Malgré l'avancée des talibans, Biden défend le retrait d'Afghanistan

Le président américain Joe Biden. AFP/archives
Le président américain Joe Biden. AFP/archives
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Publié le Mardi 10 août 2021

Malgré l'avancée des talibans, Biden défend le retrait d'Afghanistan

  • Face à l'avancée fulgurante des talibans, Joe Biden ne dévie pas: le président des Etats-Unis est déterminé à aller au bout du retrait d'Afghanistan mais apparaît aussi à court d'options pour peser sur le sort du pays
  • La principale question est maintenant de savoir si les frappes aériennes américaines en soutien aux forces gouvernementales, qui se sont intensifiées ces derniers jours, continueront

WASHINGTON : Face à l'avancée fulgurante des talibans, Joe Biden ne dévie pas: le président des Etats-Unis est déterminé à aller au bout du retrait d'Afghanistan mais apparaît aussi à court d'options pour peser sur le sort du pays.

"La décision du retrait a été prise en ayant pleinement conscience que ce à quoi nous assistons actuellement risquait d'arriver", dit à l'AFP Laurel Miller, émissaire des Etats-Unis pour l'Afghanistan jusqu'en 2017.

Si Michael Kugelman, chercheur au cercle de réflexion Wilson Center, juge lui "surprenante" et même "extrêmement inquiétante" la rapidité des gains territoriaux des insurgés, qui ont déjà pris six des 34 capitales provinciales, il partage ce constat: "Nous savions tous que les talibans allaient intensifier leur offensive quand Biden a annoncé le départ."

Le retrait des forces internationales avait été décidé par l'ex-président américain Donald Trump. Son successeur a repoussé l'échéance de quelques mois, mais les forces américaines et étrangères auront quitté le pays d'ici la fin du mois. Pour Joe Biden, l'objectif premier de l'intervention déclenchée par les attentats du 11 septembre 2001, à savoir marginaliser l'organisation jihadiste Al-Qaïda, est atteint depuis longtemps.

"Près de vingt années d'expérience nous ont montré que +Juste une année de plus+ de combat en Afghanistan n'est pas une solution, mais la recette pour y rester éternellement", a lancé le mois dernier le démocrate, qui plaide depuis longtemps pour que les Etats-Unis mettent fin à la guerre la plus longue de leur histoire.

Le «pari» américain

Pressés de questions à mesure que les talibans avancent, les responsables américains ont clairement fait comprendre ces dernières semaines que la ligne ne changerait pas: Washington va maintenir son "soutien" au gouvernement de Kaboul, en termes notamment de formation militaire, mais pour le reste, c'est aux Afghans de choisir leur destin.

"C'est leur pays qu'il s'agit de défendre. C'est leur combat", a dit lundi le porte-parole du Pentagone John Kirby, "profondément préoccupé" par la tournure des événements.

La principale question est maintenant de savoir si les frappes aériennes américaines en soutien aux forces gouvernementales, qui se sont intensifiées ces derniers jours, continueront. "Là et quand c'est faisable, nous allons continuer à les soutenir avec des frappes aériennes, mais ce n'est pas toujours faisable", a répondu John Kirby.

Surtout, après le 31 août, rien de tel n'est prévu à ce stade, le gouvernement Biden ayant prévenu qu'il n'y aurait recours qu'en cas de menace terroriste de la part d'Al-Qaïda ou du groupe Etat islamique. Or, souligne Elie Tenenbaum, chercheur à l'Institut français des relations internationales, l'administration Biden a fait "le pari" qu'un "retour des talibans n'était pas une menace vitale pour la sécurité des Etats-Unis".

Au-delà, sur le front diplomatique, les Américains font toujours mine de croire que les pourparlers diplomatiques aujourd'hui dans l'impasse peuvent être relancés, en menaçant de faire de l'Afghanistan un "Etat paria" si les talibans devaient prendre le pouvoir par la force et rétablir leur version ultra-rigoriste de la loi islamique en vigueur lorsqu'ils dirigeaient le pays entre 1996 et 2001. Les Etats-Unis "utilisent avec insistance ce moyen de pression car ils n'en ont pas d'autres", estime Laurel Miller, aujourd'hui directrice Asie de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group.

«Coût politique»

"Certes, les talibans préféreraient avoir la légitimité et le soutien financier de la communauté internationale. Mais leur priorité est la prise du pouvoir, et s'ils doivent choisir entre la légitimité et le pouvoir, ils choisiront le pouvoir", prévient-elle. Selon elle, le scénario le plus optimiste pour le gouvernement de Kaboul -- probablement trop optimiste -- est aujourd'hui de parvenir à geler la situation sur le terrain pour ensuite négocier une solution politique.

Michael Kugelman doute aussi que les Etats-Unis puissent inverser la tendance favorable aux talibans maintenant qu'ils ont quasiment quitté l'Afghanistan. "Je crains que les talibans soient simplement trop forts, et l'armée afghane trop assiégée, pour que les Américains puissent changer la donne", lâche-t-il.

D'autant que l'opinion publique américaine est contre cette guerre, ou ne s'y intéresse pas. Dans la classe politique non plus, l'offensive des insurgés n'a pas vraiment pesé: les opposants au retrait sont les mêmes qu'au moment de son annonce, c'est-à-dire quelques néoconservateurs et une partie des militaires.

"Même si le scénario du pire se concrétise, avec les talibans menaçant de prendre tout l'Afghanistan, cela ne changera pas le calcul du gouvernement" car "le coût politique d'un retour des troupes serait beaucoup plus élevé que celui du retrait", explique Michael Kugelman.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.