TRIPOLI: Dix-huit migrants cherchant à rejoindre l'Europe sont morts noyés dans un naufrage au large de la côte ouest de la Libye, a-t-on appris mardi de sources concordantes, un nouveau drame de l'immigration clandestine en Méditerranée.
Dix-huit Egyptiens sont morts dans le naufrage de leur embarcation et 51 autres migrants ont été secourus, a indiqué mardi à l'AFP un responsable des gardes-côtes libyens, qui s'appuie sur les témoignages des rescapés pour dresser ce bilan.
"Seize migrants parmi lesquels une femme et un enfant ont disparu (dimanche) au large de Zouara, 48 migrants ont survécu", avait rapporté lundi sur Twitter l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) citant le décompte de son système de données Missing Migrants Project.
La ville de Zouara est située à 120 kilomètres de la capitale Tripoli, sur la côte ouest de la Libye, pays d'Afrique du Nord plongé dans le chaos depuis 2011.
Malgré une insécurité persistante, la Libye demeure un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l'Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km des côtes libyennes.
Le pays de quelque sept millions d'habitants est devenu depuis la révolte de 2011 la plaque tournante du trafic d'êtres humains sur le continent.
Des dizaines de milliers de migrants, venus pour la plupart d'Afrique subsaharienne et en quête d'un eldorado en Europe, y sont la proie de trafiquants quand ils ne meurent pas en tentant la traversée.
Le nombre de migrants décédés en mer en tentant de rejoindre l'Europe a plus que doublé cette année, a souligné à la mi-juillet l'OIM. Près de 970 personnes ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année.
Le dernier drame en date est survenu fin juillet, quand une soixantaine de migrants sont morts noyés dans un naufrage au large de la côte ouest de la Libye.
Toujours selon l'OIM, 20 257 migrants ont été interceptés entre janvier et août et renvoyés vers la Libye.
Les garde-côtes libyens font face à de multiples accusations de mauvais traitements, tandis que les candidats interceptés sont placés dans des centres de détention où ils croupissent dans des conditions déplorables régulièrement décriées par les ONG.