Josep Borrell : «Impossible» d'évacuer tous les personnels afghans de Kaboul pour le 31 août

«Les mesures de contrôle et de sécurité des américains sont très fortes. Nous nous sommes plaints. Nous leur avons demandé de montrer plus de flexibilité». (Photo, AFP)
«Les mesures de contrôle et de sécurité des américains sont très fortes. Nous nous sommes plaints. Nous leur avons demandé de montrer plus de flexibilité». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

Josep Borrell : «Impossible» d'évacuer tous les personnels afghans de Kaboul pour le 31 août

  • «Si les Américains partent, les Européens n'ont pas la capacité militaire d'occuper et de sécuriser l'aéroport militaire et les talibans prendront le contrôle»
  • Josep Borrell a jugé nécessaire de discuter avec les talibans. «Si vous voulez faire sortir votre staff, il faut discuter avec les talibans», a-t-il expliqué

BRUXELLES : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé "impossible" d'évacuer tous les collaborateurs afghans des pouvoirs occidentaux avant le 31 août et a déploré que les mesures de sécurité prises par les Etats-Unis à l'aéroport de Kaboul entravent cette évacuation, dans un entretien samedi à l'AFP.

L'administration américaine a fixé au 31 août la date du retrait définitif de ses forces d'Afghanistan et prévoit d'évacuer plus de 30 000 Américains et civils afghans. 

"C'est mathématiquement impossible", a jugé Josep Borrell dans cet entretien réalisé par téléphone. 

"A ce que je sache, les Américains n'ont pas annoncé qu'ils allaient rester au delà de cette date. Mais ils peuvent changer d'avis", a-t-il ajouté.

"Le problème est l'accès à l'aéroport. Les mesures de contrôle et de sécurité des américains sont très fortes. Nous nous sommes plaints. Nous leur avons demandé de montrer plus de flexibilité. Nous n'arrivons pas à faire passer nos collaborateurs", a-t-il confié.

La seule délégation de l'UE a Kaboul compte environ 400 collaborateurs afghans et leurs familles. Elle a promis de les évacuer, mais 150 seulement sont à ce jour arrivés en Espagne. 

 

Le Canada a évacué près de 1 000 Afghans dans des conditions "chaotiques"

Le Canada a évacué près de 1 000 Afghans de leur pays, ont affirmé samedi de hauts responsables gouvernementaux canadiens, en pointant la dangerosité de la situation autour de l'aéroport de Kaboul.

"A ce jour, nous avons évacué près de 1 000 ressortissants afghans qui risquaient de subir des représailles pour leur travail avec le Canada et les pays alliés", ont-ils indiqué lors d'un point presse téléphonique.

Les personnes évacuées ne sont pas toutes destinées à être accueillies au Canada. 

Près de 800 Afghans sont arrivés au Canada dans le cadre d'un nouveau programme spécial d'immigration, ont-ils précisé.

Les autorités canadiennes ont reçu environ 6 000 demandes, dont près de la moitié ont été traitées et approuvées.

Le Canada s'est engagé récemment à accueillir 20 000 réfugiés afghans dans le cadre de ce programme.

"Les conditions sur le terrain sont précaires, chaotiques et désespérées", ont souligné ces hauts responsables canadiens, évoquant une "mission dangereuse".

"C'est chaotique et désespéré à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'aéroport en ce moment", ont-ils précisé. 

"Le simple fait de se rendre à l'aéroport est extrêmement dangereux", ont-ils admis.

Le Canada a repris jeudi ses vols vers Kaboul en envoyant deux avions militaires, pour la première fois depuis la prise de Kaboul par les talibans.

Samedi, l'ambassade des Etats-Unis en Afghanistan a exhorté les ressortissants américains à éviter de se déplacer vers l'aéroport de Kaboul à cause de "potentielles menaces de sécurité". 

La gigantesque opération d'évacuation dans la capitale afghane, représente "l'une des plus difficiles de l'histoire", selon le président américain Joe Biden.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir évacué environ 17 000 personnes depuis le 14 août.

"Il s'agit des collaborateurs actifs. Mais le nombre des Afghans qui ont travaillé avec nous au cours de ces 20 années est beaucoup plus important", a-t-il souligné.

"Kaboul compte deux aéroports. L'aéroport civil est entre les mains des talibans et aucun vol ne part. Les Américains contrôlent l'aéroport militaire. Les avions embarquent les gens qui sont sur le tarmac. Dans l'avion qui est arrivé à Madrid aujourd'hui, un tiers des passagers sont américains", a-t-il précisé.

"Si les Américains partent, les Européens n'ont pas la capacité militaire d'occuper et de sécuriser l'aéroport militaire et les talibans prendront le contrôle", a-t-il affirmé. Les Américains, avec les Britanniques, ont déployé 6 000 militaires pour contrôler l'aéroport militaire.

Josep Borrell a jugé nécessaire de discuter avec les talibans. "Si vous voulez faire sortir votre +staff+, il faut discuter avec les talibans", a-t-il expliqué.

"Tout le monde cherche à passer des accords avec les talibans. Nous avons des contacts avec les talibans, mais pas avec les dirigeants", a-t-il précisé.

"Parler ne veut pas dire reconnaitre", a-t-il insisté.

"Mais il sera impossible de faire sortir de Kaboul tous les afghans qui ont besoin de protection. C'est impossible. C'est inimaginable. Il ne faut pas raconter d'histoires. Il y a des priorités. Nous voulons faire sortir nos ressortissants et les collaborateurs afghans", a-t-il averti.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.