Au Liban, une moto et une voiture pour parvenir à une patiente

Afin d’éviter les files d’attente pour le carburant qui paralysent le Liban (en haut à droite), le Dr Julien Lahoud (en bas à droite) a été contraint de faire du stop avec un motocycliste pour rejoindre une patiente qui accouchait. (Photo, AFP/Archives/Twitter: @julienylahoud)
Afin d’éviter les files d’attente pour le carburant qui paralysent le Liban (en haut à droite), le Dr Julien Lahoud (en bas à droite) a été contraint de faire du stop avec un motocycliste pour rejoindre une patiente qui accouchait. (Photo, AFP/Archives/Twitter: @julienylahoud)
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Publié le Mercredi 25 août 2021

Au Liban, une moto et une voiture pour parvenir à une patiente

  • Un médecin arrête un motocycliste en pleine rue et lui demande de le conduire à l’hôpital pour éviter les files d’attente aux stations-service
  • «Heureusement, je suis arrivé à temps et elle a accouché sans qu’il n’y ait de complications», assure le Dr Julien Lahoud

BEYROUTH : La crise massive de carburant au Liban a contraint un médecin à utiliser deux motos et une voiture afin d’éviter les embouteillages que causent par les files d’attente aux stations-service, et pouvoir se rendre à l’opération d’accouchement urgente de sa patiente. En moins d’une heure, le Dr Julien Lahoud, obstétricien-gynécologue libanais, a été contraint de recourir à des moyens de transport inhabituels pour rejoindre sa patiente, en travail depuis 8h lundi matin.

«Ma patiente était à son neuvième mois, et je l’avais opérée dans le passé pour une césarienne», a indiqué le Dr Lahoud à Arab News mardi, racontant ce qui s’était passé en raison des routes bloquées.

Il a précisé que «la patiente souffrait et qu’il lui a fallu quelques heures pour atteindre l’hôpital» situé à Ghazir, une ville à l’est de Beyrouth.

Le médecin avait quitté sa clinique dans la capitale en direction de Jounieh (à environ 25 km). Il s’est alors retrouvé coincé dans un embouteillage intense, causé par des blocages routiers et des files de voitures de plusieurs kilomètres devant les stations le long de l’autoroute Beyrouth-Dora-Dbayeh-Jounieh.

«Nous voyons depuis quelques temps les voitures faire la file devant les stations-service. Par précaution, je garde en général un vélo dans le coffre de ma voiture, et je l’utilise pour les courtes distances», mentionne le Dr Lahoud. Mais il précise que ce n’était pas faisable lundi, en raison de la distance.

Ce jour-là, la circulation était pratiquement à l’arrêt, et la première partie du trajet du médecin vers Ghazir a dû se faire à moto.

«Je me suis déplacé en voiture à un moment où la circulation s’était décongestionnée près de Dbayeh. La voiture a parcouru une certaine distance mais elle s’est complètement arrêtée après le tunnel de Nahr Al-Kalb», a-t-il confié.

Sans hésiter une seconde, il ouvre la fenêtre de la voiture et arrête le premier motocycliste qu’il voit. «Sans même le connaître, je n’ai pas hésité à lui demander s’il pouvait me déposer à l’hôpital. Il a immédiatement accepté», raconte le Dr Lahoud, qui qualifie son « sauveteur» de «courageux».

Le généraliste explique que la situation médicale de sa patiente était critique, puisqu’elle avait déjà subi une césarienne, et que le temps était un facteur important.

«Heureusement, je suis arrivé à temps et elle a accouché sans qu’il n’y ait de complications. Son mari est arrivé en retard à cause des embouteillages», dit-il.

Le Dr Lahoud a partagé son expérience sur les réseaux sociaux, affirmant que la mère et son enfant se portent bien, mais qu’on ne pouvait pas en dire autant de son pays. «Le Liban ne va PAS bien», martèle-il.

Les médecins subissent de plein fouet les effets de la crise du carburant et des routes bloquées ces dernières semaines, déplore le Dr Lahoud.

«Certains propriétaires de stations-service nous fournissaient du carburant, mais malheureusement, nous hésitons à les solliciter car ils sont constamment fâchés par la crise actuelle», a-t-il déclaré, expliquant que les médecins ont dû s’entraider.

Le prix du carburant au Liban devrait doubler après que l’État a décidé samedi de modifier le taux de change utilisé pour tarifer les produits pétroliers, afin de remédier aux graves pénuries qui ont paralysé le pays.

Les routes sont bloquées aux quatre coins du Liban, les automobilistes font la file pour se procurer le peu d’essence qui reste. Par ailleurs, les prix s’envolent sur le marché noir, et certaines confrontations pour de l’essence ont été fatales.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".