Soudan du Sud: la capitale sous haute surveillance dans l'attente d'une manifestation interdite

Un officier de police du SSNPS (Service de police national du Soudan du Sud) se couvre le visage avec du matériel lors d'une patrouille dans les rues de Juba, au Soudan du Sud, le 9 avril 2020. (Photo, AFP)
Un officier de police du SSNPS (Service de police national du Soudan du Sud) se couvre le visage avec du matériel lors d'une patrouille dans les rues de Juba, au Soudan du Sud, le 9 avril 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Soudan du Sud: la capitale sous haute surveillance dans l'attente d'une manifestation interdite

  • Aucun signe de mobilisation n'était visible en début d'après-midi dans les rues de Juba, où de nombreux magasins sont restés fermés. 
  • Une coalition de groupes de la société civile a appelé à manifester contre les dirigeants du plus jeune pays du monde, en proie à la violence, à la famine et à une profonde crise économique depuis son indépendance en 2011

JUBA : Les forces de sécurité quadrillaient lundi les rues de Juba, la capitale du Soudan du Sud, où une coalition de groupes de la société civile a appelé à une manifestation anti-gouvernementale, interdite par les autorités. 

Aucun signe de mobilisation n'était visible en début d'après-midi dans les rues de Juba, où de nombreux magasins sont restés fermés. 

Une coalition de groupes de la société civile, la Coalition du peuple pour l'action civile (PCCA), a appelé à manifester contre les dirigeants du plus jeune pays du monde, en proie à la violence, à la famine et à une profonde crise économique depuis son indépendance en 2011.

Cette coalition, qui regroupe activistes, universitaires, avocats et d'anciens représentants du gouvernement, a décrit le régime actuel comme "un système politique en faillite qui est devenu dangereux et a soumis notre peuple à d'immenses souffrances".

Cette journée de contestation était prévue le même jour que la session inaugurale du Parlement dit "reconstitué", une des conditions-clés de l'accord de paix qui a mis fin en 2018 à cinq ans d'une sanglante guerre civile, qui a fait près de 400 000 morts et 4 millions de déplacés. 

Le gouvernement a déclaré "illégale" cette manifestation et visé ces dernières semaines des personnes en liaison avec l'évènement.

Au moins huit militants ont été arrêtés et trois journalistes brièvement détenus, ont rapporté des groupes de défense des droits civiques. 

Internet perturbé

Lundi, des forces spéciales de sécurité patrouillaient à bord de véhicules équipés d'armes dans les quartiers généralement très fréquentés de la ville, où la circulation n'était pas aussi dense que d'habitude.

Des habitants ont indiqué à l'AFP qu'ils étaient nerveux à l'idée de quitter leur domicile. 

"On entend dire qu'il n'y a pas de travail aujourd'hui et en plus, on craint (la suite de la journée)", a déclaré à l'AFP Emelda Susu, une marchande ambulante.

"Je me rendrai au marché quand je verrai que les choses sont normales, mais pour l'instant la vie (passe) en premier. Oui, j'ai peur donc je fais attention", a déclaré à l'AFP Jimmy Bandu, un petit commerçant.

"Le gouvernement a le contrôle total (...), tout le monde doit donc reprendre son activité normale et (...) ne pas avoir peur", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Information, Michael Makuei. 

Il a réfuté les informations faisant état d'une coupure d'internet par les autorités, après que des utilisateurs ont signalé des problèmes d'accès aux deux principaux réseaux du pays, Zain et MTN.

Selon le ministre, les éventuels problèmes de connexion sont dus à des problèmes techniques.

L'ambassade des Etats-Unis a demandé à ses citoyens d'éviter les zones où les manifestants sont susceptibles de se rassembler, les appelant à "faire preuve de prudence".

« Mandant final »

Lors de la séance inaugurale du Parlement "reconstitué", le président Salva Kiir a appelé les nouveaux législateurs à placer "les besoins des citoyens au-dessus des considérations partisanes (et) de placer le peuple du Soudan du Sud au-dessus de tout intérêt de parti étroit".

"Nous devons toujours nous rappeler que notre mandat final (...) est d'organiser des élections démocratiques libres, justes et crédibles à la fin de la période de transition", a-t-il ajouté.

Initialement prévues en 2022, ces élections ont été reportées à 2023.

En 2011, le Soudan du Sud avait fêté son indépendance du Soudan dans l'allégresse. Mais dix ans plus tard, le pays demeure dans une situation extrêmement fragile.

Selon l'accord de paix de 2018, Salva Kiir et Riek Machar, qui se sont affrontés durant la guerre civile, participent au pouvoir dans un gouvernement d'union nationale, le premier en tant que président et le deuxième en tant que vice-président. 

Mais ce gouvernement est sous la menace constante des luttes de pouvoir, qui retardent la mise en application de l'accord de paix et alimentent la violence endémique et la faim qui minent le pays.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".