PARIS: La France poursuit ses évacuations d'Afghans menacés par les talibans malgré les attentats perpétrés jeudi près de l'aéroport de Kaboul, a annoncé jeudi soir l'état-major des armées.
"L'opération se poursuit et se poursuivra tant que tous les militaires français n'auront pas quitté l'Afghanistan", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni.
"On n'a rien interrompu. D'autres vols vers Kaboul sont programmés", a-t-il ajouté, sans plus de précisions, en référence au pont aérien mis en place entre la capitale afghane, Abou Dhabi et Paris.
Deux vols ont été organisés jeudi matin entre Kaboul et Abou Dhabi, avant l'attentat, et un troisième était programmé dans la soirée.
Les attentats ont fait de 13 à 20 morts et 52 blessés, selon un porte-parole des talibans. Plusieurs militaires américains ont été tués et blessés, a précisé le Pentagone.
"Ce qui s'est passé est très grave mais fait partie des planifications qu'on avait envisagées", a précisé une source militaire française. Une centaine de militaires français sont présents à l'aéroport pour faciliter les évacuations.
La France va tenter d'évacuer encore "plusieurs centaines" d'Afghans, mais sans garantie d'y parvenir en raison de la situation sécuritaire "extrêmement tendue" sur place, a annoncé le président Emmanuel Macron après les attentats.
Il a fait état de 20 bus avec à bord des binationaux ou des Afghans à évacuer, dont "plusieurs dans la file d'attente" à l'extérieur de l'aéroport où des milliers d'Afghans sont massés, cherchant désespérément à se faufiler pour pouvoir monter dans un avion.
Paris a prévu d'achever son opération vendredi soir, date-butoir "imposée" par les Américains, avait indiqué jeudi matin le Premier ministre Jean Castex.
Ce dispositif a permis d'évacuer plus de 2 700 personnes, pour l'essentiel des Afghans menacés pour leur engagement dans la société civile, notamment les droits des femmes, depuis la chute de Kaboul aux mains des talibans le 15 août.
Le Royaume-uni, qui a déjà évacué environ 15 000 personnes, dont de nombreux auxiliaires afghans employés par ses forces sur place, a aussi annoncé qu'il poursuivait ses opérations d'évacuation.
Les Pays-Bas ont effectué en revanche jeudi leur dernier vol, en réponse à une demande des forces américaines de quitter l'aéroport.