Les évacuations à risque se poursuivent à Kaboul, l'aviation civile américaine mobilisée

Une enfant sourit en attendant de monter à bord de son vol lors d'une évacuation à l'aéroport international Hamid Karzai de Kaboul, le 21 août 2021. (Photo, AFP)
Une enfant sourit en attendant de monter à bord de son vol lors d'une évacuation à l'aéroport international Hamid Karzai de Kaboul, le 21 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 23 août 2021

Les évacuations à risque se poursuivent à Kaboul, l'aviation civile américaine mobilisée

  • Les scènes de panique et de désespoir, qui se succèdent depuis une semaine à l'aéroport de Kaboul, ont provoqué la mort de plusieurs civils
  • Les États-Unis ont réquisitionné l'aviation civile américaine pour accélérer les efforts d'évacuation d'ici le 31 août

KABOUL: Aéroport congestionné, menaces sur la sécurité, des morts dans le chaos... Une semaine après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, des milliers de personnes tentaient toujours dimanche de fuir leur pays au péril de leur vie, tandis que les opérations d'évacuations des pays étrangers se poursuivent dans des conditions difficiles. 

Les scènes de panique et de désespoir, qui se succèdent depuis une semaine à l'aéroport de Kaboul, ont provoqué la mort de plusieurs civils. 

Les États-Unis ont réquisitionné l'aviation civile américaine pour accélérer les efforts d'évacuation d'ici le 31 août, date fixée par l'administration américaine pour le retrait définitif de ses forces d'Afghanistan.

«Mathématiquement impossible»

Depuis le 14 août, environ 25 100 personnes ont été évacuées d'Afghanistan à bord d'avions militaires américains et de pays alliés, selon la Maison Blanche.

Dans une interview à la chaîne ABC, le président Joe Biden a indiqué que les États-Unis prévoyaient d'évacuer tous les Américains (entre 10 000 et 15 000 personnes), et espéraient pouvoir faire de même pour les alliés afghans et leurs familles (entre 50 000 et 65 000 personnes).

"Les Américains veulent sortir 6 .000 personnes avant la fin du mois. C'est mathématiquement impossible", a néanmoins jugé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Les États-Unis ont réquisitionné les avions de plusieurs compagnies aériennes privées afin d'aider à l'évacuation des personnes fuyant l'Afghanistan, a indiqué dimanche le ministère de la Défense américain. Ils ne décolleront pas de Kaboul, mais aideront à transporter les personnes ayant été évacuées vers des pays tiers, comme le Qatar ou les Émirats arabes unis. 

"Nous allons continuer (...) de travailler aussi dur que possible pour faire sortir autant de gens que possible", a déclaré dimanche le chef du Pentagone Lloyd Austin.

Des milliers de personnes ont déjà été exfiltrées à bord d'appareils dépêchés dans l'urgence par les pays occidentaux. Le but: évacuer leurs ressortissants, leur personnel diplomatique et les citoyens afghans qui ont travaillé avec eux ainsi que leurs proches.

Les talibans accusent les États-Unis

Les États-Unis sont responsables du chaos à l'aéroport et cela doit cesser "le plus tôt possible", a estimé dimanche un haut responsable taliban.

"L’Amérique, avec toute sa puissance et ses équipements (...), a échoué à ramener l'ordre à l'aéroport. Il y a la paix et le calme dans tout le pays, mais il n'y a que le chaos à l'aéroport de Kaboul (...) Cela doit cesser le plus tôt possible", a déclaré Amir Khan Mutaqi.

Naissance dans un avion américain

Une Afghane a donné naissance à une petite fille dans un avion militaire américain qui l'évacuait vers la base de Ramstein, dans l'ouest de l'Allemagne, a annoncé le commandement mobile aérien de l'US Air Force sur Twitter.

En plein vol samedi depuis une base américaine au Moyen-Orient, la femme enceinte a commencé à ressentir des contractions et "des complications". La mère et la petite fille "sont en bonne santé", selon ce tweet. 

Le rôle des pays du Golfe

Plus de 7 000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan vers le Qatar, selon l'État du Golfe.

Les Émirats arabes unis disent pour leur part avoir facilité la sortie de 8 500 personnes, que ce soit avec leurs propres avions ou l'utilisation de leurs aéroports.

Selon l'ambassadeur américain au Koweït dimanche, le pays a permis l'évacuation de 850 citoyens américains et membres du personnel diplomatique aux États-Unis.

La compagnie nationale de Bahreïn, Gulf Air, a annoncé un vol commercial depuis sa base aérienne d'Isa jusqu'à Dulles, l'aéroport international de la capitale fédérale américaine, Washington.

Rotations aériennes tous azimuts

Selon le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, environ 1 600 civils afghans ont été évacués par l'Italie en moins d'une semaine - sur un objectif de 2 500.

Le Royaume-Uni a évacué près de 4 000 personnes d'Afghanistan depuis le 13 août, à l'aide de plus d'un millier de soldats britanniques, selon le ministère de la Défense.

Le Danemark dit avoir évacué 450 personnes, dont environ 30 interprètes afghans ayant travaillé pour ce pays.

Plus de 350 personnes "ont à présent atterri en Pologne en provenance d'Afghanistan", a déclaré de son côté dimanche le vice-ministre polonais des affaires étrangères, Marcin Przydacz.

Depuis une semaine, l'armée française a transporté environ 600 personnes, principalement des Afghans, sur cinq vols depuis Kaboul. Un sixième vol est attendu dimanche soir.

Les États-Unis ont par ailleurs arrangé le transfert de nombreux évacués vers leur base militaire de Ramstein en Allemagne, en complément des évacuations vers les pays de la région comme le Qatar.

L'Espagne accueille des collaborateurs des États-Unis en transit

Madrid et Washington ont annoncé dimanche l'utilisation des bases militaires espagnoles de Moron et Rota (Sud) pour accueillir les collaborateurs afghans des États-Unis en transit. 

Un avion espagnol parti d'Afghanistan est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Torrejon de Ardoz, près de Madrid, avec 46 collaborateurs de l'Espagne et 64 des États-Unis en transit, selon le gouvernement espagnol. 

Deux autres avions militaires espagnols sont partis dimanche matin de Kaboul pour Dubaï puis l'Espagne avec 177 personnes évacuées au total.

Réticences turque et russe

Le président russe Vladimir Poutine a appelé dimanche à empêcher les flux de réfugiés afghans parmi lesquels pourraient se trouver des "combattants déguisés".

"Mais qui peut être (caché) parmi ces réfugiés, comment peut-on le savoir?"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche que la Turquie ne pourrait "endosser la responsabilité des pays-tiers" pour accueillir les Afghans ayant travaillé pour les institutions occidentales qui sont aujourd'hui menacés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.