Zabihullah Mujahid, l'éternel porte-parole des talibans, passe dans la lumière

Mujahid et ses assistants se sont souvent montrés bien plus réactifs ces dernières années que toutes les équipes de communication gouvernementales, publiant nombre de communiqués, répondant aux requêtes des journalistes, ou encore créant des groupes WhatsApp pour communiquer en direct avec eux. (Photo, AFP)
Mujahid et ses assistants se sont souvent montrés bien plus réactifs ces dernières années que toutes les équipes de communication gouvernementales, publiant nombre de communiqués, répondant aux requêtes des journalistes, ou encore créant des groupes WhatsApp pour communiquer en direct avec eux. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 août 2021

Zabihullah Mujahid, l'éternel porte-parole des talibans, passe dans la lumière

  • En 20 ans, les talibans ont évolué, s'adaptant aux modes de communication moderne pour en faire des outils de propagande
  • Pendant longtemps, le nom de Mujahid est resté omniprésent dans la machine médiatique bien huilée des islamistes

KABOUL : Pendant des années, le principal porte-parole des talibans, le mystérieux Zabihullah Mujahid, s'est tenu à l'abri des projecteurs, tout en amassant des milliers de suiveurs sur les réseaux sociaux, où il a décrit en direct les étapes de leur retour victorieux.

Deux jours après l'entrée des islamistes dans Kaboul et leur prise du pouvoir le 15 août, l'homme s'est présenté pour la première fois aux yeux du public, lors d'une conférence de presse improvisée dans la capitale.

A première vue, rien ne distinguait le porte-parole taliban des autres responsables du mouvement. D'âge mûr, il portait un turban noir et la barbe fournie, et affichait une placidité forgée par des décennies de guerre.

"Nous avons expulsé les étrangers", a-t-il souligné dans ses remarques préliminaires.

Une dizaine de jours plus tôt, il avait fièrement annoncé sur les réseaux sociaux l'assassinat du chef du service de communication du gouvernement, Dawa Khan Menapal, "dans une attaque spéciale menée par des moudjahidines".

Désormais assis dans le siège même de Menapal, il s'est appliqué à rassurer son audience sur les intentions des talibans, affirmant qu'ils avaient changé par rapport à leur précédent passage au pouvoir, entre 1996 et 2001.

Ils avaient alors imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, et voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments.

"Tous ceux qui sont dans le camp opposé sont pardonnés de A à Z. Nous ne chercherons pas à nous venger", a-t-il affirmé devant ce qui reste du corps médiatique afghan à Kaboul.

Machine médiatique bien huilée

De nombreux journalistes afghans ont fui le pays dans les vols d'évacuation, ou continuent à se cacher, depuis la prise de pouvoir des talibans, craignant d'être victimes de représailles.

Pendant longtemps, la presse s'est demandée si Zabihullah Mujahid n'était qu'une seule et même personne, tant ce nom symbolique - "mujahid" veut dire "combattant pour la foi", un terme très utilisé par les talibans pour décrire leurs hommes - est resté omniprésent dans la machine médiatique bien huilée des islamistes depuis plus de 15 ans.

L'homme s'est montré détendu et sûr de lui pour ses débuts publics lors de cette conférence de presse diffusée en direct à la télévision.

Deux décennies plus tôt, la télévision était interdite sous le régime taliban, comme le cinéma, la musique et d'autres formes de divertissement, jugées immorales.

Quand lui on a demandé si le nouveau pouvoir s'attendait à ce que les Afghans leur pardonnent les violences et les attentats qui ont caractérisé ces 20 dernières années, M. Mujahid n'a pas éludé la question.

Les pertes humaines, toutes douloureuses qu'elles soient, en valaient la peine, a-t-il argué. "Une énorme force d'occupation a été vaincue".

En 20 ans, les talibans ont évolué, s'adaptant aux modes de communication moderne pour en faire des outils de propagande.

"Les talibans comprennent que la guerre de l'information est la guerre moderne", a écrit Richard Stengel, un ancien sous-secrétaire d’État de l'administration Obama, dans un éditorial pour le New York Times.

"Ils ne cherchent pas à construire une nouvelle plateforme (de communication); ils tentent de s'intégrer et de dominer le paysage déjà existant", a-t-il ajouté.

Mujahid et ses assistants se sont souvent montrés bien plus réactifs ces dernières années que toutes les équipes de communication gouvernementales, publiant nombre de communiqués, répondant aux requêtes des journalistes, ou encore créant des groupes WhatsApp pour communiquer en direct avec eux.

Bien peu est connu de son passé au sein du mouvement. Mais il s'est imposé comme le principal porte-parole des talibans, même si d'autres, comme Suhail Shaheen, basé au Qatar, où se trouve leur bureau politique, ont tenu un rôle plus public.

Durant les derniers mois de l'ascension des islamistes vers le pouvoir, c'est lui qui a gagné la bataille de la communication contre le gouvernement, détaillant minutieusement l'avancée fulgurante de leurs combattants, un peu à la façon d'un ministre de l'Information.

Ses déclarations, plutôt souvent rapidement confirmées par les faits, ont contribué à ancrer dans la population et à l'étranger l'idée que la victoire finale des talibans était inéluctable, ce qui a favorisé la chute de certaines villes, parfois tombées sans offrir la moindre résistance.

Maintenant au pouvoir, M. Mujahid se retrouve devant une nouvelle tâche ardue: convaincre les Afghans et le monde que les talibans sont capables de gouverner leur pays.

"Tous les problèmes peuvent être résolus en discutant", a-t-il dit mardi aux journalistes, lors de sa seconde conférence de presse. "Nous voulons rassurer nos frères. Nous avons le même pays et les mêmes objectifs".


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.