PARIS: Emmanuel Macron et son exécutif, qui ont retrouvé mercredi le conseil des ministres, préparent une rentrée d'initiatives tous azimuts - relance, jeunesse, sécurité et un plan pour Marseille - avec l'espoir d'enfin commencer de tourner la page du Covid.
Le chef de l'Etat a réuni mercredi successivement un "Conseil restreint de défense et de sécurité nationale" -dans le contexte de la chute de Kaboul aux mains des talibans-, puis le désormais habituel Conseil de défense Covid et enfin le Conseil des ministres, à l'issue desquels a été acté un report au 13 septembre de la rentrée scolaire dans les Antilles en raison de la détérioration de la situation sanitaire.
Il montera ensuite en première ligne pour dérouler quatre semaines de thématiques-clés... à condition que la crise sanitaire confirme son amélioration en métropole et que la rentrée scolaire ne voie se multiplier ni les clusters ni les manifestations.
Préalable espéré, atteindre les 50 millions de primo-vaccinés au 31 août, "une étape décisive", selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Septembre verra aussi l'extension du pass sanitaire aux 12-17 ans, une campagne de vaccination des élèves et des étudiants et l'entrée en vigueur de la vaccination obligatoire pour les soignants et une série d'autres professions.
A huit mois du premier tour de la présidentielle, l'exécutif fait preuve d'un prudent regain d'optimisme, nourri par le reflux du chômage à son niveau d'avant-Covid et une prévision de croissance de 6%.
La cote de popularité du président a aussi grimpé à 41% en août, selon un sondage Ifop, nettement supérieure à celle de ses prédécesseurs au même stade de leurs mandats.
De Marseille à "France 2030"
Première étape de la rentrée, un sommet social les 1er et 2 septembre à Matignon, où Jean Castex recevra les partenaires sociaux en entretiens bilatéraux. Au menu, la réforme des retraites, pour l'instant au point mort, et la réforme de l'assurance-chômage, qu'Emmanuel Macron veut faire appliquer dès le 1er octobre.
Auparavant, le Premier ministre a reçu mercredi les présidents de groupes parlementaires pour faire un point sur la situation sanitaire, durant lequel il a été interpellé notamment sur le renforcement de la médecine scolaire, ou sur les critères exacts pour recevoir une 3e dose de vaccin. Ce dernier point pourrait être éclairci jeudi lors d'une interview matinale sur RTL.
La semaine prochaine, le chef de l'Etat devrait se rendre à Marseille, en compagnie de plusieurs ministres, pour annoncer un grand "plan Marseille", interministériel, portant notamment sur les questions de sécurité, de rénovation urbaine, de logement et d'éducation, dont la rénovation des écoles.
Cette initiative vise aussi à répondre aux violences qui secouent la cité phocéenne, où se multiplient les règlements de comptes dans les quartiers touchés par les trafics de drogue. Ce week-end, quatre jours après la mort d'un adolescent de 14 ans, encore trois hommes ont été tués.
Le président assistera dans la foulée au Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille, l'occasion de parler écologie.
La semaine du 6 septembre sera consacrée à la relance économique, avec la présentation du plan "France 2030", un nouveau plan de 20 milliards d'investissements à long terme, qui s'ajouteront aux 100 milliards déjà annoncés. Le gouvernement prépare également des mesures d'aides aux indépendants, artisans et autoentrepreneurs, les moins aidés pendant la crise.
Emmanuel Macron devrait la semaine suivant clôturer lui-même le Beauvau de la sécurité, vaste concertation sur les forces de l'ordre, allant du schéma du maintien de l'ordre aux réponses pénales, en passant par les moyens d'action et les contrôles internes.
La présidentielle désormais en vue, Emmanuel Macron n'entend pas être placé sur la défensive sur le régalien, notamment la sécurité et l'immigration, le principal angle d'attaque de la droite et du Rassemblement national.
La dernière semaine de septembre devrait enfin le voir présenter le "revenu d'engagement" pour les jeunes qu'il avait annoncé le 12 juillet.
Destiné aux jeunes sans emploi ou sans formation, soit plus d'un million de personnes, ce dispositif devrait comprendre un accompagnement individualisé et un revenu d'environ 500 euros, à condition que le jeune s'engage à suivre un parcours d'insertion.
L'exécutif s'apprête ainsi à occuper le terrain par l'action au moment où, dans tous les courants politiques, les prétendants à l'Elysée s'affirment. Ce sera notamment le cas ce week-end, à travers les réunions de rentrée de plusieurs partis ou candidats, notamment au PS, à La France Insoumise ou chez Les Républicains.