Une rentrée littéraire marquée par le poids de l'Histoire

Des piles de livres chez l'éditeur français Grasset, lors du salon du livre 2013 à Paris. Archives/AFP
Des piles de livres chez l'éditeur français Grasset, lors du salon du livre 2013 à Paris. Archives/AFP
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Une rentrée littéraire marquée par le poids de l'Histoire

  • Après avoir craint le pire lors des confinements et des fermetures de librairies de 2020, mais été surprise par de très bons chiffres depuis décembre, la filière du livre attaque cette période cruciale avec beaucoup d'optimisme
  • Juillet a été «très bon pour la librairie. Toujours pas de baisse de fréquentation par rapport à juillet 2020», témoignait par exemple un libraire anonyme sur Twitter, @librairesecache

PARIS : Le poids de l'Histoire et les blessures qu'il engendre marquent les romans de la rentrée littéraire, qui voit débouler sur les étals des libraires plus de 500 titres candidats aux prix d'automne.

Après avoir craint le pire lors des confinements et des fermetures de librairies de 2020, mais été surprise par de très bons chiffres depuis décembre, la filière du livre attaque cette période cruciale avec beaucoup d'optimisme.

Juillet a été "très bon pour la librairie. Toujours pas de baisse de fréquentation par rapport à juillet 2020", témoignait par exemple un libraire anonyme sur Twitter, @librairesecache. Et la deuxième quinzaine d'août signe, comme toujours, l'arrivée de poids lourds attendus par des lecteurs impatients.

Amélie Nothomb, fidèle au rendez-vous chaque année, publie l'un de ses meilleurs romans, "Premier sang" (Albin Michel), mémoires fictifs de son père décédé l'an dernier. Où l'on découvre une famille excentrique, et redécouvre un épisode tragique de l'histoire de l'ex-Zaïre par ce diplomate belge.

"Je n'aurai pas le Goncourt (...) Ils considèrent que je suis une autrice à succès et que je n'en ai pas besoin, et ça peut se défendre", affirmait-elle au Parisien mardi.

Drames du XXe siècle

Sorj Chalandon avec "Enfant de salaud" (Grasset), Marc Dugain avec "La Volonté" (Gallimard), François Noudelmann avec "Les Enfants de Cadillac" (Gallimard) évoquent également leur ascendance au milieu des drames et des guerres du XXe siècle.

L'Holocauste hante d'autres auteurs: Anne Berest fouille ses racines juives après avoir reçu "La Carte postale" (Grasset) ou Gisèle Berkman qui décrit une survivante dans "Madame" (Arléa). L'antisémitisme d'avant la Première Guerre mondiale est le sujet de la fresque de Christophe Donner, "La France goy" (Grasset), tandis que Jean-Christophe Grangé évoque des assassinats dans la haute société berlinoise de la fin des années 30 dans "Les Promises" (Albin Michel, sortie le 9 septembre).

Les tourments de l'Afrique et de l'esclavage pointent dans "Mamba Point blues" (Presses de la Cité) de Christophe Naigeon, qui fait voyager entre New York, la France et le Liberia, ou dans "La Porte du voyage sans retour" (Seuil) de David Diop, romancier fraîchement couronné du Booker Prize international, qui signe une version romancée des aventures d'un naturaliste français au Sénégal au XVIIIe siècle. De blues il est aussi question dans "Delta Blues" (Grasset) de Julien Delmaire, qui raconte la naissance de cette musique dans le delta du Mississippi.

Plus près de nous dans le temps, Philippe Jaenada fouille le fait divers le plus marquant des années 60, l'affaire Lucien Léger: "Au printemps des monstres" (Mialet-Barrault). Michaël Prazan trace le portrait d'un ancien de l'Armée rouge japonaise avec "Souvenirs du rivage des morts" (Rivages), et Julie Ruocco explore le Kurdistan syrien et ses alentours, ravagés par le conflit de ces dix dernières années, dans "Furies" (Actes Sud).

Musso bien après

Autres histoires, très personnelles celles-ci: celles de Christine Angot qui reconstitue précisément son passé de victime d'inceste ("Le Voyage dans l'Est", Flammarion), et d'Emmanuelle Lambert qui se remémore les beaux moments avec un père emporté par le cancer ("Le Garçon de mon père", Stock).

L'épopée de deux femmes dissemblables dans "La Définition du bonheur" (Gallimard) de Catherine Cusset, les traumatismes d'un ancien poilu dans "Une certaine raison de vivre" (Robert Laffont) de l'acteur Philippe Torreton, une sombre histoire racontée par Tanguy Viel, "La Fille qu'on appelle" (Minuit), ou encore "Plasmas" (Rivages), fiction futuriste déroutante de Céline Minard, ont attiré l'attention de la critique.

Mais le roi des ventes promet d'être encore Guillaume Musso, qui attend le 21 septembre, bien après tous les livres cités ci-dessus, pour débouler avec "L'Inconnue de la Seine" (Calmann-Lévy).

Au rayon étranger, "Shuggie Bain" (Globe) du Britannique Douglas Stuart, qui évoque la classe ouvrière au temps du thatchérisme. "Madame Hayat" (Actes Sud) du Turc Ahmet Altan, écrit en prison et pas édité dans son propre pays, et "God loves Haïti" (Caraïbéditions) de Dimity Elias Léger, sont des témoignages de la force de la littérature face à la politique.

Cette rentrée marque également le retour du prix Nobel de littérature, le Britannique Kazuo Ishiguro ("Klara et le soleil", Gallimard) et de l'Américain Richard Ford ("Rien à déclarer", L'Olivier).


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com