MONTREAL : Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en pleine campagne électorale, a de nouveau été confronté dimanche à des protestataires en colère, après avoir dû annuler vendredi un meeting électoral à cause de manifestants hostiles à la vaccination et aux mesures sanitaires.
Un groupe d'une centaine de manifestants bruyants a perturbé une réunion électorale à Cambridge, en Ontario, au cours de laquelle M. Trudeau a annoncé des mesures pour lutter contre le changement climatique s'il est réélu lors du scrutin anticipé du 20 septembre.
"Les Canadiens de reculeront pas, moi non plus", a lancé M. Trudeau, qui a prononcé son allocution avec une heure de retard et répondu aux questions de la presse en dépit des huées et du vacarme de sirènes actionnées par les manifestants.
Ces derniers ont crié des obscénités et des insultes à l'adresse de M. Trudeau et d'autres personnalités présentes, selon les journalistes des chaînes de télévision sur place. Une manifestante portait un masque sur lequel on pouvait lire "Le masque est aussi inutile que Trudeau".
Tout en disant comprendre que certains puissent éprouver de la peur et de l'anxiété après une année difficile, le Premier ministre a martelé qu'il ne modifierait ni sa campagne ni son message.
"Je veux être très clair (...) Je suis totalement résolu dans ma volonté de faire avancer le Canada (...) Rien de ce que ces gens peuvent dire ne va me faire reculer dans mon ambition de lutter contre les changements climatiques et d'assurer la sécurité des Canadiens par la vaccination."
Les menaces et les tentatives de faire peur aux Canadiens, "ça ne fonctionnera pas", a-t-il lancé.
Vendredi, M. Trudeau avait expliqué avoir pris la décision d'annuler son meeting car son organisation n'aurait pas été en mesure d'assurer la sécurité des participants.
Il avait confié un peu plus tard n'avoir jamais été témoin d'une "colère d'une telle intensité". Les chefs des autres formations politiques canadiennes avaient unanimement condamné l'incident.
M. Trudeau a déclenché à la mi-août des élections anticipées, moins de deux ans après les dernières élections, avec pour ambition de regagner une majorité à la Chambre des communes. Selon des sondages rendus publics ce week-end, le parti conservateur, principale formation d'opposition, aurait cependant rattrapé et même légèrement dépassé le parti libéral de M. Trudeau dans les intentions de vote.