de la première heure de M. Montebourg, s'exclame: "Ils n'ont donc rien appris de Macron? Montebourg est un homme de gauche, entrepreneur, qui parle à tous les Français, son but n'est pas de parler à des adhérents".

François Cocq, ancien proche de Jean-Luc Mélenchon, voit dans le positionnement de l'ancien ministre "le prolongement de la dynamique populaire de Mélenchon en 2017", qui avait permis à l'Insoumis de réaliser 19,6% des voix.

"Contrairement à lui, Arnaud Montebourg incarne une rupture ordonnée. Car les gens ne sont pas prêts à un saut dans le vide", ajoute M. Cocq, venu à Clamecy comme le démographe Emmanuel Todd, l'économiste Liêm Hoang-Ngoc et d'autres déçus de Jean-Luc Mélenchon.

Pourtant, Christophe Clergeau décrit un Arnaud Montebourg "plus proche du PS que de LFI. Il parle de bloc populaire, pas du peuple contre les élites". Le cadre socialiste espère un ralliement à Anne Hidalgo à l'automne.

Chez les Verts, le porte-parole du parti Alain Coulombel avertit: "Une campagne de petit calibre, sans beaucoup de moyens financiers et militants, on savait faire chez EELV dans le passé: ça ne gagne pas une présidentielle".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.