Les sanctions US annoncées mardi soir étaient attendues, certes, mais la surprise est venue des noms et des rangs des personnalités visées. Ali Hassan Khalil, cadre du mouvement Amal, bras droit du président du Parlement Nabih Berry, ancien ministre des Finances, et Youssef Fenianos, ancien ministre des Travaux publics, proche du leader chrétien et chef des Marada Sleiman Frangié, ancien candidat à la présidence de la République. Pourquoi avoir opté pour ces deux anciens ministres ?
Selon une source bien informée sur le dossier, « la décision américaine était toute réfléchie, et elle a frappé fort ». La source estime que « le tandem chiite ne sera plus jamais le même, surtout que les sanctions ont frappé l’un des deux Khalil (Ali Hassan Khalil et Hussein Khalil, du Hezbollah, NDLR) qui effectuaient les missions délicates pour le compte des deux partis ». En gros, poursuit cette source, les sanctions contre le Hezbollah sont devenues habituelles, mais celles qui visent ses alliés sont inédites, et le parti chiite s’avère incapable de les protéger. Or le tandem chiite entretenait cette ambiguïté d’une aile militarisée et controversée et d’une autre, civile et chargée d’être la façade « diplomatique » du duo. Cette façade, représentée par le président Berry, a reçu un coup. Dans un sens, ces sanctions, surtout si elles se répètent avec d’autres personnalités, sont conçues par les Américains pour déboucher sur une baisse d’influence du Hezbollah, par un affaiblissement de son réseau d’alliances.