Fuir l'Afghanistan avec ses «vêtements sur le dos, et rien d'autre»

Des réfugiés qui ont fui l'Afghanistan après la prise de contrôle de leur pays par les talibans, se rassemblent à la Cité humanitaire internationale (IHC) dans la capitale émiratie Abou Dhabi, en attendant d'être transférés vers une autre destination, le 28 août 2021. (Photo, AFP)
Des réfugiés qui ont fui l'Afghanistan après la prise de contrôle de leur pays par les talibans, se rassemblent à la Cité humanitaire internationale (IHC) dans la capitale émiratie Abou Dhabi, en attendant d'être transférés vers une autre destination, le 28 août 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 28 août 2021

Fuir l'Afghanistan avec ses «vêtements sur le dos, et rien d'autre»

  • Au total, environ 109 000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan depuis le 14 août
  • Les opérations d'évacuation touchent à leur fin, alors que les craintes sécuritaires s'accentuent

ABOU DHABI: En quête d'une vie "sans menaces" aux États-Unis, Wazhma a fui l'Afghanistan, tombé aux mains des talibans, en laissant tout derrière elle.

Rencontrée samedi à la Cité humanitaire internationale à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, où se trouvent d'autres évacués afghans qui attendent leur transfert vers des pays tiers, l'étudiante en médecine de 21 ans a du mal à oublier l'enfer qu'elle a vécu les jours précédant sa fuite.

"Mon mari travaillait pour l'ambassade américaine. Ils (les talibans) nous auraient tués si nous étions restés", raconte Wazhma, quelques heures avant d'embarquer sur un vol à destination des États-Unis.

"Je n'ai pris que les vêtements que j'avais sur le dos, et rien d'autre."

Au total, environ 109 000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.

Accompagnée de son mari, de son beau-frère et de son neveu en bas âge, Wazhma dit avoir passé "les trois plus longs jours" de sa vie, se déplaçant de cachette en cachette avant d'atteindre l'aéroport de Kaboul, où des agents américains les attendaient.

"La situation était très difficile. Mais, grâce à Dieu, nous sommes maintenant en sécurité", a-t-elle confié, son neveu dans les bras.

À la question de savoir si elle reviendrait un jour en Afghanistan, elle lâche: "Jamais! Sauf si les talibans partent".

Selon elle, les combattants du mouvement islamiste ultra-radical ne respecteront pas les droits des femmes, malgré leurs promesses d'établir un régime plus modéré que celui qu'ils avaient imposé entre 1996 et 2001, jusqu'à l'invasion américaine après les attentats du 11-Septembre.

"Je suis heureuse d'être partie, mais je m'inquiète pour ma mère, mon père, ma soeur et mon frère" restés en Afghanistan, dit Wazhma.

Les opérations d'évacuation d'Afghanistan touchent à leur fin, alors que les craintes sécuritaires s'accentuent après un attentat survenu jeudi à l'aéroport de Kaboul. L'attaque, revendiquée par l'État islamique au Khorasan, a fait plus d'une centaine de morts, dont 13 soldats américains.

À l'approche de la date limite pour la fin des évacuations, prévue le 31 août, quelque 5 400 personnes sont actuellement réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport, attendant de monter dans un avion.

«Nous avons peur»

Naïm, un autre réfugié afghan rencontré à Abou Dhabi, travaillait comme traducteur pour l'armée américaine. Ce père de cinq enfants raconte avoir vécu caché dès qu'il a appris la chute de Kaboul, le 15 août.

Avec sa famille, il a réussi à se rendre à l'aéroport où ils ont passé trois nuits avant d'être évacués vers Abou Dhabi.

"Nous avions peur qu'ils nous tuent", dit cet homme de 34 ans.

"Je n'ai pris que les vêtements de mes enfants et nos pièces d'identité. Nous avons tout laissé derrière nous".

"Je veux juste que mes enfants puissent avoir une bonne vie", dit-il.

La Cité internationale humanitaire où se trouvent Wazhma et Naïm sert d'abri à plusieurs autres hommes, femmes et enfants afghans. Certains sirotent des jus de fruit en boîte, d'autres patientent à proximité de salles où se trouvent des soignants.

Assise sur une chaise, une fillette, vêtue d'une robe noire et dorée, joue avec un ours en peluche, avant de se faire examiner par un médecin.

Des dizaines d'autres évacués attendent eux à l'entrée du bâtiment que des employés émiratis vérifient leur identité.

Selon le chargé d'affaires américain Ethan Goldrich, des réfugiés s'envoleront samedi soir pour Washington sur un vol de la compagnie nationale émiratie Etihad Airways. Il n'a pas précisé le nombre de voyageurs. 

Il s'agira du premier d'un certain nombre de vols Etihad qui transporteront les évacués vers leur destination finale aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Les pays du Golfe, dont les Émirats, le Koweït, Bahreïn et le Qatar, ont joué un rôle important dans les opérations d'évacuation.

Les Émirats disent avoir facilité la sortie de 28 000 personnes de Kaboul, affirmant abriter de façon temporaire 8 500 réfugiés qui attendent leur transfert aux États-Unis dans les prochains jours.

Les Nations unies ont indiqué vendredi s'attendre, dans le pire des scénarios, à la fuite d'un demi-million de réfugiés afghans supplémentaires en 2021.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.