Les talibans déclarent l'Afghanistan «pays libre et souverain» et promettent de «bonnes relations» avec le monde

Des combattants des forces spéciales talibans arrivent à l'intérieur de l'aéroport international Hamid Karzai après le retrait de l'armée américaine de Kaboul mardi. (Photo, AP)
Des combattants des forces spéciales talibans arrivent à l'intérieur de l'aéroport international Hamid Karzai après le retrait de l'armée américaine de Kaboul mardi. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

Les talibans déclarent l'Afghanistan «pays libre et souverain» et promettent de «bonnes relations» avec le monde

  • ​​​​​​​Les Afghans s’inquiètent des «jours sombres» à venir sous les nouveaux maîtres de Kaboul
  • Le départ de Washington a plongé le pays dans un «chaos politique et militaire de masse»

KABOUL : Les talibans ont déclaré mardi que l'Afghanistan était une nation «libre et souveraine» et ont promis de maintenir de «bonnes relations» avec le reste du monde après le départ des dernières troupes américaines de l'aéroport de Kaboul.

Le groupe a pris le contrôle de l'aéroport de la capitale après que les États-Unis ont mis fin lundi à 20 ans d'occupation, consolidant le retour des talibans au pouvoir après leur éviction en 2001.

Des coups de feu de célébration ont résonné autour de l'aéroport international Hamid Karzai alors que le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a salué le retrait de Washington comme un «moment historique», tout en s'engageant à instaurer la sécurité dans le pays déchiré par la guerre.

S'adressant aux journalistes mardi à l'aéroport de Kaboul, Mujahid a déclaré : «Nous n'avons aucun doute que l'Émirat islamique d'Afghanistan est une nation libre et souveraine. L'Amérique a été vaincue».

Il a également promis aux Afghans que les talibans «protégeront notre liberté, notre indépendance et nos valeurs islamiques».

Les talibans ont pris le contrôle de Kaboul lors d'une offensive éclair il y a deux semaines, renversant le gouvernement dans un siège sans effusion de sang pendant que le président Ashraf Ghani a fui le pays.

Depuis lors, des milliers de personnes se sont installées à l'extérieur de l'aéroport contrôlé par les États-Unis avec des diplomates, des travailleurs humanitaires étrangers et des civils désespérés de quitter le pays avant la date limite du 31 août fixée par le président américain Joe Biden pour le retrait des forces américaines.

Des scènes de chaos mortel se sont ensuivies avec des foules de personnes dans et autour de l’aéroport essayant d'embarquer sur des vols, au milieu des craintes que les talibans ne rétablissent leur style de gouvernance dur et répressif comme ils l'ont fait lors de leur précédent pouvoir de 1996 à 2001, avant d'être renversés lors d'une invasion menée par les États-Unis.

Les mesures d'évacuation chaotiques des États-Unis et de leurs alliés ont vu plus de 123 000 personnes quitter Kaboul jusqu'à lundi, lorsque les troupes américaines auraient détruit plus de 70 avions et des dizaines de véhicules blindés et désactivé les défenses aériennes.

Plusieurs personnes ont été tuées alors que des responsables de la sécurité ont tiré sur le tarmac pour contrôler les foules se pressant à l'aéroport au cours des deux dernières semaines, tandis que près de 180 personnes sont mortes dans un attentat suicide revendiqué par Daech-Khorasan jeudi.

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans se sont engagés à former un «gouvernement inclusif», à respecter les droits des femmes, à pardonner à ceux qui les ont combattus et à veiller à ce que l'Afghanistan ne devienne pas un refuge pour les terroristes.

Les garanties, cependant, n'ont pas fait grand-chose pour apaiser les craintes des civils, beaucoup ayant le sentiment que si Washington quitte le pays, l'Afghanistan sera désormais confronté à de nombreux nouveaux défis.

Mohammad Ibrahim, un commerçant de 35 ans à Kaboul, a déclaré à Arab News : «Il n'y a rien de spécial aujourd'hui. Les banques ne fonctionnent pas, nous n'avons pas d'argent et il n'y a pas de gouvernement pour répondre aux besoins des citoyens afghans».

Ibrahim a fait part de ses inquiétudes concernant «l'état critique» de l'économie et son impact sur ses moyens de subsistance. «Auparavant, je vendais au moins 5 000 articles par jour, mais maintenant je ne peux en vendre que 500».

D'autres afghans ont rappelé les «moments tragiques et horribles» des 20 dernières années et se sont inquiétés des «jours sombres» à venir.

Près de 2 500 soldats américains et environ 240 000 Afghans ont perdu la vie dans le plus long conflit américain, selon le Costs of War Project de l'Université Brown.

Ceux-ci comprenaient près de 50 000 civils afghans, plus de 400 travailleurs humanitaires et 72 journalistes, avec des craintes croissantes concernant l'état des minorités dans la nation de 38 millions de personnes qui ont survécu pendant deux décennies grâce à des milliards de dollars d'aide étrangère.

Ali Reza Husseini, un habitant de 24 ans du quartier Taimany de Kaboul, a déclaré à Arab News : «Pour le public, rien n'a changé, nous avons toujours peur. Nous croyons que les droits des minorités ne seront pas tolérés par les talibans».

La situation était également «délicate et problématique» pour les journalistes afghans, avec 72 morts dans le passé et «des dizaines cherchant à s'échapper par tous les moyens, avec l'aide de passeurs».

Mumtaz Haidari, 55 ans, militant des droits des médias, a déclaré à Arab News : «Personne ne restera ici. Nous savons que nos frontières sont fermées et qu'il n'y a aucun espoir, nous cherchons donc des alternatives pour fuir par voie terrestre et devenir des immigrés dans les pays voisins».

Ce lundi, les talibans ont déclaré à Arab News qu'ils étaient «engagés» à autoriser les Afghans avec des documents valides à voyager hors du pays, mais les ont exhortés «à rester et à travailler pour le développement de la nation».

Les experts ont cependant révélé que les prochains jours seraient le véritable test décisif pour les nouveaux dirigeants afghans.

Abdul Waheed Farzayee, 34 ans, un analyste politique basé à Kaboul, a déclaré à Arab News: «Aujourd'hui est le premier jour où l'Afghanistan est sans forces étrangères présentes. Nous espérons que les talibans respecteront les engagements qu'ils ont pris envers les citoyens afghans».

Il a ajouté que si le départ des États-Unis d'Afghanistan était «une réalité», les talibans devaient former un nouveau gouvernement «avec la présence de tous les acteurs politiques du pays».

Qais Zaheer, un expert international installé à Kaboul, a déclaré à Arab News que le départ de Washington avait plongé le pays dans un «chaos politique et militaire de masse».

Il a affirmé : «Nous n'avons pas de gouvernement et il y a un fossé politico-économique. Nous espérons que dans les prochains jours, nous aurons un gouvernement. Mais il y a encore des doutes sur la politique des talibans».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un homme a escaladé Big Ben à Londres avec un drapeau palestinien

Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
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  • En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.
  • L'homme est vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.

LONDRES : Un homme a escaladé samedi matin la célèbre tour où se trouve l'horloge de Big Ben à Londres, en brandissant un drapeau palestinien.

La Metropolitan Police a été alertée à 7 h 24 (locales et GMT) de la présence d'un homme grimpant la Tour Elizabeth, au Palais de Westminster, le Parlement britannique, a indiqué la police londonienne dans un communiqué.

« Des agents sont sur les lieux et s'efforcent de mettre fin à l'incident en toute sécurité », a-t-elle ajouté.

En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.

Le pont de Westminster a dû être fermé, ce qui a entraîné d'importants embouteillages dans cette zone du centre de Londres.

De nombreuses personnes se sont rassemblées à l'extérieur du cordon de sécurité mis en place par la police.

Les pompiers et des ambulances sont présents.

Trois personnes, membres des services de secours, ont été montées sur une nacelle, l'une d'elles utilisant un mégaphone pour parler à l'homme qui a escaladé la tour.

Celui-ci, vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.


Sommet de l'UE sur la défense et l'Ukraine: Starmer salue un "pas en avant historique"

Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine
  • Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine, estimant qu'ils constituaient un "pas en avant historique", selon une porte-parole de Downing Street.

Keir Starmer s'est entretenu vendredi par visioconférence avec les présidents du Conseil européen et de la Commission, ainsi que les dirigeants du Canada, de la Turquie, de la Norvège et de l'Islande, au lendemain de ce sommet.

Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir. Ils ont "comparé leurs notes" sur leur travail visant à obtenir une paix durable en Ukraine, selon Downing Street.

Les pays de l'Union européenne ont donné jeudi leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans, afin de renforcer la défense du continent et aider l'Ukraine.

"Le Premier ministre a salué les progrès réalisés par l'Union européenne lors du Conseil européen d'hier, estimant qu'il s'agissait d'un pas en avant historique et d'un autre signe de l'implication accrue de l'Europe", a indiqué la porte-parole.

Keir Starmer a "fait le point sur la diplomatie intensive entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Ukraine et s'est félicité du potentiel des pourparlers de paix en Arabie saoudite la semaine prochaine", a ajouté la porte-parole.

Les dirigeants ont aussi discuté de la "coalition des (pays) volontaires" susceptibles d'aider à un maintien de la paix en Ukraine dans l'éventualité d'un accord de cessez-le-feu.

Selon Londres, une vingtaine de pays sont prêts à contribuer, même si les modalités n'ont pas été précisées. Cette éventuelle participation pourrait se faire par un envoi de troupes ou par d'autres moyens, comme un soutien logistique.

Les dirigeants ont aussi souligné "l'importance" d'une réunion prévue mardi à Paris des chefs d'état-major des pays européens prêts à garantir une future paix en Ukraine.


Les experts de l'ONU condamnent la décision d'Israël de rouvrir les «portes de l'enfer» 

Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
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  • Les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée
  • La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord

NEW YORK: Plus de 20 experts indépendants des droits de l'homme des Nations unies ont dénoncé la décision du gouvernement israélien de bloquer toute aide humanitaire à Gaza et de reprendre le siège total du territoire.

Ils ont averti que cette décision enfreignait les termes de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas, violait le droit international et mettait en péril les perspectives de paix.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les experts ont condamné la décision prise dimanche par Israël de suspendre les livraisons de tous les biens à Gaza, y compris l'aide vitale. Cette décision fait suite à l'annonce par le cabinet de guerre israélien qu'il était prêt à se retirer de l'accord de cessez-le-feu, certains ministres appelant ouvertement à la réouverture des «portes de l'enfer» dans l'enclave ravagée par la guerre.

«Cette action constitue une violation flagrante du droit international», ont déclaré les experts. «En tant que puissance occupante, Israël est légalement tenu d'assurer la fourniture de nourriture, de fournitures médicales et d'autres formes d'aide en quantité suffisante.»

«En bloquant ces services essentiels, y compris ceux qui sont indispensables à la santé sexuelle et reproductive et à l'aide aux personnes handicapées, Israël arme l'aide humanitaire.»

Ces actions représentent «de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme», ont-ils ajouté, et pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en vertu du Statut de Rome.

Parmi les experts indépendants qui ont apposé leur nom à la déclaration figurent Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, et Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation. Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Ce sont des experts indépendants qui travaillent sur une base volontaire, ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Ils ont également critiqué l'approche générale d'Israël à l'égard de l'accord de cessez-le-feu, qui avait été initialement salué comme une voie vers la paix. Or, au lieu de favoriser la cessation des hostilités, l'accord a été marqué par la poursuite de la violence et de la destruction.

Au moins 100 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord le 19 janvier. Le nombre total de morts dans le territoire depuis le début de la guerre en octobre 2023 s'élève désormais à 48 400, alors que les forces israéliennes poursuivent leurs frappes aériennes et leurs assauts au sol.

«Les conditions difficiles du cessez-le-feu, marquées par une aide limitée et de maigres ressources, n'ont fait qu'exacerber les souffrances de la population de Gaza», écrivent les experts.

«La décision de réimposer un siège total à Gaza – où 80% des terres agricoles et des infrastructures civiles ont déjà été détruites – ne manquera pas d'aggraver la crise humanitaire.

Alors que certains États et organisations régionales ont tenté de justifier les actions d'Israël comme une réponse aux violations présumées du cessez-le-feu par le Hamas, les experts ont noté que les violations répétées de l'accord par Israël n'ont en grande partie pas été signalées.

Ils ont appelé les médiateurs de l'accord de cessez-le-feu, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, à intervenir pour aider à préserver l'accord conformément aux obligations internationales. Ils ont également souligné que les actions d'Israël devaient être considérées dans le contexte de l'occupation illégale des territoires palestiniens, une situation à laquelle la Cour internationale de justice a exigé qu'il soit mis fin.

Les experts ont conclu en lançant un appel pressant à une action mondiale: «Les nations doivent rappeler leurs obligations en vertu du droit international et agir pour mettre fin à cette agression brutale contre le peuple palestinien. La communauté internationale ne peut pas permettre que l'anarchie et l'injustice prévalent.»

Alors que le monde observe les effets dévastateurs de la dernière décision israélienne, les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée.
La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne 
parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com