A l'école ou à la maison, une rentrée dans la jungle des purificateurs d'air

Un purificateur d’air géant à Hong Kong. Ce type d’engins pourraient se démocratiser en France au cours de la décennie (Photo, AFP).
Un purificateur d’air géant à Hong Kong. Ce type d’engins pourraient se démocratiser en France au cours de la décennie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 30 août 2021

A l'école ou à la maison, une rentrée dans la jungle des purificateurs d'air

  • Face à une jungle de techniques pour filtrer l'air ambiant, aucun label de qualité officiel ne garantit efficacité et innocuité de ces dispositifs
  • D'ici 2030, le marché français des purificateurs d'air, compris entre 80 et 100 millions d'euros en 2020, pourrait augmenter jusqu'à 500 millions d'euros

PARIS: Filtrer les particules fines de la pollution urbaine, les pollens, poussières ou gouttelettes de Covid en suspension dans une salle de classe ou un salon ? Les purificateurs d'air constituent l'attraction de la rentrée, mais collectivités et consommateurs ont bien du mal à faire leur choix.

A catalyse, plasma pulsé, ozonation, filtre electro-statique, ionisation, quand ce n'est pas à UV ou à charbon actif: face à une jungle de techniques pour filtrer l'air ambiant, aucun label de qualité officiel ne garantit efficacité et innocuité de ces dispositifs.

Le choix est le plus souvent dicté "par la puissance marketing", déplore Etienne de Vanssay, président de la Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique (FIMEA).

"A Shanghai, en Chine, tout le monde ou presque a un purificateur -ou épurateur- d'air chez soi, en Europe on part de zéro, mais le marché se développe et monte en puissance partout dans le monde", dit-il à l'AFP.

D'ici 2030, le marché français des purificateurs d'air, compris entre 80 et 100 millions d'euros en 2020, pourrait augmenter jusqu'à 500 millions d'euros, estime FIMEA. 

"Enorme" marché, pas trop de normes

Au plan européen, les ventes, estimées à 500 millions d'euros l'an passé, devraient quadrupler d'ici dix ans, tandis qu'elles doubleraient sur la planète, à 50 milliards d'euros d'ici 2030, ajoute la fédération.

La pandémie a joué un rôle de révélateur pour le besoin de filtrage de l'air: les aérosols, nuages invisibles de particules que nous émettons en parlant ou en respirant, sont considérés comme "la principale voie de transmission du Covid-19", rappelle à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à l'Université de Genève.

Après avoir longtemps freiné, le ministère de l'Education nationale préconise pour cette rentrée une "généralisation" des capteurs de dioxyde de carbone (CO2) dans les classes pour mesurer la concentration de CO2 dans l'air et juger du besoin d'aération. 

Pour M. Flahault, des purificateurs d'air doivent être ajoutés "si les fenêtres ne peuvent pas s'ouvrir". 

Or, jusqu'au printemps, le gouvernement freinait sur l'équipement des collectivités en se référant uniquement à un avis négatif de l'Anses datant de 2017.

On reprochait alors à certaines technologies comme la photocatalyse d'émettre des nanoparticules de dioxyde de titane, voire de "renvoyer le virus".

Le ton a changé après la publication d'un avis de l'Institut national de recherche et sécurité (INRS), suivi d'un autre du Haut conseil de la santé publique (HCSP) en avril. Les deux estiment désormais que seuls les purificateurs équipés d'un filtre Haute Efficacité des Particules Aériennes (HEPA) sont dignes d'intérêt.

Mais l'association pour la prévention de la pollution atmosphérique (APPA) continue de freiner des quatre fers pour les dispositifs mobiles, accessibles au grand public comme aux collectivités. 

Rien ne remplace l'aération

Pour l'APPA, le docteur Fabien Squinazi a piloté un rapport scientifique publié en juin préconisant "l'aération et la ventilation" naturelles comme "principes clés" pour assurer une qualité d'air optimale. En clair: ouvrir les fenêtres dix minutes chaque heure pour faire entrer de l'air neuf extérieur.

L'association pointe aussi du doigt le bruit fait par ces équipements, susceptible de gêner le travail d'une classe. Reste à régler le problème des salles pas aérables, ou des élèves asthmatiques.

Pour sortir de l'imbroglio, le député Matthieu Orphelin a réclamé fin août la mise en place d'un "comité d'actions pour une stratégie qualité de l'air - Covid dans les écoles" associant tous les acteurs concernés (enseignants, parents, directeurs, médecins, experts de la qualité de l'air, représentants des collectivités..). 

Certaines régions comme Auvergne-Rhône-Alpes et Ile-de-France ont pris les devants en passant commande de purificateurs à filtres HEPA pour leurs lycées.

Du côté des industriels, une réflexion est en cours pour mettre au point un "label de qualité". 

Une dizaine de sociétés françaises de FIMEA "sont en train de finaliser les expérimentations, nous attendons les premiers résultats avant la fin 2021" afin d'éclairer le choix des consommateurs "par des informations techniques et scientifiques", indique M. de Vanssay, qui souhaite promouvoir la notion "d'air potable" (respirable): "L'air retraité est plus économique" selon lui "que l'air neuf", ce dernier n'étant parfois "ni propre, ni potable", surtout près des voies de grande circulation.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.