Frontière Pakistan-Afghanistan: fin de l'époque dorée pour les marchés de contrebande

Un marché à Kandahar (Afghanistan), la ville d'origine des talibans, le 1er octobre 2020. (Archives / AFP)
Un marché à Kandahar (Afghanistan), la ville d'origine des talibans, le 1er octobre 2020. (Archives / AFP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Frontière Pakistan-Afghanistan: fin de l'époque dorée pour les marchés de contrebande

  • Pendant des siècles, les passes montagneuses séparant les deux pays ont protégé les armées, contrebandiers et commerçants circulant entre le sous-continent et l'Asie centrale
  • Mais ces dernières années, les vendeurs sur les bazars frontaliers ont souffert du retrait progressif des forces étrangères d'Afghanistan et de la construction par le Pakistan d'une clôture tout au long de sa poreuse frontière de 2400 km avec son voisin

PESHAWAR, PAKISTAN : Rangers, gilets pare-balles et tout l'attirail du parfait soldat étaient faciles à trouver autrefois sur des marchés spécialisés à la frontière afghano-pakistanaise. Mais avec le retrait des forces étrangères d'Afghanistan, presque achevé, la source d'approvisionnement des contrebandiers s'est tarie.

Les Etats-Unis et leurs partenaires de l'Otan doivent avoir retiré leurs derniers soldats d'Afghanistan d'ici le 31 août, 20 ans après leur intervention pour chasser les talibans du pouvoir en raison de leur refus de livrer Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

Pendant ces deux décennies, les marchés à la frontière avec le Pakistan ont regorgé des derniers gadgets militaires, habits ou biens de luxe destinés aux bases américaines, dont certaines disposaient de toutes les commodités. Ce faisant, ces marchés perpétuaient une longue tradition de contrebande, liée aux diverses invasions étrangères, dans cette zone frontalière.

Pendant des siècles, les passes montagneuses séparant les deux pays ont protégé les armées, contrebandiers et commerçants circulant entre le sous-continent et l'Asie centrale. Mais ces dernières années, les vendeurs sur les bazars frontaliers ont souffert du retrait progressif des forces étrangères d'Afghanistan et de la construction par le Pakistan d'une clôture tout au long de sa poreuse frontière de 2.400 km avec l'Afghanistan.

"Ce marché était connu pour ces biens américains et de l'Otan et était rempli de clients", explique à l'AFP Mehboob Khan, un commerçant sur le marché de Sitara, dans la ville de Peshawar, au nord-ouest du Pakistan. "Maintenant, la frontière est strictement fermée et ces biens n'arrivent plus, ce qui a terriblement affecté nos affaires", ajoute-t-il. 

Au lieu des lunettes de vision nocturne et des gilets tactiques des armées occidentales, les marchés n'offrent plus que des produits bons marchés venus de Chine ou d'Asie du sud-est. "C'était une bonne époque, très bonne époque", regrette, nostalgique, M. Khan en pensant à la période d'après l'invasion de l'Afghanistan en 2001 par une coalition menée par les États-Unis.

«Tout s'est arrêté»

Le Pakistan était alors le centre logistique de la guerre en Afghanistan. Des milliers de conteneurs remplis de matériel arrivaient dans le gigantesque port de Karachi (sud) et étaient ensuite chargés sur des camions en direction de la frontière afghane.

Au détour, il n'était pas rare qu'une cargaison disparaisse ou arrive en Afghanistan allégée de quelques kilos. D'autres équipements étaient simplement récupérés sur les lieux des combats et transportés vers les multiples points de passage frontaliers.

"Avant, ce marché était surpeuplé (...) Maintenant, il est vide. Aucun public et aucun client", déplore M. Khan. 

Grâce à sa proximité avec l'Afghanistan, le Pakistan a longtemps été un pôle d'attraction pour tout type de biens de contrebande, que ce soient des voitures de luxe ou de l'appareillage de maison. Le marché noir a proliféré dans ce pays où le taux de recouvrement de l'impôt est l'un des plus faibles au monde, et ces marchés ont prospéré en profitant de l'indifférence des forces de l'ordre.

Mais dans ces régions très conservatrices du nord-ouest pakistanais, où les femmes portent la burqa et les extrémistes islamistes sont particulièrement influents, les marchés étaient aussi vus d'un mauvais œil, car on pouvait aussi y trouver des films pornographiques ou du viagra contrefait.

Mais cela ne décourageait pas les acheteurs, dont certains n'hésitaient pas à faire plusieurs heures de route pour venir.

"La dernière fois, nous avons trouvé des trucs de l'Otan ici (...) Il y avait des sacs de l'US Army et des chaussures. Mais maintenant, ça a disparu, on ne trouve plus que des choses locales", constate un client du marché de Sitara, Muhammad Afan, selon qui les prix ont aussi décuplé.

L'offensive actuelle des talibans, qui ont conquis depuis début mai de nombreux districts ruraux puis ces derniers jours plusieurs capitales provinciales en Afghanistan, a provoqué des fermetures de la frontière.

Les clients "ne viennent plus", se lamente Zabihullah, un commerçant né à Peshawar mais de nationalité afghane. "Avant, l'approvisionnement en biens de l'Otan était continu. Conteneurs après conteneurs arrivaient ici. Maintenant, tout ça s'est arrêté." 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.