L’enlèvement d’un chanteur yéménite suscite la colère contre la répression houthie

La milice houthie, Sanaa, Yémen, le 19 février 2020. (Reuters)
La milice houthie, Sanaa, Yémen, le 19 février 2020. (Reuters)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

L’enlèvement d’un chanteur yéménite suscite la colère contre la répression houthie

  • Mardi, vers 2 heures, des miliciens houthis ont pris d’assaut la salle de mariage et ont enlevé le chanteur Aseel Abou Bakr
  • Le groupe armé l’a emmené dans un lieu non identifié de la capitale après avoir confisqué son oud et d’autres instruments de musique

AL-MOUKALLA: Au Yémen, les Houthis, soutenus par l’Iran, ont enlevé un jeune chanteur dans une salle de mariage à Sanaa pour avoir enfreint leur interdiction de chanter.

Cela intervient alors que la milice intensifie sa «répression des mœurs», selon les résidents et les militants.

Mardi, vers 2 heures, des miliciens houthis ont pris d’assaut la salle de mariage et ont enlevé le chanteur Aseel Abou Bakr. Le groupe armé l’a emmené dans un lieu non identifié de la capitale après avoir confisqué son oud et d’autres instruments de musique.

Le chanteur avait échappé de justesse à un autre assaut des Houthis en 2019 alors qu’il chantait lors d’un mariage dans la ville d’Amran. Il a fui l’événement par une sortie de secours peu avant l’arrivée des combattants armés.

Depuis ce jour, les résidents pensent que les Houthis ont placé Abou Bakr sur la liste de personnes recherchées et sont déterminés à le capturer.

D’un lieu non identifié, le chanteur kidnappé a publié une courte vidéo sur son compte Facebook quelques heures après l’enlèvement, rassurant ses fans qu’il se portait bien et attribuant son enlèvement à un «malentendu».

Des dizaines d’abonnés lui ont fait part de leur soutien, estimant que la vidéo avait été enregistrée sous la menace d’une arme. «Nous t'aimons tous [...] n’aie pas peur. Tu devrais nous dire ce qui t’est arrivé au lieu de dire qu’il y a eu un malentendu», a écrit l’un d’eux.

Les Houthis, qui ont pris le pouvoir fin 2014, ont imposé des codes moraux stricts sur leur territoire: interdiction de chanter dans les mariages et les lieux publics, enlèvement des femmes et des hommes qui se retrouvent dans les restaurants et les parcs, et persécution des actrices et des femmes artistes.

L’enlèvement d’Abou Bakr a suscité la colère des Yéménites qui ont condamné le fait que la milice prenne pour cible les musiciens dans les régions qu’elle contrôle.

Les militants accusent les Houthis d’importer au Yémen un radicalisme «semblable à celui de de l’État islamique et d’Al-Qaïda», et appellent les groupes de défense des droits locaux et internationaux à «dénoncer les Houthis publiquement».

«C’est du terrorisme et cela montre sans aucun doute que les Houthis sont plus extrémistes et fascistes que l’EI et Al-Qaïda», a déclaré à Arab News Sami Noaman, journaliste yéménite qui a documenté la répression des mœurs exercée par la milice.

Il a indiqué que les Houthis prennent d’assaut des salles de mariage et «fourrent leur nez dans la vie personnelle des gens», ajoutant qu’ils «exercent un chantage sur les chanteurs enlevés pour qu’ils versent de l’argent à leurs combattants ou rejoignent les champs de bataille».

Il a par ailleurs critiqué la communauté internationale pour avoir fermé les yeux sur les abus des Houthis.

«Les Yéménites ne peuvent plus compter sur la pression de la communauté internationale pour influencer la milice. Seul un soulèvement mené par les Yéménites peut y mettre un terme», a affirmé M. Noaman.

Les chanteurs yéménites et critiques virulents du mouvement qui vivent à Sanaa ont dénoncé les assauts des Houthis sur les mariages.

Le célèbre musicien Salah al-Akhfash a partagé une ancienne photo de lui avec Abou Bakr, suivie d’une publication exprimant son soutien aux musiciens kidnappés.

Quant au juge Abdel Wahab Qatran, il a écrit sut Twitter : «L’enlèvement du chanteur Aseel Abou Bakr d’une salle de mariage par les “talibans” de Sanaa est un crime imprescriptible. Chanter ne constitue pas un crime et est admissible.»

D’autres Yéménites ont appelé le mouvement houthi à adopter des mesures de répression de la corruption et à payer les salaires des fonctionnaires au lieu d’enlever et de persécuter les musiciens.

«Lors d’une fête de mariage à Sanaa, le gang terroriste des Houthis a enlevé le musicien Aseel Aou Bakr et l’a emmené vers une destination inconnue, parce que les chansons sont interdites! Le mouvement houthi est une malédiction pour le pays», a tweeté la journaliste yéménite Samia al-Aghbari.

Au début du mois dernier, un poste de contrôle des Houthis dans la province occidentale de Hodeïda a détenu le chanteur yéménite Fouad al-Kibsi pendant huit heures et lui a confisqué ses biens après qu’il a enfreint leur interdiction de jouer de la musique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".