Qui sont les dirigeants talibans?

Une assemblée réunissant des dirigeants talibans à Kaboul présidée par Sirajuddin Haqqani, le chef du réseau Haqqani et ci-devant principal organisateur des attentats commis par les talibans, devenu ministre de l'Education dans le nouveau gouvernement de Kaboul. (Photo, AFP)
Une assemblée réunissant des dirigeants talibans à Kaboul présidée par Sirajuddin Haqqani, le chef du réseau Haqqani et ci-devant principal organisateur des attentats commis par les talibans, devenu ministre de l'Education dans le nouveau gouvernement de Kaboul. (Photo, AFP)
La délégation talibane durant les pourparlers de paix de Doha entre le mouvement et l'ex-gouvernement de Ghani. (Photos, AFP)
La délégation talibane durant les pourparlers de paix de Doha entre le mouvement et l'ex-gouvernement de Ghani. (Photos, AFP)
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Publié le Mardi 31 août 2021

Qui sont les dirigeants talibans?

  • La direction du mouvement extrémiste a toujours été entourée de mystère, y compris lorsqu’il dirigeait le pays entre 1996 et 2001
  • Comme nombre de moudjahidines afghans, les chefs de guerre sont nés avec après l'invasion soviétique en 1979 qui a bouleversé le pays

Kaboul : La direction des talibans, qui se préparent à former un gouvernement en Afghanistan dès que les troupes américaines et étrangères en seront parties mardi, a toujours été entourée de mystère, y compris lorsque le mouvement dirigeait le pays entre 1996 et 2001.

Voici une brève présentation des principaux dirigeants du groupe islamiste, qui a reconquis le pouvoir le 15 août, 20 ans après en avoir été chassé par une coalition menée par les États-Unis.

Hibatullah Akhundzada, le leader suprême

 

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Le mollah Hibatullah Akhundzada a été nommé à la tête des talibans en mai 2016, quelques jours après la mort de son prédécesseur, Mansour, tué par une frappe de drone américain au Pakistan. 

Avant sa nomination, Akhundzada était relativement inconnu, plus impliqué dans les questions judiciaires et religieuses que dans les manœuvres militaires.

Une fois arrivé au pouvoir, Akhundzada a rapidement obtenu la loyauté de l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda, qui l'a qualifié d'"émir des croyants", renforçant ainsi sa crédibilité dans l'univers jihadiste.

Fils d'un théologien, originaire de Kandahar, cœur du pays pachtoune dans le Sud de l'Afghanistan et berceau des talibans, cet érudit jouissait déjà d'une grande influence au sein de l'insurrection, dont il dirigeait le système judiciaire. Son rôle à la tête du mouvement serait davantage symbolique qu'opérationnel, selon plusieurs analystes.

Akhundzada a dû avant tout unifier les talibans, une mission complexe tant ceux-ci s'étaient fracturés dans une violente lutte pour le pouvoir après la mort de Mansour et la révélation qu'ils avaient caché pendant des années celle du fondateur du mouvement, le mollah Omar.

Il a réussi à maintenir la cohésion du groupe et reste plutôt discret. Il ne diffuse que de rares messages annuels lors des fêtes islamiques.

Après avoir longtemps gardé le silence sur l'endroit où il se trouvait, son mouvement a indiqué dimanche qu'il vivait "depuis le début" à Kandahar et qu'il apparaîtrait "bientôt en public".

Le mollah Baradar, le cofondateur

 

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Abdul Ghani Baradar, né dans la province d'Uruzgan et qui a grandi à Kandahar, est le cofondateur des talibans avec le mollah Omar, décédé en 2013 mais dont la mort avait été cachée deux années durant.

Comme nombre d'Afghans, sa vie a été bouleversée par l'invasion soviétique en 1979, qui en a fait un moudjahid. On pense qu'il a combattu aux côtés du mollah Omar, qui était borgne.

Tous deux auraient fondé les talibans durant la guerre civile afghane du début des années 1990, quand des chefs de guerre mettaient le pays à feu et à sang.

En 2001, après l'intervention américaine et la chute du régime taliban, il aurait fait partie d'un petit groupe d'insurgés prêts à un accord dans lequel ils reconnaissaient la nouvelle administration de Kaboul. Mais les États-Unis ont rejeté cette initiative, ouvrant un nouveau chapitre de vingt années de guerre.

Baradar était le chef militaire des talibans quand il a été arrêté en 2010 à Karachi, au Pakistan. Il a été libéré en 2018, sous la pression de Washington.

Écouté et respecté des différentes factions talibanes, il a ensuite été nommé chef de leur bureau politique, basé au Qatar.

Il a conduit les négociations de Doha avec les Américains menant au retrait des forces étrangères d'Afghanistan, puis aux pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, qui n'ont rien donné.

Il est rentré en Afghanistan, à Kandahar, deux jours après la prise du pouvoir par les talibans, puis est allé à Kaboul.

Sirajuddin Haqqani, le chef du réseau Haqqani

 

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Fils d'un célèbre commandant du jihad anti-soviétique, Jalaluddin Haqqani, Sirajuddin est à la fois l'un des trois chefs adjoints des talibans et le chef du puissant réseau éponyme.

Le réseau Haqqani, fondé par son père, est qualifié de terroriste par Washington, qui l'a toujours considéré comme l'une des plus dangereuses factions combattant les troupes américaines et de l'Otan ces deux dernières décennies en Afghanistan.

Le réseau est connu pour son recours à des kamikazes. On lui a attribué certaines des attaques les plus violentes perpétrées en Afghanistan ces dernières années.

Il a aussi été accusé d'avoir assassiné certains hauts responsables afghans et d'avoir retenu en otage des Occidentaux, avant de les libérer contre rançon ou des prisonniers, comme le soldat américain Bowe Bergdahl, relâché en 2014 en échange de cinq détenus afghans de la prison de Guantanamo.

Connus pour leur indépendance, leur habileté au combat et leur sens des affaires, les Haqqani sont en charge des opérations talibanes dans les zones montagneuses de l'Est afghan. Ils auraient une forte influence sur les décisions du mouvement.

Le mollah Yaqoub, l'héritier

Fils du mollah Omar, Yaqoub est le chef de la puissante commission militaire des talibans qui décidait des orientations stratégiques dans la guerre contre le gouvernement afghan.

Son ascendance et ses liens avec son père, qui faisait l'objet d'un véritable culte en tant que chef des talibans, en font une figure unificatrice au sein d'un mouvement large et diverse.

Les spéculations sur son rôle exact dans le mouvement sont toutefois persistantes. Certains analystes estiment que sa nomination à la tête de cette commission en 2020 n'était que purement symbolique.

Les «étudiants en religion»

KABOUL : Quinze jours après avoir pris le contrôle de Kaboul à l'issue d'une offensive militaire éclair, les talibans ont célébré dans la nuit de lundi à mardi le retrait des dernières troupes américaines qui étaient présentes depuis vingt ans en Afghanistan.

Le mouvement islamiste radical, qui avait déjà gouverné le pays de 1996 à 2001 en imposant une interprétation radicale de la charia, a promis cette fois-ci la paix et un gouvernement "inclusif". 

Retour sur les événements marquants de l'histoire du mouvement taliban fondé en 1994 : 

Etudiants en religion

En 1994, le mouvement des talibans ("étudiants en religion") apparaît en Afghanistan dans un pays dévasté par la guerre contre les Soviétiques (1979-89) et confronté à une lutte fratricide entre moudjahidines depuis la chute en 1992 du régime communiste à Kaboul.

Formés dans des madrassas (écoles coraniques) au Pakistan voisin où ces islamistes sunnites ont trouvé refuge durant le conflit avec les Soviétiques, les talibans ont alors à leur tête le mystérieux mollah Mohammad Omar, décédé en 2003. Le mollah Akhtar Mansour lui succèdera et sera tué en 2016 au Pakistan. Les talibans sont aujourd'hui dirigés par Haibatullah Akhundzada, alors que le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur du mouvement, dirige l'aile politique.

Comme la majorité de la population afghane, ils sont essentiellement Pachtounes, l'ethnie qui a dominé le pays quasi-continuellement depuis deux siècles.

Ascension fulgurante

Promettant de rétablir l'ordre et la justice, les talibans connaissent une ascension fulgurante, avec le soutien du Pakistan et l'approbation tacite des Etats-Unis.

En octobre 1994, ils prennent presque sans combat Kandahar, l'ancienne capitale royale.

Dotés d'un arsenal militaire et d'un important trésor de guerre qui leur permet d'acheter les commandants locaux, ils enchaînent les conquêtes territoriales jusqu'à Kaboul dont ils s'emparent le 27 septembre 1996.

Ils chassent le président Burhanuddin Rabbani et exécutent en public l'ex-président communiste Najibullah.

Le commandant Ahmed Shah Massoud, héros de la résistance antisoviétique, se replie dans la vallée du Panchir, au nord de Kaboul, où il organise l'opposition armée. Il sera assassiné par le réseau islamiste Al-Qaïda le 9 septembre 2001.

Régime de terreur

Au pouvoir, les talibans imposent la loi islamique la plus stricte, interdisant jeux, musique, photographies, télévision... Les femmes n'ont plus le droit de travailler et les écoles pour filles sont fermées.

Mains des voleurs coupées, meurtriers exécutés en public, homosexuels écrasés sous un mur de briques, femmes adultères lapidées à mort: leurs châtiments sont dénoncés et le dynamitage en mars 2001 des bouddhas géants de Bamiyan provoque un tollé international.

Le siège du pouvoir se déplace à Kandahar où le mollah Omar vit reclus dans une maison construite par le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden.

Le territoire des talibans (qui contrôleront jusqu'à 90% de l'Afghanistan) devient un sanctuaire pour les jihadistes du monde entier qui s'y entraînent, notamment Al-Qaïda.

Capitulation

Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, perpétrés par Al-Qaïda, Washington et ses alliés de l'Otan lancent le 7 octobre 2001 une vaste opération militaire suite au refus du régime taliban de livrer ben Laden.

Le 6 décembre, le régime capitule. Ses chefs s'enfuient avec ceux d'Al-Qaïda, dans le Sud et l'Est du pays mais aussi au Pakistan.

Rébellion sanglante

Attentats et embuscades se multiplient contre les forces armées occidentales.

La Mission de combat de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) de l'Otan, terminée fin 2014, est remplacée par celle de formation, conseil et assistance, baptisée Resolute Support. Les forces de sécurité afghanes combattent seules contre les talibans et autres groupes insurgés, soutenues par l'aviation américaine.

En juillet 2015, le Pakistan accueille les premiers pourparlers directs, soutenus par Washington et Pékin, entre Kaboul et les talibans. Le dialogue tourne court.

Parallèlement, la branche afghane du groupe Etat islamique, rivale des talibans, est créée et revendique une série d'attentats sanglants.

Accord historique

Mi-2018, Américains et talibans entament de discrètes négociations à Doha, plusieurs fois interrompues après des attaques contre des troupes américaines.

Le 29 février 2020, Washington signe un accord historique avec les talibans, prévoyant le retrait des soldats étrangers en échange de garanties sécuritaires et de l'ouverture de négociations entre les insurgés et Kaboul.

Retrait américain et offensive talibane

Le 8 juillet 2021, le président américain Joe Biden déclare que le retrait de ses forces, entamé en mai, sera "achevé le 31 août".

Les talibans, à l'offensive depuis mai, arrivent le 15 août aux portes de Kaboul, après avoir pris le contrôle de quasiment tout le pays sans rencontrer de grande résistance. Le gouvernement afghan promet une transition pacifique.

Le 29 août, les talibans annoncent que leur chef suprême Hibatullah Akhundzada se trouve dans la ville de Kandahar et qu'il apparaîtra "bientôt en public".

Dans la nuit du 30 au 31 août, le dernier avion de transport militaire américain décolle de l'aéroport de Kaboul. "Nous avons fait l'histoire", se réjouit Anas Haqqani, un responsable du mouvement islamiste. "Les vingt années d'occupation de l'Afghanistan par les Etats-Unis et l'Otan se sont achevées ce soir".


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.