Afghanistan: dernières évacuations à Kaboul dans la crainte d'un nouvel attentat

Des soldats allemands et américains gardent l'entrée de l'aéroport de Kaboul, le 28 août (Photo, US Marine Corps via AP).
Des soldats allemands et américains gardent l'entrée de l'aéroport de Kaboul, le 28 août (Photo, US Marine Corps via AP).
Short Url
Publié le Dimanche 29 août 2021

Afghanistan: dernières évacuations à Kaboul dans la crainte d'un nouvel attentat

  • A quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains après 20 ans de guerre, les évacuations de ceux qui veulent fuir le nouveau régime taliban touchent à leur fin à l'aéroport international Hamid Karzai
  • L'ambassade américaine à Kaboul a exhorté tous les Américains à quitter les abords de l'aéroport, comme elle l'avait fait ces derniers jours, «en raison d'une menace précise et crédible»

KABOUL: Les évacuations d'étrangers et Afghans fuyant le nouveau régime des talibans sont entrées dimanche dans leur dernière ligne droite à l'aéroport de Kaboul, à deux jours du retrait américain prévu et dans la crainte d'un nouvel attentat sanglant. 

Après l'attaque suicide revendiquée par le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K) qui a tué jeudi plus 13 soldats américains et près d'une centaine d'Afghans parmi les milliers massés devant l'aéroport pour tenter de quitter le pays, le président américain Joe Biden a prévenu qu'une nouvelle attaque imminente y était "très probable".

Depuis le soudain retour au pouvoir des talibans à la mi-août, après la débâcle de l'armée afghane longtemps soutenue par les Américains et leurs alliés avant que ceux-ci n'amorcent leur retrait, plus de 112.000 personnes ont quitté le pays à bord de la noria d'avions affrétés notamment par les Occidentaux qui se succèdent sur le tarmac.

Le rythme des évacuations a baissé ces derniers jours, à mesure que de nombreux pays européens, dont le Royaume-Uni et la France, annonçaient avoir achevé les leurs, à deux jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait américain qui signera la fin de 20 ans d'une guerre infructueuse contre les talibans.

Ce court délai fait craindre qu'une partie des Afghans qui se disent menacés par les talibans, notamment ceux qui ont travaillé avec des forces ou civils étrangers au cours des deux dernières décennies, ne seront pas évacués.

La situation chaotique à l'aéroport de Kaboul, assailli juste après le retour des talibans par des milliers de candidats à l'exil, a pris un tour dramatique jeudi avec le bain de sang provoqué par l'attaque suicide revendiquée par l'EI-K, rival des talibans et auteur de plusieurs attentats meurtriers dans le pays ces dernières années. 

La tension y restait vive dimanche, Joe Biden ayant estimé samedi soir que "la situation sur les lieux" restait "extrêmement dangereuse" et "la menace d'une attaque terroriste contre l'aéroport (...) élevée", ajoutant avoir été informé par ses commandants "qu'une attaque était très probable dans les 24 à 36 heures".

Quelques heures après, l'ambassade américaine à Kaboul a exhorté tous les Américains à quitter les abords de l'aéroport, comme elle l'avait fait ces derniers jours, "en raison d'une menace précise et crédible".

Collaboration

Selon les derniers bilans de l'attentat de jeudi, 90 morts et 150 blessés ont été recensés dans les hôpitaux locaux. Certains médias locaux ont fait état d'un bilan de 170 morts. Treize soldats américains et deux Britanniques ont également péri.

En représailles, l'armée américaine a annoncé que ses drones avaient bombardé des "cibles importantes" de l'EI-K dans l'est afghan, tuant deux jihadistes de haut rang, sans révéler de noms.

"Cette frappe n'était pas la dernière", a prévenu Joe Biden. "Nous continuerons à traquer tout individu impliqué dans cet attentat odieux et les ferons payer".

A Kaboul, les talibans consolidaient leur emprise, notamment autour de l'aéroport, dernière enclave occupée par les Occidentaux, menés par les Américains, avant le retrait.

Des combattants talibans lourdement armés ont circulé samedi sur les terrains et dans les bâtiments annexes de l'aéroport, selon des journalistes de l'AFP, alors que des soldats américains les observaient depuis le toit du terminal passagers.

Les talibans ont bouclé les routes menant à l'aéroport et ne laissent passer que les bus autorisés, dont plus d'une douzaine ont déchargé des passagers à la porte principale de l'aéroport samedi.

L'attentat de jeudi a poussé les talibans et Américains à collaborer plus étroitement. "Nous avons des listes données par les Américains (...) Si votre nom est sur la liste, vous pouvez passer", a expliqué à l'AFP un responsable taliban.

L'attaque a fait disparaître la foule des milliers d'Afghans massées auparavant depuis des jours à l'extérieur du site dans l'espoir d'accéder au tarmac, a constaté l'AFP.

La Turquie a entamé des discussions avec les talibans afin de contribuer à la remise en service de l'aéroport. Selon son président Recep Tayyip Erdogan, les talibans entendent superviser la sécurité de l'aéroport et proposent à Ankara d'y gérer la logistique.

Très critiqué pour sa gestion de la crise afghane et du retrait américain, Joe Biden s'est engagé à respecter l'échéance du pont aérien. L'Otan et l'Union européenne avaient appelé après l'attaque de jeudi à poursuivre les évacuations malgré tout.

"Zone protégée"

Le Royaume-Uni a achevé ses évacuations samedi avec le départ d'un vol transportant ses derniers militaires.

Le ministre britanniqiue de la Défense Ben Wallace a estimé que jusqu'à 1.100 Afghans éligibles à un départ pour la Grande-Bretagne étaient restés sur place. Londres les accueillera s'ils parviennent à quitter le pays par un autre moyen après la date-butoir, a précisé le chef des forces armées britanniques, le général Nick Carter, jugeant "déchirant" ne pas avoir "pu faire sortir tout le monde".

Italie, Allemagne, France, Suisse, Espagne, Suède, Pays-Bas, Canada et Australie ont aussi indiqué avoir achevé leurs vols d'évacuation.

Emmanuel Macron a affirmé samedi que la France avait déjà évacué 2.834 personnes d'Afghanistan et menait "des discussions" avec les talibans et le Qatar pour poursuivre l'évacuation d'Afghans menacés. 

La France et le Royaume-Uni vont plaider lundi à l'ONU en faveur de la création à Kaboul d'une "zone protégée" pour mener des opérations humanitaires, a par ailleurs déclaré le président français à l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche.

Les talibans se sont efforcés depuis leur retour d'afficher une image d'ouverture et de modération. Mais beaucoup d'Afghans, souvent urbains et éduqués, redoutent qu'ils n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.

Leurs craintes sont alimentées par divers témoignages d'Afghans à Kaboul et ailleurs indiquant que des talibans traquent ceux qui ont travaillé avec leurs anciens ennemis.

Vendredi à Doha, Sher Mohammad Abbas Stanikzai, un ancien négociateur taliban dans les pourparlers de paix vendredi, a cherché à rassurer sur le sort des femmes, indiquant qu'elles avaient "le droit inné" de travailler.

A l'ONU, une réunion des membres permanents du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan est convoquée lundi.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Short Url
  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Short Url
  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Short Url
  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.