Le Liban ravagé est plongé dans l’obscurité totale après l’effondrement de son réseau électrique

 Le bâtiment d’Électricité du Liban à Beyrouth. Le Liban a été plongé dans le noir, et le pays est confronté à une pénurie d’électricité, et à une crise économique. (AFP/Fichier)
Le bâtiment d’Électricité du Liban à Beyrouth. Le Liban a été plongé dans le noir, et le pays est confronté à une pénurie d’électricité, et à une crise économique. (AFP/Fichier)
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Publié le Lundi 16 août 2021

Le Liban ravagé est plongé dans l’obscurité totale après l’effondrement de son réseau électrique

  • La pénurie aiguë de carburant a conduit le petit pays méditerranéen au bord de la catastrophe humanitaire, et les hôpitaux du pays tirent la sonnette d’alarme
  • Même avec l’approvisionnement de générateurs privés, les habitants se retrouvent désormais sans électricité pendant plus de quinze heures par jour

DUBAÏ: Le Liban est désormais plongé dans l’obscurité totale après l’effondrement de son réseau électrique, aggravant ainsi le malheur d’un pays qui se trouve déjà au bord du gouffre. Dans un communiqué publié dimanche soir, Électricité du Liban (EDL), qui appartient à l’État, a annoncé qu’elle était entrée dans une phase de black-out total en raison d’une «baisse de fréquence».

EDL fournissait environ une heure d’électricité par jour, le reste du courant étant fourni par des générateurs privés, qui peinent à combler les lacunes. Désormais, les habitants se retrouvent sans électricité pendant plus de quinze heures par jour.

Huit stations de transfert de courant, qui acheminent le courant des quatre principales centrales électriques du Liban vers son réseau, ont également été envahies par des habitants en colère, détournant l’électricité uniquement vers leurs villes et villages.

Ces stations, situées dans le sud du Liban et à Baalbeck, ont été envahies pendant près d’une semaine, et EDL a demandé aux forces de sécurité de rétablir l’ordre.

«Nous sommes dans un no man’s land. Ce n’est tout simplement plus sûr pour les employés d’aller travailler», déclare à Arab News un responsable d’EDL, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. Effectivement, si ces stations sont manipulées par des habitants non formés, le danger d’une surcharge sur un circuit est bien réel.

«C’est une catastrophe qui s’annonce», déplore-t-il. Pour couronner le tout, on s’attend à ce que les employés du secteur public, y compris ceux d’EDL, fassent une grève totale à partir de cette semaine, a-t-il ajouté.

«Comment voulez-vous qu’un employé, qui touche 40 dollars par mois, qui n’a pas d’essence, ni médicaments, et qui ne se sent pas en sécurité, puisse aller travailler?», s’exclame-t-il. La pénurie aiguë de carburant a conduit le petit pays méditerranéen au bord de la catastrophe humanitaire, et les hôpitaux du pays ont tiré la sonnette d’alarme.

Alors que l’épuisement des stocks de diesel menace la vie de «40 adultes et 15 enfants branchés à des respirateurs» et de 180 autres qui reçoivent des traitements de dialyse, l’un des principaux hôpitaux universitaires du Liban a lancé un appel à l’aide.

Ces patients «vont mourir au bout de quelques jours», a annoncé samedi le centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), avant de publier un autre communiqué indiquant que l’établissement avait réussi à se procurer du carburant pour une semaine.

«Après de nombreux appels qui n’ont pas été entendus, l’administration de l’AUB a finalement réussi à joindre ceux qui sont conscients des dangers, et qui étaient prêts à prendre l’initiative et à aider. Les fournisseurs de carburant, les entreprises et les citoyens se sont mobilisés, et l’AUBMC et d’autres hôpitaux ont commencé à recevoir du carburant», précise le communiqué publié dimanche. L’AUBMC reconstitue progressivement ses réserves de carburant, et celles-ci devraient suffire pour environ une semaine à partir de ce soir», ajoute-t-il.

Cette catastrophe imminente fait suite à un accident tragique survenu dimanche dans le caza du Akkar, dans le nord du pays. Au moins 28 personnes ont été tuées et 79 blessées, lorsqu’un camion-citerne a explosé dans le nord du Liban, selon le ministère de la Santé. Cet incident a eu lieu alors que les habitants affluaient pour s’approvisionner en carburant.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’explosion. Certains affirment que le propriétaire, mécontent que son camion-citerne ait été pris d’assaut par des habitants, a tiré des coups de feu. Pour d’autres, l’explosion aurait été provoquée par une personne ayant allumé un briquet.

Les autorités se sont tournées vers des voisins amis pour obtenir de l’aide, afin de soigner les blessés, les hôpitaux du pays étant à bout de souffle, et incapables de soigner les patients, en raison des pénuries de carburant et de médicaments.

Trois patients souffrant de graves brûlures ont ainsi été transportés par avion en Turquie, tandis que le Koweït et l’Égypte ont envoyé plus de 10 tonnes d’aide médicale au Liban. S’adressant à ses partisans dimanche soir, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que son parti, soutenu par l’Iran, allait commencer à importer du carburant de Téhéran.

Le chef de l’organisation militante avait précédemment déclaré que son groupe serait en mesure d’importer du carburant d’Iran, tout en contournant la Banque centrale du Liban (BDL), afin d’échapper aux sanctions américaines.

«Nous irons en Iran pour négocier avec le gouvernement iranien, acheter des navires remplis d’essence et de fuel et les amener au port de Beyrouth», a-t-il expliqué, défiant l’État libanais d’oser «empêcher le carburant et l’essence de parvenir au peuple».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).