Le règne des talibans inspire confiance aux commerçants pakistanais

Des Afghans franchissent une barrière de sécurité à leur entrée au Pakistan par le point de passage frontalier à Chaman, au Pakistan, jeudi. (Photo, AP)
Des Afghans franchissent une barrière de sécurité à leur entrée au Pakistan par le point de passage frontalier à Chaman, au Pakistan, jeudi. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Le règne des talibans inspire confiance aux commerçants pakistanais

  • «Les talibans ont réduit les taxes à l'importation sur de nombreux produits de base»
  • Le Pakistan a annoncé son intention d'augmenter le volume du commerce avec l'Afghanistan

KARACHI : La mainmise des talibans sur l'Afghanistan est susceptible de profiter aux échanges commerciaux avec le Pakistan, affirment des membres de la communauté locale des affaires.

Le président des Chambres de commerce conjointes entre le Pakistan et l’Afghanistan estime que les commerçants pakistanais sont bien placés pour «conquérir» le marché afghan après la formation du nouveau gouvernement dans le pays voisin.

En l’espace de quelques semaines, les talibans se sont emparés de la majorité du territoire afghan, ainsi que de l’ensemble de l’arsenal et du matériel militaire abandonnés par l’armée en fuite. De plus, ils contrôlent les passages frontaliers avec le Pakistan à Torkham et Chaman, où la plupart des échanges commerciaux entre les deux pays ont lieu.

La semaine dernière, selon les commerçants pakistanais, le trafic commercial à travers le passage de Spin Boldak/Chaman avait déjà repris, alors que le choc face à la prise de pouvoir fulgurante des talibans s'atténuait et que la confiance économique se rétablissait.

Ils ont décrit les camions de produits agricoles de la province de Kandahar qui traversaient la frontière, signe que le commerce commence à revenir à la normale. La circulation était dense dans les deux sens.

Zubair Motiwala, président des chambres de commerce et d'industrie conjointes Pakistan-Afghanistan, confie à Arab News qu'il s'attend à ce que le changement de régime en Afghanistan «transforme» les politiques commerciales.

«Nous rendre plus fréquemment en Afghanistan pour faire des investissements deviendra plus facile», dit-il. «Notre argent sera mieux protégé, et nous serons en meilleure position pour conquérir le marché, une fois le gouvernement à Kaboul entièrement formé».

Des années de violence, d'instabilité et de corruption ont paralysé l'économie afghane, entravé la croissance des entreprises, et appauvri une grande partie de la population.

À l’instar de Motiwala, les chefs d'entreprise pakistanais placent désormais leurs espoirs dans un Afghanistan plus pacifique et plus stable, et dans un environnement plus propice aux affaires, une fois le nouveau gouvernement formé.

Le commerce avec le Pakistan ne constituait pas une priorité, selon eux, pour le dernier gouvernement du président Ashraf Ghani, réputé proche de l'Inde, grand rival du Pakistan. Les hommes d'affaires espèrent que les talibans, qui entretiennent depuis longtemps des liens étroits avec Islamabad, seront plus ouverts au climat commercial.

La corruption endémique, les interminables conflits entre les factions belligérantes et le contrôle des milices et des chefs de guerre sur de nombreuses régions ont entravé les échanges commerciaux avec le Pakistan dans le passé, explique Motiwala. Mais les choses changent, à l’en croire.

«Le commerce a déjà augmenté avec l'amélioration du flux de conteneurs à la frontière», indique l'homme d'affaires.

«Une hausse de 200%»

Une association de propriétaires de pétroliers au Pakistan a signalé une augmentation de plus de 200% due la circulation de camions à travers la frontière depuis le retour au pouvoir des talibans.

«Durant le mandat de l'administration précédente, entre 70 à 80 véhicules traversaient les frontières des deux côtés. Le nombre est à présent passé à 250 camions par jour environ» , révèle à Arab News le porte-parole de l'association, Israr Ahmed Shinwari.

«Le processus de dédouanement aux frontières est également devenu plus facile, et nos coûts ont considérablement diminué en raison de l'élimination de la corruption», ajoute-t-il.

La corruption en Afghanistan est endémique, et jette son ombre sur quasiment toutes les régions, ce qui affecte négativement la capacité du gouvernement à maintenir la sécurité de ses citoyens et à fournir des services publics de base. Ce fléau est d’ailleurs ancré dans les pratiques sociales, et la politique de clientélisme et les pots-de-vin sont tolérés dans le quotidien des Afghans.

On estime que l'important afflux de fonds et la surveillance insuffisante des contrats et des achats liés à la présence internationale au cours des deux dernières décennies ont exacerbé le problème.

Shinwari raconte que, sous le dernier gouvernement afghan, les chefs de guerre et les milices contrôlaient les postes et récoltaient des impôts. Les responsables réclamaient des pots-de-vin qui pouvaient s’élever jusqu'à 250 000 Rs (1 515 $) pour autoriser le passage des véhicules dans les deux sens.

Seul un point d'entrée existe aujourd’hui, et seules les taxes prévues par la loi sont exigées, dit Shinwari.

«Maintenant, les véhicules se rendent facilement en Afghanistan, en ne payent pas plus que le montant officiel», précise-t-il, qui était de 80 000 roupies.

Aliya Hamza Malik, secrétaire parlementaire pakistanaise pour le commerce, les industries et la production, confirme l'augmentation des flux commerciaux entre le Pakistan et l'Afghanistan. Il affirme qu'Islamabad s'attend à ce que les affaires augmentent davantage avec la nouvelle «administration inclusive» dans le pays voisin.

«Le déclin de l'Inde ?»

Le Pakistan a annoncé son intention d'augmenter le volume du commerce bilatéral avec l'Afghanistan, et qui s'élevait à 2 milliards de dollars en 2019, à 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Selon les statistiques officielles, les exportations du Pakistan vers l'Afghanistan ont atteint 983,3 millions de dollars au cours du dernier exercice, contre 890 millions de dollars l'année précédente.

Les commerçants pakistanais sont également optimistes car ils pensent avoir un meilleur accès au marché afghan sous les talibans puisque le groupe n'entretient aucune relation concrète avec l'Inde, qui constituait un soutien clé au gouvernement renversé de Kaboul.

Ils espèrent décrocher plus d'espace pour leurs entreprises, car le commerce de l'Inde avec l'Afghanistan se tarit aux frontières et les banques sont fermées depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays. Les responsables indiens du secteur indiquent toutefois que la perturbation est temporaire, et que les affaires reviendraient bientôt à la normale.

Le commerce bilatéral entre l'Afghanistan et l'Inde a dépassé 1,5 milliard de dollars en 2019-2020, selon l'ambassade de l'Inde à Kaboul et la Confédération des commerçants indiens. New Delhi est l'un des principaux fournisseurs de produits de première nécessité en Afghanistan, qui à son tour exporte principalement des fruits secs vers l'Inde.

«Il y a un problème temporaire dans le commerce, alors que l'Afghanistan assiste à une transition de pouvoir", avait déclaré à Reuters la semaine dernière Rahil Shaikh, directeur général de MEIR Commodities, basé à Mumbai, et qui exporte du sucre vers l'Afghanistan. «Mais dans quelques jours, le commerce va redémarrer», ajoute-t-il.

La demande de sucre et des autres produits de base en Afghanistan est solide, et les importations pourraient augmenter une fois que les banques commenceront leurs opérations, estime Tayyab Balagamwala, directeur du groupe Seatrade basé à Karachi.

«Les talibans ont réduit les taxes à l'importation sur de nombreux produits de base», révèle-t-il. «Ceci entraînera une augmentation des importations».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.