Un journaliste afghan à Kaboul témoigne: «Avec les talibans, nous risquons la mort»

«Pour la première fois depuis vingt ans, j’ai peur pour ma famille, nous sommes gravement en danger» ( Photo fournie)
«Pour la première fois depuis vingt ans, j’ai peur pour ma famille, nous sommes gravement en danger» ( Photo fournie)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Un journaliste afghan à Kaboul témoigne: «Avec les talibans, nous risquons la mort»

  • À Kaboul, des milliers d’Afghans craignant pour leur vie tentent désespérément de trouver un moyen de quitter le pays
  • La France a réitéré sa volonté de protéger les personnalités de la société civile afghane menacées, mais comment cela pourra-t-il se concrétiser?

NICE: À l’aéroport international Hamid-Karzai de Kaboul, des scènes de chaos au lendemain de la prise de pouvoir des talibans… Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent une marée humaine paniquée, des milliers d’Afghans craignant pour leur vie en train de tenter désespérément de quitter le pays. Certains n’hésitent pas à s’agripper aux passerelles et aux escaliers pour tenter de monter dans un avion. Face à ce mouvement de panique, dans un communiqué commun, une soixantaine de pays ont appelé les talibans a laissé partir les citoyens afghans et étrangers qui souhaitent le faire. Cinq morts à l’aéroport ont été annoncés ce lundi matin par Reuters. Des témoins n’ont toutefois pu déterminer si les victimes avaient été tuées par balles ou dans des bousculades. L’ensemble des postes-frontières ayant été fermés, le seul point de sortie reste donc l’aéroport. Mais jusqu’à quand? Si certains Afghans ayant collaboré avec les ambassades ont pu être exfiltrés au même titre que les ressortissants des pays occidentaux, d’autres savent qu’ils ne pourront compter que sur eux même. Ils sont journalistes, militants des droits de l’homme, professeurs, juges…, sans visa, il ne peuvent pour l’heure pas quitter le pays, et chaque minute ils risquent leur vie.

Ashraf a deux enfants âgés de 3 et 6 ans, sa femme est professeur à l’université et militante des droits humains.
Ashraf a deux enfants âgés de 3 et 6 ans, sa femme est professeur à l’université et militante des droits humains. (Photo fournie)

«J’ai peur pour ma famille»

C’est le cas d’Ashraf K. (NDLR: son nom a été changé), journaliste-présentateur de renom, désormais à un poste clé au sein de la fonction publique. Il se «cache» avec sa petite famille à Kaboul depuis quelques jours, ayant d’abord pensé à tort que la ville ne tomberait pas entre les mains des talibans. Ashraf a deux enfants âgés de 3 et 6 ans, sa femme est professeur à l’université et militante des droits humains. Dans un entretien téléphonique exclusif, il a confié à Arab News en français: «Pour la première fois depuis vingt ans, j’ai peur pour ma famille, nous sommes gravement en danger. Même si les talibans ont assuré qu’ils ne s’en prendraient pas aux journalistes, je n’en crois pas un mot. Je ne leur fais absolument pas confiance. J’ai appris que certains journalistes ont d’ores et déjà étaient capturés, sortis de force de leur maison. Tout récemment, mon responsable a été assassiné par les talibans à Kaboul. J’ai peur qu’ils me trouvent et s’en prennent à ma famille.»

Un témoignage qui fait froid dans le dos, et d’autant plus inquiétant qu’Ashraf a souvent pris position contre les talibans dans ses interviews et reportages. Il a bien évidemment pensé à rejoindre l’aéroport de Kaboul, mais le chaos qui y règne l’en a dissuadé.

«Quitter mon pays est déchirant»

Ashraf sait qu’il ne fait pas partie des personnes prioritaires pour quitter le pays, lui qui n’a jamais travaillé pour une ambassade occidentale, mais, durant toutes ces années, il a «modestement apporté [sa] pierre à l’édification d’un nouvel Afghanistan», nous dit-il la voix tremblante. «Envisager de quitter mon pays est déchirant, d’autant plus que, nous les journalistes, nous avions un rôle clé dans l’installation et la préservation de la démocratie. Mais je ne peux rester ici, il en va de la sécurité de ma famille. Avec l’arrivée des talibans, nous allons retourner en arrière, et nous risquons de mourir. J’espère que nous pourrons quitter le plus rapidement possible le pays.»

La France a réitéré sa volonté de «continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane, les défenseurs des droits, les artistes et les journalistes particulièrement menacés pour leur engagement». Ashraf et sa famille seraient donc éligibles; mais, dans la pratique, comment cela pourra-t-il se concrétiser? Selon quelles modalités? Les talibans laisseront-ils faire? Il est difficile à ce stade d’en être convaincu. Mais le temps presse pour Ashraf et sa famille…

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.