PARIS : L'association environnementale française Reclaim Finance, en partenariat avec 27 ONG, a lancé mardi un comparateur en ligne des politiques de sortie du charbon de grands groupes financiers internationaux.
Quatre mois après la sortie de sa version française, cet outil, nommé « Coal Policy Tool » et décliné cette fois à l'échelle mondiale, permet de comparer quelque 214 stratégies de sortie du secteur charbon mises en œuvre par des banques, compagnies d'assurances et gestionnaires d'actifs à travers le monde.
Selon Reclaim Finance, affiliée à l'ONG Les Amis de la Terre, « seulement 16 sont de qualité suffisante pour soutenir une sortie du secteur du charbon alignée avec les objectifs » de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.
« Si la France est en avance avec 15 de ces politiques » -la seizième étant l'œuvre de la banque italienne Unicredit- Reclaim Finance « liste aussi 28 autres acteurs français avec des politiques insuffisantes voire des plus lacunaires ».
Malgré cela, « les meilleures politiques se trouvent en Europe et particulièrement en France, où l'on trouve le plus grand nombre d'institutions financières ayant adopté des politiques sur le charbon et les révisant régulièrement pour adopter des normes plus élevées », concède l'association dans un communiqué.
« Les gestionnaires d'actifs américains, qui dominent le marché mondial, sont parmi les moins performants », estime Reclaim Finance, dont l'une des missions est de surveiller et de pointer les pratiques financières des groupes financiers en matière d'environnement.
« BlackRock est le seul gestionnaire d'actifs américain noté sur l'outil à avoir une politique sur le charbon » mais son annonce en janvier « relevait davantage de l'effet d'annonce puisque sa politique obtient un score de 0 sur tous les critères du Coal Policy Tool, sauf un », dénonce l'association.
« La qualité (des politiques) reste en effet un problème majeur », déplore-t-elle, en soulignant que les premières stratégies de qualité ont émergé « uniquement l'année dernière ».
« Nous ne pouvons plus reporter l'action dans un contexte où il nous faut désormais nous attaquer au problème du pétrole et du gaz. Les institutions financières doivent rompre avec la stratégie des petits pas », exhorte Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de Reclaim Finance, citée dans le communiqué.
Selon l'ONG, à l'exception des banques françaises, « les banques sont globalement à la traîne des ré/assureurs ; un nombre relativement plus élevé de ré/assureurs a adopté des critères d'exclusion suffisamment restrictifs en ce qui concerne les entreprises du secteur ».