Les cinq principaux défis qui attendent les talibans

Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais faire leurs preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre. (Photo, AFP)
Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais faire leurs preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre. (Photo, AFP)
Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais faire leurs preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre. (Photo, AFP)
Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais faire leurs preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre. (Photo, AFP)
Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais faire leurs preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

Les cinq principaux défis qui attendent les talibans

  • Les talibans doivent désormais défendre la population afghane face au même type d'attaques que ses propres combattants ont mené durant des années
  • Les revenus actuels des talibans, qui viennent principalement d'activités criminelles, font figure de goutte d'eau face aux besoins actuels du pays

KABOUL : Les talibans ont gagné la guerre en Afghanistan, mais ils doivent désormais gouverner. Le mouvement islamiste va devoir faire ses preuves dans l'un des pays les plus pauvres du monde, isolé diplomatiquement et qui sort exsangue de plus de quatre décennies de guerre.

Voici les cinq principaux défis auxquels le nouveau régime afghan va être confronté.

Déficit de confiance

Une suspicion généralisée entoure les talibans dans la population urbaine et éduquée, et pour une bonne raison.

Beaucoup d'Afghans ont encore en mémoire la période 1996-2001 lorsque le mouvement islamiste était au pouvoir et avait appliqué une lecture ultra-rigoriste de la charia, la loi islamique. Les femmes n'avaient plus le droit de travailler et les écoles pour filles étaient fermées. Les opposants politiques étaient exécutés et les minorités ethniques persécutées.

Vingt ans après, les talibans assurent qu'ils entendent mener une politique différente, y compris à l'égard des droits des femmes.

Ils ont aussi promis d'établir un gouvernement inclusif. Des contacts ont notamment été établis avec l'ex-président Hamid Karzaï. Ils ont aussi envoyé des représentants parler à la minorité majoritairement chiite Hazara, persécutée par les talibans dans les années 1990.

Si le retour des talibans a été accueilli avec soulagement dans certaines parties rurales du pays, où les habitants aspirent avant tout à la fin de la violence, de nombreux Afghans ont prévenu qu'ils ne jugeraient que sur les actes.

Les femmes dans les villes restent sur le qui-vive, pour une grande partie cloîtrées chez elles, signe de la défiance prégnante.

Dans la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul, c'est une vraie résistance qui s'est organisée autour notamment d'Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda.

Catastrophe humanitaire et économique

L'Afghanistan est l'un des pays les plus pauvres du monde. Après la chute du régime taliban, chassé du pouvoir en 2001, l'aide étrangère avait afflué dans le pays. En 2020, les aides internationales représentaient plus de 40% du PIB.

Mais une grande partie de cette aide est désormais suspendue et les talibans n'ont pas accès aux fonds de la banque centrale afghane, dont la majorité est détenue à l'étranger. Washington a d'ores et déjà fait savoir que les talibans n'auraient pas accès aux avoirs détenus aux États-Unis.

La situation pourrait donc tourner au désastre à l'heure où les talibans vont devoir trouver rapidement de l'argent pour verser les salaires des fonctionnaires et faire en sorte que les infrastructures vitales (eau, électricité, communications) puissent continuer à fonctionner.

Les revenus actuels des talibans, qui viennent principalement d'activités criminelles, sont estimés par l'ONU à entre 300 millions et plus de 1,5 milliard de dollars par an. Une manne financière qui fait figure de goutte d'eau face aux besoins actuels de l'Afghanistan, selon les experts.

Dans ce contexte, l'ONU a mis en garde contre une "catastrophe humanitaire" qui toucherait de plein fouet les Afghans cet hiver.

Fuite des cerveaux

Au-delà de la crise économique, les talibans devront également composer avec une autre pénurie, tout aussi critique et dramatique, celle des cerveaux.

Juristes, fonctionnaires, techniciens... les Afghans qualifiés ont été nombreux à fuir le pays à bord des vols d'évacuation affrétés par les puissances étrangères ces dernières semaines.

Signe de leur inquiétude, les talibans ont exhorté la semaine dernière les Occidentaux à évacuer les seuls étrangers et non les experts afghans, tels que des ingénieurs, nécessaires au pays.

Isolement diplomatique

Entre 1996 et 2001, le régime taliban faisait figure de véritable paria sur la scène internationale. Cette fois, le mouvement islamiste semble enclin à vouloir obtenir une large reconnaissance à l'étranger, quand bien même la plupart des pays ont suspendu ou fermé leurs missions diplomatiques à Kaboul.

Le groupe a des contacts avec plusieurs puissances régionales, que ce soit le Pakistan, l'Iran, la Russie, la Chine ou encore le Qatar. Mais aucune d'entre elles n'a pour l'heure reconnu le nouveau pouvoir en place à Kaboul et les États-Unis ont prévenu que les talibans devraient "mériter" leur légitimité.

Menace terroriste

La prise de contrôle du pays par les talibans n'a pas mis fin à la menace terroriste, comme l'a montré l'attentat commis le 26 août aux abords de l'aéroport de Kaboul, revendiqué par la branche locale de l’État islamique.

Tenant d'une ligne sunnite radicale semblable à celle des talibans, l’Etat islamique au Khorasan (EI-K) diverge toutefois avec ces derniers en terme de théologie et de stratégie. Signe de la forte inimitié qui les oppose, l'EI a qualifié les talibans d'apostats dans plusieurs communiqués et ne les a pas félicités après leur prise de Kaboul le 15 août.

Le défi s'annonce donc complexe pour les talibans: défendre la population afghane face au même type d'attaques que ses propres combattants ont mené durant des années dans le pays.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.