Les atouts de Moustafa al-Kazimi à l'approche des élections législatives

Le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazimi assiste à une réunion avec le président américain Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 26 juillet 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazimi assiste à une réunion avec le président américain Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 26 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Les atouts de Moustafa al-Kazimi à l'approche des élections législatives

  • Hussein al-Hindawi, un conseiller du Premier ministre irakien, affirme à Arab News en français que ce dernier espère se maintenir à la tête du gouvernement
  • Al-Hindawi assure que le Premier ministre peut capitaliser sur deux énormes succès, qu’il a initiés: la conférence de dialogue national et la conférence de Bagdad pour le partenariat et la coopération

BAGDAD: À moins de quarante jours des élections législatives anticipées prévues pour le 10 octobre, le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a fait une entrée en force dans la campagne électorale. Officiellement, Al-Kazimi ne compte aucun candidat aux législatives, et ses jours à la tête du gouvernement irakien, qu’il dirige depuis 2020, sont comptés.  

Une nouvelle cartographie politique est censée émerger à l’issue de ces élections, mais rien ne garantit qu’il pourra tirer son épingle du jeu. À défaut d’avoir des candidats sur le terrain, Al-Kazimi participe cependant à la campagne avec des atouts qui lui sont propres. Un conseiller du Premier ministre, Hussein al-Hindawi, confie à Arab News en français que ce dernier espère se maintenir à la tête du gouvernement, misant sur son bilan positif.  

Contrairement à Abdel-Meshdi, membre du Conseil islamique irakien suprême (pro-iranien), Al-Kazimi se définit comme un homme politique indépendant. Sa présence à la tête du gouvernement est «une sorte de point d’équilibre et de concordance» entre les factions politiques irakiennes rivales.

Hussein al-Hindawi

Même si sa gestion des affaires du pays a été de courte durée, «les Irakiens font la différence entre lui et ses prédécesseurs», en particulier Adel Abdel-Mehdi, contraint de démissionner à la suite du mouvement de protestation qui a paralysé Bagdad en 2019. Contrairement à Abdel-Meshdi, membre du Conseil islamique irakien suprême (pro-iranien), Al-Kazimi se définit comme un homme politique indépendant. Sa présence à la tête du gouvernement est «une sorte de point d’équilibre et de concordance» entre les factions politiques irakiennes rivales, souligne Al-Hindawi.

Son statut d’indépendant lui confère une sorte de neutralité, voire même de suprématie, face aux épreuves de force permanentes qui caractérisent le fonctionnement du pays. Une posture qui n’est pas sans rappeler la trajectoire du président français, Emmanuel Macron, qui a accédé à la présidence sans aucune étiquette partisane. Un proche d’Al-Kazimi affirme d’ailleurs que le Premier ministre irakien est très sensible au mode d’action du président français.

Une conférence pour baliser la route des législatives

Al-Hindawi assure que le Premier ministre peut se prévaloir de deux énormes succès, qu’il a initiés: la conférence de dialogue national, et la récente conférence internationale de Bagdad pour le partenariat et la coopération. La première a réuni toute une série d’intervenants: des représentants des forces politiques du pays, des organisations populaires, des chefs de clans, des représentants des protestations de 2019, et certaines factions armées.

Al-Kazimi fait un pari sur le long terme, celui de la reconstruction des esprits, chantier difficile dans un pays fragile, et miné par les divisions communautaires.

Arlette Khoury

Le but de la conférence était de baliser la route des législatives, et d’instaurer un dialogue entre les différentes forces irakiennes. Dans l’immédiat, la conférence a débouché sur un accord aboutissant à la formation de comités permanents pour le dialogue, dans l’espoir d’instaurer un nouveau contrat social, qui évitera l’effondrement du processus politique dans le pays et le chaos.

Al-Kazimi fait un pari sur le long terme, celui de la reconstruction des esprits, chantier difficile dans un pays fragile, et miné par les divisions communautaires. Mais une chose est sûre: les législatives anticipées, dont la tenue semblait menacée par le boycott, auront bien lieu, avec la participation de 3249 candidats, dont 953 femmes.

La conférence internationale a également été un succès: elle a réuni dans un climat apaisé les pays voisins de l’Irak, en présence de la France. Une prouesse diplomatique. Il n’est pas anodin de parvenir à réunir autour d’une même table des pays tels l’Arabie saoudite, l’Iran le Qatar, la Turquie, la Jordanie et les Émirats arabes unis (EAU), alors que la tension dans la région est à son summum. Ces pays sont parvenus à mettre de côté les différends qui les opposent pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir la stabilité de l’Irak, la lutte contre le terrorisme et la garantie qu’un Irak stable sera possible dans un contexte régional apaisé.

L’Irak étant un pays incertain, avec ses profondes divisions communautaires internes, tous les retournements de situation sont possibles.

Arlette Khoury

Là aussi, la conférence a débouché sur l’instauration d’un mécanisme de suivi au niveau ministériel et des chefs d’État. Il s’agit donc d’un franc succès pour Al-Kazimi, dont l’action a été plébiscitée par les différentes forces régionales. La France, qui depuis un an, a joué un rôle actif dans la préparation du sommet, constitue désormais un allié de poids pour le Premier ministre irakien. Cela augure d’un nouveau rapprochement entre Paris et Bagdad après des décennies de relations froides.

Tout ces facteurs confèrent à Al-Kazimi une bonne longueur d’avance sur les éventuels prétendants à sa succession. Mais l’Irak étant un pays incertain, avec ses profondes divisions communautaires internes, tous les retournements de situation sont possibles. De même, rien ne garantira que l’esprit positif et conciliant qui a prévalu lors des sommets durera jusqu’aux élections. En particulier de la part de l’Iran, qui joue un rôle prépondérant dans la vie politique du pays. Si son ministre des Affaires étrangères a affiché une attitude positive à l’égard d’Al-Kazimi lors de de la conférence internationale, le Premier ministre irakien cherche à s’affranchir avec subtilité du poids l’Iran dans le pays, tout en s’attelant à éradiquer la menace terroriste.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".