Séries et castings de haut vol: Disney+ veut séduire l'Europe et l'Afrique

En France, Disney prépare une mini-série sur le rappeur Soprano, une comédie familiale «Weekend Family», la série fantastique «Parallèles» et «Oussekine». (Photo, AFP)
En France, Disney prépare une mini-série sur le rappeur Soprano, une comédie familiale «Weekend Family», la série fantastique «Parallèles» et «Oussekine». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 septembre 2021

Séries et castings de haut vol: Disney+ veut séduire l'Europe et l'Afrique

  • Conçue en six épisodes de 50 minutes, la série «Kaiser Karl» sera tournée en France et produite par Gaumont et reviendra sur la vie du couturier star Karl Lagerfeld
  • «C'est ce que fait maintenant Disney: produire des histoires européennes en Europe, d'un point de vue distinctement européen», a déclaré Jan Koeppen

LILLE : Adaptation d'une biographie du couturier star Karl Lagerfeld, séries sur des faits divers nationaux emblématiques et castings de haut vol: Disney+, plateforme de streaming du groupe américain, met le paquet sur la production de fictions locales pour séduire son audience en Europe et en Afrique.

Coiffant au poteau ses concurrents Netflix et Amazon, Disney+ a annoncé mardi être le diffuseur de la série "Kaiser Karl", tirée de la biographie éponyme de la journaliste française Raphaëlle Bacqué sur le couturier emblématique de Chanel, décédé en février 2019.

Gaumont avait acquis en octobre 2019 les droits de l'ouvrage, publié plus tôt en juin et rapidement devenu un succès de librairie, avec plus de 70 000 exemplaires vendus, et traduit dans plusieurs langues. Le groupe avait déclaré vouloir l'adapter en série mais sans annoncer de diffuseur.

Conçue en six épisodes de 50 minutes, la série "Kaiser Karl" sera tournée en France et produite par Gaumont ("Lupin"), a déclaré mardi Jan Koeppen, président de la région EMEA (Europe Moyen-Orient Afrique) du groupe Walt Disney Company, lors d'une journée de rencontres entre professionnels de l'audiovisuel au festival Séries Mania.

Raphaëlle Bacqué "est co-autrice de la série avec Isaure Pisani-Ferry ("Vampires") et Jennifer Have ("Les bracelets rouges"). Le casting et l’équipe artistique seront annoncés dans les prochains mois", complète Disney+ dans un communiqué.  

De son vivant, Karl Lagerfeld avait refusé toute biographie et tenté, en vain, d'empêcher la publication de l'ouvrage "Beautiful people" dans lequel la journaliste Alicia Drake avait retracé sa longue rivalité avec Yves Saint Laurent. 

La série --disponible sur Star, marque de Disney+ qui comprend les contenus destinés au public adulte-- débutera en 1972 au moment où le couturier a tout mis en oeuvre "pour succéder à Coco Chanel" et "devenir le couturier français le plus reconnu à une époque où Yves Saint Laurent est la figure encore incontestée" de la mode.

"La rivalité entre Lagerfeld et Pierre Bergé (alors partenaire d'Yves Saint Laurent, ndlr) ainsi que l’histoire d’amour de Lagerfeld avec Jacques de Bascher seront également au cœur de la série", précise Disney.

60 séries originales

"C'est ce que fait maintenant Disney: produire des histoires européennes en Europe, d'un point de vue distinctement européen", a déclaré Jan Koeppen, dont le groupe est parti d'un constat: 77% des contenus audiovisuels visionnés en Europe sont des productions locales.

D'où la volonté du géant nord-américain d'accélérer ses productions locales en Europe. En février, ce dernier s'était fixé pour objectif d'en produire 50 d'ici 2024. Finalement, Disney est "en bonne voie pour dépasser les 60 séries originales" sur la période, a assuré Jan Koeppen.

Parmi les 17 projets locaux en cours: la série allemande "Sam -The Saxon" basée sur l'histoire vraie de Samuel Meffire, premier policier noir d'Allemagne de l'Est passé d'icône médiatique à ennemi de l'Etat en prison; le "docuréalité" britannique "Save our Squad" dans lequel la star du foot David Beckham devient le mentor d'une équipe amateur en difficulté.

En France, Disney prépare une mini-série sur le rappeur Soprano, une comédie familiale "Weekend Family", la série fantastique "Parallèles" et "Oussekine".

Disney compte retracer dans cette mini-série de quatre épisodes la mort en 1986 de l'étudiant Malik Oussekine, lors de la répression d'une manifestation par la police et le combat de sa famille pour obtenir justice.

A l'écriture de cette fiction à dimension politique, des talents français reconnus parmi lesquels la romancière Faïza Guène ("Kiffe kiffe demain"), le scénariste Julien Lilti ("Hippocrate", "Adama") et du réalisateur et auteur Cédric Ido ("La vie de château").

Sayyid El Alami interprètera l'étudiant, Hiam Abbass ("Succession"), sa mère; Kad Merad sera l'avocat de la famille de Maître Georges Kiejman, Olivier Gourmet campera Robert Pandraud, le ministre à la Sécurité de l’époque et Laurent Stocker de la Comédie-Française, l'avocat équipier de Maître Kiejman. 

Sont notamment annoncés dans la distribution Thierry Godard (Engrenages"), Gilles Cohen ("Le bureau des légendes") et Mathieu Demy.


Rétrospective Mehdi Qotbi à l’IMA: l’art de faire danser les lettres arabes

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
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  • Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable
  • Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat

PARIS: Alors que l’Institut du Monde Arabe à Paris met à l’honneur la langue arabe en collaboration avec l’Académie Internationale du Roi Salman pour la langue arabe, c’est l’écriture et les lettres arabes qui sont à l’honneur à travers la rétrospective des œuvres de l’artiste franco-marocain Mehdi Qotbi exposé à l’institut jusqu’au 5 janvier prochain.

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C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique. (Photo Arlette Khouri)

C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique.

Il a beau se servir des lettres arabes pour composer ses tableaux, son œuvre est à l’opposé de la calligraphie.

Son art, selon sa propre définition est plutôt « une désécriture » et non un alignement calligraphique de mots et de phrases.

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable.

Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat dans une famille modeste.

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L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ». (Photo Arlette Khouri)

Dès l'enfance, Qotbi a baigné dans un univers de couleurs à l’ombre de sa mère tapissière dont il dit « elle ne savait ni lire, ni écrire, elle n’avait aucune culture. Mais elle avait la faculté de faire fusionner les couleurs », « elle savait les allier. Pour moi c’étaient des moments de rêve ».

Ce sont peut-être ces moments avec les émotions qui les accompagnent que Qotbi tente de reproduire dans son travail qui s’expose au musée Georges Pompidou à Paris ainsi qu’au musée d’art moderne, ailleurs aussi à la National Gallery of fins arts à Amman où à Houston dans le cadre de la Menil Collection.

Pourtant à l’âge de douze ans, Qotbi s’est cru destiné à une carrière militaire, il saisit l’opportunité d’un défilé militaire et aborde le ministre de la Défense de l’époque Mahjoubi Ahetdane qui l’aide à intégrer le lycée militaire de Kénitra.

Très vite, son penchant pour et le dessin pris le dessus sur son penchant pour le maniement des armes, et rejoint par la suite l’école des beaux arts de Rabat.

Sa rencontre avec le grand artiste marocain Jilali Gharbaouie finit par sceller son destin, il se consacre à sa vocation artistique qui le mène par la suite aux Beaux arts de Paris, dont il est diplômé.

Parallèlement à sa carrière d'artiste, Qotbi s’attache à transmettre sa passion aux jeunes et enseigne les arts plastiques dans des lycées à Paris et Auxerre.

Travailleur infatigable, il publie des livres d’artistes en collaboration avec de grands écrivains et poètes dont le syrien Adonis, la libanaise Andrée Chédid, la française Nathalie Sarraute et également le tchèque Vaclav Havel et le sénégalais Léopold Sedar Senghor.

L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ».

Sa notoriété lui ouvre les portes des plus hautes sphères culturelles et politiques aussi bien en France qu’au Maroc, et Qotbi met cela à profit pour resserrer les liens entre son pays natal et son pays d’adoption.

Il se retrouve chargé de créer un « cercle d’amitié franco-marocain » qui s’est nourri de son large réseaux de contacts autant au Maroc qu’en France.

Le tout Paris artistique et politique était invité à l’inauguration de sa rétrospective, et bien sûr, l’épouse du président français Brigitte Macron était parmi les premiers à être présente.

 


Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024 de l’Institut du Monde Arabe

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
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  • Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français
  • Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès)

PARIS : Pierre Leroy, administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère et président du jury du Prix s’est dit ravi lundi dernier que cette nouvelle édition du Prix de la littérature arabe consacre « un roman intense, entremêlant intrigue familiale et grande Histoire, qui dessine le portrait complexe et tout en nuances d'une Tunisie en pleine mutation. L’ensemble des membres du jury et moi-même saluons par ailleurs la plume unique de l’auteure qui, grâce à un procédé narratif élaboré, a su donner naissance à une œuvre puissante, portée par une nouvelle collection qui met en lumière la littérature arabophone du Maghreb, encore trop souvent privée d’écho en France ».

Ce roman est celui d’ Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024. Née en 1978 à Sousse en Tunisie, elle est agrégée d’arabe, titulaire d’un doctorat en linguistique et enseigne à l’université de Sousse. Elle est l’autrice d’essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024).

Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français.

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès).

Pour sa part, Jack Lang, Président de l’IMA, a voulu souligner « l’importance de faire rayonner la richesse des cultures du monde arabe, dont la littérature et la poésie sont des modes majeurs. Dans le contexte où la traduction des textes arabophones se raréfie, la mise en lumière des auteurs issus du monde arabe est essentielle et ce prix, également porté désormais par la jeunesse, en est le précieux instrument ».

 


Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes

Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
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  • Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes
  • Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens"

DUBAÏ: Des auteurs de renom du monde entier appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes.

Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes qui "sont complices ou sont restées des observateurs silencieux de l'oppression écrasante des Palestiniens".

Parmi les auteurs populaires qui ont signé la lettre figurent l'Irlandaise Sally Rooney, connue pour des romans tels que "Conversations with Friends", "Normal People" et, plus récemment, "Intermezzo"; le romancier américano-libyen Hisham Matar, lauréat du prix Pulitzer; le romancier Viet Thanh Nguyen, lauréat du prix Pulitzer; la lauréate du prix Booker Arundhati Roy; Mohsin Hamid, auteur de "The Reluctant Fundamentalist"; et la lauréate du prix Booker Avni Doshi, qui est basée à Dubaï.

Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens", notamment en appliquant des "politiques et pratiques discriminatoires" ou en "blanchissant et justifiant l'occupation, l'apartheid ou le génocide d'Israël".

Les institutions qui n'ont jamais reconnu publiquement les "droits inaliénables du peuple palestinien tels qu'ils sont inscrits dans le droit international" seront également boycottées.

La campagne a été organisée par le Festival palestinien de littérature (également connu sous le nom de PalFest), qui organise chaque année des manifestations publiques gratuites dans plusieurs villes de Palestine.

"En tant qu'écrivains, éditeurs, travailleurs de festivals littéraires et autres travailleurs du livre, nous publions cette lettre alors que nous sommes confrontés à la crise morale, politique et culturelle la plus profonde du XXIe siècle", commence la déclaration, qui poursuit en indiquant qu'Israël a tué "au moins 43 362" Palestiniens à Gaza depuis octobre dernier et que cela fait suite à "75 ans de déplacement, de nettoyage ethnique et d'apartheid".

La culture "a joué un rôle essentiel dans la normalisation de ces injustices". Les institutions culturelles israéliennes, "qui travaillent souvent directement avec l'État, ont joué un rôle crucial dans l'obscurcissement, le camouflage et le lavage artistique de la dépossession et de l'oppression de millions de Palestiniens pendant des décennies".

Les travailleurs de l'industrie ont un "rôle à jouer", affirme l'engagement. "Nous ne pouvons pas, en toute conscience, nous engager avec les institutions israéliennes sans nous interroger sur leur relation avec l'apartheid et le déplacement", peut-on lire, en notant que "d'innombrables auteurs" ont adopté la même position contre l'apartheid en Afrique du Sud.

La lettre se termine par un appel aux pairs des signataires à se joindre à l'engagement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com