Afghanistan: trois nouvelles capitales provinciales du Nord aux mains des talibans

Les forces de sécurité afghanes n’ont pas pu empêcher les talibans de prendre le contrôle de Kunduz (Photo, AFP).
Les forces de sécurité afghanes n’ont pas pu empêcher les talibans de prendre le contrôle de Kunduz (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 09 août 2021

Afghanistan: trois nouvelles capitales provinciales du Nord aux mains des talibans

  • Les insurgés ont, après de violents combats, pris possession de Kunduz, à 300 km au nord de Kaboul, qu'ils encerclaient depuis quelques semaines
  • Ils ont ensuite pris Sar-e-Pul, puis, en fin de journée, Taloqan, les capitales des provinces situées au sud et à l'est de Kunduz

KUNDUZ: Les talibans ont renforcé dimanche leur emprise sur le nord de l'Afghanistan, s'emparant de trois capitales provinciales supplémentaires, dont la grande ville de Kunduz, dans une large offensive que l'armée semble incapable d'enrayer.

À quelques heures d'intervalle, les insurgés ont, après d'intenses combats, pris possession de Kunduz, qu'ils encerclaient depuis quelques semaines. Ils ont ensuite pris Sar-e-Pul, puis, en fin de journée, Taloqan, les capitales des provinces situées au sud et à l'est de Kunduz. Ils contrôlent maintenant cinq des 34 capitales provinciales afghanes.

Selon Zabihullah Hamidi, un habitant de Taloqan, la capitale de la province de Takhar, les violences ont débuté dans la matinée et les talibans ont fini par prendre la ville "sans beaucoup de combats", les responsables officiels et les forces sécuritaires ayant fui la ville.

"Les talibans sont partout dans la ville avec leurs drapeaux blancs sur des pickups et des Humvee. Certains tirent en l'air pour célébrer (leur victoire)" a-t-il raconté. "Nous avons peur et nous n'osons pas encore sortir de nos maisons".

Un responsable de la sécurité a confirmé la fuite des forces afghanes et des dirigeants locaux vers un district voisin. 

"Le gouvernement n'est pas parvenu à nous envoyer de l'aide et nous nous sommes retirés de la ville cet après-midi", a-t-il dit.

Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a confirmé la prise de Taloqan, assurant que "la sécurité y a été rétablie", ainsi que de Kunduz et de Sar-e-pul, tombées dans la matinée. 

"Les talibans ont pris le contrôle de tous les bâtiments clefs de la ville", a constaté un correspondant de l'AFP à Kunduz.

Cette cité d'environ 300 000 habitants, déjà conquise deux fois ces dernières années par les insurgés, en 2015 et 2016, est un carrefour stratégique du nord de l'Afghanistan, entre Kaboul et le Tadjikistan. 

La prise de Kunduz constitue le principal succès militaire des talibans depuis le début en mai de l'offensive qu'ils ont déclenchée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d'ici au 31 août.

Après s'être emparés de vastes territoires ruraux, ils concentrent leurs efforts depuis début août sur les centres urbains.

"C'est le chaos total", a affirmé Abdul Aziz, un habitant du centre de Kunduz.

Axe névralgique

Fin juin, les talibans s'étaient emparés du poste-frontière de Shir Khan Bandar, au sud du Tadjikistan, un axe névralgique pour les relations économiques avec l'Asie centrale.

Le ministère de la Défense a affirmé que les troupes gouvernementales tentaient de reprendre des zones-clés de Kunduz. "Les commandos ont lancé une opération de nettoyage. Certains endroits, dont la radio nationale et les bâtiments de la télévision, ont été dégagés", a-t-il affirmé.

"La capture de Kunduz est vraiment importante car elle va libérer un grand nombre de combattants talibans qui pourront ensuite être mobilisés en d'autres endroits du nord" de l'Afghanistan, a déclaré Ibraheem Thurial Bahiss, un consultant de l'International Crisis Group (ICG).

Après Kunduz, Sar-e-Pul est aussi tombée aux mains des talibans. Ceux-ci s'étaient déjà emparés samedi, plus au nord, de Sheberghan, le fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom.

Parwina Azimi, une militante des droits de l'homme, a affirmé par téléphone que les responsables administratifs et le reste des forces armées s'étaient retirés vers des baraquements à environ trois kilomètres de Sar-e-Pul.

Mirwais Stanikzai, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, a quant à lui assuré que des renforts, dont des membres des forces spéciales, avaient été envoyés à Sar-e-Pul et Sheberghan.

"Les villes que les talibans veulent prendre seront bientôt leurs cimetières", a-t-il ajouté.

Rapidité de l'avancée

L'incapacité des autorités à Kaboul à tenir le nord du pays pourrait s'avérer cruciale pour les chances de survie du gouvernement. Le nord de l'Afghanistan a toujours été considéré comme une place forte face aux talibans. C'est là qu'ils avaient rencontré la résistance la plus forte au moment de leur accession au pouvoir dans les années 1990.

L'ancien ambassadeur américain à Kaboul, Ryan Crocker, a estimé qu'une guerre civile prolongée était plus probable qu'une prise de contrôle rapide du pays par les talibans.

"Ils font ce qu'ils font en partie pour créer un climat de peur et de panique", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision américaine ABC.

Les talibans ont dirigé le pays entre 1996 et 2001, imposant leur version ultra-rigoriste de la loi islamique, avant d'être chassés par une coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Vendredi, les insurgés s'étaient aussi emparés de la ville de Zaranj, la capitale de la province de Nimroz (sud), à la frontière avec l'Iran.

Kandahar (sud) et Hérat (ouest), les deuxième et troisième villes afghanes, sont aussi soumises à leurs assauts depuis plusieurs jours, tout comme Lashkar Gah (sud), la capitale de la province du Helmand, un des bastions des insurgés.

La rapidité de l'avancée talibane a pris par surprise les observateurs mais aussi les forces de sécurité afghanes, malgré l'aide reçue de l'armée de l'air américaine.

Les États-Unis ont intensifié leurs frappes aériennes, a reconnu le commandant Nicole Ferrara, porte-parole du Commandement central de l'armée américaine, qui a déclaré samedi : "Les forces américaines ont procédé ces derniers jours à plusieurs frappes aériennes pour défendre nos partenaires afghans".

Les combats et les bombardements ont poussé des centaines de milliers d'Afghans à fuir leurs maisons. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.