DUBAÏ : La milice houthie a mené une attaque contre la plus grande base aérienne du Yémen, située dans le governorat de Lahij, à quelque 60 km au nord d'Aden. Au moins trente soldats pro-gouvernementaux ont été tués et plus de 50 autres ont été blessés.
Au moment de l’attaque, des soldats se livraient à un exercice d'entraînement à la base aérienne d'Al-Anad, comme l'a rapporté une source à la chaîne de télévision Al Arabiya.
En 2019, la milice houthie a lancé une attaque de drone sur cette base au cours d'un défilé militaire. Cette frappe a fait au moins 6 morts parmi les militaires, dont un haut responsable des services de renseignement.
Des vidéos de l'attaque montraient un drone qui a explosé par-dessus un podium entouré de dizaines de soldats.
"Plus de 30 personnes ont été tuées et au moins 56 blessées" dans l'attaque sur Al-Anad, a déclaré Mohammed al-Naqib, un porte-parole des forces armées loyalistes. Ce bilan a été confirmé de source médicale.
M. Naqib avait accusé plus tôt dans la journée les Houthis d'avoir mené l'attaque en lançant des missiles et en tirant des drones. Les rebelles n'ont pour l'heure pas réagi.
"Nous avons mobilisé tout le personnel, des chirurgiens aux infirmiers", a déclaré le directeur de l'hôpital, Mohsen Murshid.
"Nous savons également que plusieurs corps sont toujours sous les décombres", a-t-il ajouté.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi n'a pas tardé à réagir, présentant ses condoléances aux proches des victimes et promettant que "les Houthis paieront le prix fort pour tous les crimes qu'ils ont commis contre le peuple yéménite", selon l'agence de presse officielle Saba.
La guerre au Yémen oppose depuis sept ans les forces du gouvernement, appuyées par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles soutenus par l'Iran. Les Houthis contrôlent une large partie du nord du pays, dont la capitale Sanaa.
Des vidéos montrent des dizaines de personnes amassées devant l'hôpital de Lahej, dans la province éponyme où a eu lieu l'attaque, tandis que des ambulances ne cessent d'arriver pour y déposer les blessés.
"Nous avons mobilisé tout le personnel, des chirurgiens aux infirmiers", a déclaré le directeur de l'hôpital, Mohsen Murshid. "Nous savons également que plusieurs corps sont toujours sous les décombres".
L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé sur Twitter avoir traité dans un de ses hôpitaux 11 personnes blessées lors de l'attaque.
"Elles ont reçu l'assistance médicale et chirurgicale nécessaire et ont quitté l'hôpital", a-t-elle précisé.
Attaque meurtrière
Avant la guerre, la base d'Al-Anad avait servi à l'armée américaine pour traquer les jihadistes d'Al-Qaïda. Elle est sous contrôle du gouvernement yéménite depuis août 2015.
En 2019, les Houthis avaient revendiqué une attaque spectaculaire de drone visant cette base aérienne, la plus importante du pays, lors d'une parade militaire loyaliste. Au moins six personnes avaient été tuées, dont un haut responsable des renseignements.
Onze personnes avaient été blessées, y compris le chef d'état-major adjoint Saleh Zendani, qui a ensuite succombé à ses blessures.
L'attaque survenue dimanche est l'une des plus meurtrières -- hors combats -- depuis décembre 2020, lorsque l'aéroport d'Aden où venait d'arriver le nouveau gouvernement d'union avait été pris pour cible.
Au moins 26 personnes avaient été tuées, dont trois humanitaires et un journaliste.
Quelque 80% des 30 millions d'habitants, confrontés à des risques accrus d'épidémies et de famine, dépendent de l'aide internationale.
Le nouvel émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, doit prendre ses fonctions le 5 septembre.
(Avec AFP)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.