Afghanistan: les talibans resserrent l'étau sur Mazar-i-Sharif, les civils fuient

Un soldat de l'armée patrouille alors que des personnes bloquées attendent la réouverture du point de passage frontalier qui a été fermé par les autorités, à Chaman le 7 août 2021, après que les talibans ont pris le contrôle de la ville frontalière afghane lors d'une offensive rapide à travers le pays. (Photo, AFP)
Un soldat de l'armée patrouille alors que des personnes bloquées attendent la réouverture du point de passage frontalier qui a été fermé par les autorités, à Chaman le 7 août 2021, après que les talibans ont pris le contrôle de la ville frontalière afghane lors d'une offensive rapide à travers le pays. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Afghanistan: les talibans resserrent l'étau sur Mazar-i-Sharif, les civils fuient

  • Après avoir conquis en quelques heures dimanche Kunduz, la grande ville du nord-est, Taloqan, 50 km à l'est, et Sar-e-Pul, 400 km plus à l'ouest, les talibans ont ajouté lundi Aibak à cette liste
  • Ils sont désormais en possession de six des 34 capitales provinciales, après s'être emparés samedi de Sheberghan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom

MAZAR-I-SHARIF, AFGHANISTAN :  Les talibans commençaient mardi à resserrer l'étau sur Mazar-i-Sharif, la plus grande ville du nord de l'Afghanistan, région d'où les civils fuyaient en masse devant leur avancée apparemment inéluctable.

Si Mazar-i-Sharif, cité historique et carrefour commercial, venait à tomber à son tour, le gouvernement n'aurait plus aucun contrôle sur le nord du pays, une région pourtant traditionnellement férocement opposée aux talibans.

C'est là qu'ils avaient rencontré l'opposition la plus acharnée lors de leur accession au pouvoir dans les années 1990. L'Alliance du Nord avait trouvé refuge dans le Nord-est pour mener la résistance lorsqu'ils dirigeaient le pays, entre 1996 et 2001.

Les talibans, qui avancent à un rythme effréné, contrôlent désormais cinq des neuf capitales provinciales du Nord - six sur 34 au total dans tout le pays - et des combats sont en cours dans les quatre autres. Après avoir conquis dimanche en quelques heures Kunduz, la grande ville du Nord-est, ainsi que Taloqan et Sar-e-Pul, les talibans ont ajouté lundi Aibak, capitale de la province de Samangan, à cette liste.

Ils s'étaient emparés samedi de Sheberghan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom, et vendredi de Zaranj, capitale de la lointaine province de Nimroz (sud-ouest), à la frontière avec l'Iran. Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont attaqué la périphérie de Mazar-i-Sharif, Pul-e-khomri et Faizabad, trois capitales provinciales du Nord, mais ont été repoussés, a indiqué le ministère de la Défense. Ils ont aussi été refoulés à Farah (ouest), selon la police locale.

«C'est leur combat»

Alors que les combats font rage dans le Nord, mais aussi dans le Sud autour de Kandahar et dans Lashkar Gah, une nouvelle réunion de négociations entre les talibans et le gouvernement devait avoir lieu mardi et mercredi à Doha.

Le processus de paix s'est ouvert en septembre dernier au Qatar, dans le cadre de l'accord de paix conclu en février 2020 entre les talibans et Washington prévoyant le départ total des troupes étrangères d'Afghanistan. Ce retrait doit être achevé d'ici le 31 août.

Mais les discussions sont au point mort et les talibans ont lancé une offensive en mai, quand a débuté ce retrait final. Après s'être emparés de vastes territoires ruraux sans rencontrer beaucoup de résistance, ils se sont tournés depuis début août vers les centres urbains.

Même si les espoirs sont minces de voir les pourparlers déboucher sur un résultat concret, les États-Unis ont décidé d'envoyer à Doha leur émissaire, Zalmay Khalilzad, pour "exhorter les talibans à cesser leur offensive militaire et à négocier un accord politique, seule voie menant à la stabilité et au développement en Afghanistan".

Mais l'administration du président Joe Biden n'a aucunement l'intention de changer de ligne. Elle maintiendra son soutien à Kaboul, mais c'est aux Afghans de prendre leur destin en mains. "C'est leur pays qu'il s'agit de défendre. C'est leur combat", a dit lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Les violences ont poussé des dizaines de milliers de civils à fuir leur foyer dans tout le pays ces dernières semaines, les talibans étant accusés de nombreuses atrocités dans les endroits tout juste passés sous leur coupe.

"Ils frappent et pillent", a déclaré Rahima, une femme qui campe maintenant avec des centaines de personnes dans un parc de Kaboul après avoir fui la province de Sheberghan.

«La peur dans leurs yeux»

"S'il y a une jeune fille ou une veuve dans une famille, ils les prennent de force. Nous avons fui pour protéger notre honneur", a-t-elle ajouté.

Farid, qui a dû quitter Kunduz, était tout autant désespéré. "Nous sommes tellement épuisés et nos cœurs sont noircis par la vie".

Lorsqu'ils étaient au pouvoir, les talibans avaient imposé leur version très stricte de la loi islamique. Les femmes avaient interdiction de sortir sans un chaperon masculin et de travailler, et les filles d'aller à l'école. Les femmes accusées de crimes comme l'adultère étaient fouettées et lapidées à mort.

Mardi, le calme était revenu dans le centre de Kunduz, selon des habitants interrogés par l'AFP. Les talibans ne patrouillaient plus les rues, où les commerces et restaurants avaient rouvert. Les affrontements se poursuivaient toutefois aux abords de l'aéroport resté aux mains des forces gouvernementales.

"Les gens ouvrent leur magasin et leur commerce. Mais vous pouvez encore voir la peur dans leurs yeux. La situation est très incertaine, les combats peuvent réapparaître en ville à tout moment", a déclaré Habibullah, un commerçant.

A Kandahar et Lashkar Gah, deux fiefs historiques des insurgés qu'ils tentent de reprendre, les civils restaient pris au piège des combats. Trois ont été tués et 20 blessés, dont des femmes et des enfants, ces 24 dernières heures, a indiqué l'hôpital Mirwais de Kandahar.

A Lashkar Gah, les hôpitaux des ONG Médecins sans frontières (MSF) et Emergency ont été touchés par un bombardement, sans qu'il y ait de blessés, a indiqué MSF lundi soir sur Twitter.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.