Du pétrole au Maroc, l’espoir est permis!

L'unique raffinerie pétrolière du Maroc, à Mohammedia, le 22 juin 2019. AFP/Archives
L'unique raffinerie pétrolière du Maroc, à Mohammedia, le 22 juin 2019. AFP/Archives
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Du pétrole au Maroc, l’espoir est permis!

  • Les bassins sédimentaires marocains restent largement sous-explorés, avec une moyenne de 0,05 puits pour 100 km2, contre 10 puits à l’échelle internationale
  • Pour attirer les investisseurs, le Maroc a amendé son Code des hydrocarbures: il y a introduit plusieurs avantages fiscaux et en a fait le Code le plus compétitif au niveau mondial

CASABLANCA: Au début du mois d’août , une information inédite a fait le tour des réseaux sociaux et de quelques médias marocains: le Maroc aurait découvert un énorme gisement pétrolier estimé à plus de 2 milliards de barils d’or noir. Le permis d’exploration d’Inezgane, ville située au large de la station balnéaire d’Agadir, sur la côte atlantique sud du Maroc, semblait représenter une exceptionnelle opportunité.

L’information a rapidement été relayée sur les réseaux sociaux et elle n’a pas manqué de susciter joie et fierté. Le Maroc est en effet un pays importateur d’énergie et sa facture dans ce domaine pèse sur le budget de l’État (26,4 milliards de dirhams marocains, soit 2,5 milliards d’euros, en 2020). Pour tenter d’alléger ce coût, le Royaume s’est d’ailleurs engagé dans une stratégie ambitieuse qui a pour objectif d'atteindre 52% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays à l’horizon 2030.

Une affaire Talsint bis

Toutefois, la découverte d’Inezgane s’est révélée un Talsint bis. Souvenez-vous, cette affaire avait défrayé la chronique en 1999 lorsque l’entreprise Lone Star Energy Corporation, fondée par John Paul DeJoria, avait annoncé la découverte de plusieurs milliards de barils de pétrole à Talsint, une petite commune rurale située dans la province marocaine de Figuig, dans la région de l'Oriental. En réalité, l’information était fausse.

Cependant, dans le cas de la prétendue découverte d’Inezgane, il s’agissait plutôt d’une mauvaise interprétation d’un communiqué publié par Europa Oil & Gas le 3 août dernier: l’entreprise avait fait référence à une récente évaluation qui estimait à 2 milliards de barils de pétrole le potentiel des ressources des cinq permis d’exploration qu’elle détient dans cette région. C’était une estimation, non une découverte, comme l’a expliqué quelques jours après l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym).

Le démenti de l’Onhym

L’Onhym a publié un démenti dans lequel il précise que «les travaux géologiques et d’interprétation des données disponibles (géologie, sismique 2D et 3D, anciens puits) ont permis d’identifier plusieurs prospects dont les ressources potentielles sont estimées par la compagnie à 2 milliards de barils». Il s’agit là «de ressources potentielles, et non de réserves prouvées», indique l’Onhym. Le processus d’exploration doit, par ailleurs, se poursuivre avec des travaux spécifiques complémentaires destinés à mieux comprendre le système pétrolier et à mieux cibler les structures à forer, note encore l’Office national des hydrocarbures et des mines.

Le sous-sol marocain est sous-exploité

S’il est permis de croire qu’une découverte majeure peut être faite au Maroc, il est nécessaire de rappeler que la prospection pétrolière, dans ce pays, n’en est qu’à ses balbutiements. Le sous-sol marocain demeure largement sous-exploité. Les bassins sédimentaires marocains restent nettement sous-explorés, avec une moyenne de 0,05 puit pour 100 km2, contre 10 puits à l’échelle internationale. Ils présentent pourtant des systèmes pétroliers potentiellement favorables à l’accumulation de gisements d’hydrocarbures. D’ailleurs, plusieurs découvertes ont eu lieu depuis le début du XXe siècle. Elles ont révélé des gisements modestes, qui ont fourni à certains industriels marocains leurs besoins en énergie.

Un Code des hydrocarbures compétitif

Pour attirer les investisseurs, le Maroc a amendé son Code des hydrocarbures: il y a introduit plusieurs avantages fiscaux (voir encadré) et en a fait le Code le plus compétitif au niveau mondial. Le Maroc figure donc aujourd’hui dans les radars des grands groupes d’exploration pétrolière comme BP, Total, Repsol, Eni, Kosmos Energy ou Qatar Petroleum. Chacun d’eux a procédé à des opérations de prospection dans le Royaume, principalement dans l’offshore marocain.

Aujourd’hui, treize sociétés opèrent en partenariat avec l’Onhym pour trouver des hydrocarbures conventionnels sur une superficie totale de 126 915,08 km² répartie en vingt-huit permis «onshore», vingt-six permis offshore, deux autorisations de reconnaissance «onshore» et une offshore, ainsi que neuf concessions d'exploitation. Malgré la crise de la Covid-19, l’année 2020 a vu le forage de cinq puits entrepris par le groupe SDX Energy dans le Gharb, dont trois sont positifs. Trois bonnes découvertes, encore modestes certes, mais qui permettent de se faire une idée du potentiel du sous-sol marocain. L’espoir est donc encore permis.

Incitations fiscales alléchantes

Le Code des hydrocarbures marocain est réputé pour être le plus compétitif au monde. Il propose plusieurs avantages, à commencer par une part d’intérêt de l’État qui ne peut excéder 25%. Une exonération totale de l'impôt sur les sociétés est proposée aux investisseurs pendant une période de dix années consécutives à la date de mise en production régulière de toute concession d'exploitation. La totalité des équipements, des matériaux, des produits et des services nécessaires aux opérations de reconnaissance, d'exploration et d'exploitation est ainsi exemptée des droits de douane et de TVA. Les titulaires d'une concession d'exploitation sont en outre exonérés de la contribution des patentes, de la taxe urbaine (à l’exception de la taxe d’édilité) et de celle qui concerne les terrains urbains non bâtis. Les bénéfices et les dividendes des titulaires d'une concession d'exploitation et les actionnaires de sociétés concessionnaires sont par ailleurs exonérés de la taxe sur les produits des actions, sur les parts sociales et sur les revenus assimilés. Ils sont librement transférables en dehors du Maroc, sans limitation pour les entités étrangères.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".